INFEST (FRA) - Moshroom (2009)
Label : Metal Age Productions
Sortie du Scud : 1er juillet 2009
Pays : France
Genre : Death grind Metal
Type : Album
Playtime : 20 Titres - 30 Mins
Jamais avare en humour gras du bide, le Français, surtout lorsqu’il écoute du Metal, s’illustre une nouvelle fois avec INFEST. « Moshroom » ou « la chambre des moshs », une petite homonymie avec « mushroom » (« champignon » en anglais) et une barre de rire (un sourire en vérité) plus loin, on découvre avec plus d’attention ce combo directement issu du pays Basque, une terre pas franchement réputée pour sa production de Grindcore gouleyant. Avec cet album, le deuxième de leur discographie, les quatre énervés qui composent le combo nous montrent aussi qu’à Irouléguy, on ne fait pas que du bon vin AOC mais on y enregistre et mixe aussi des CD’s. Moshroom qui a bénéficié d’un mastering à la suédoise signé Mats Lindfors (qui a travaillé avec CANDLEMASS, GORGOROTH et MUMAKIL, s’il vous plaît !), achève de propulser les bayonnais parmi les formations Grindcore les plus « bankables » de l’Hexagone.
On le sait, le Grindcore français se porte plutôt bien et INFEST fait partie de ces groupes qui y contribuent fortement. Ce Moshroom est une vraie petite bombe artisanale qui a mis le feu aux scènes de Navarre. Tout se déroule sans heurts. Ou plutôt si, justement, cet album nous heurte de plein fouet, de par sa folie exubérante, sa brutalité et son radicalisme. Ces mecs ne sont peut-être pas des poètes, mais ils savent comment marcher droit. Ici, à la rédaction, on a particulièrement aimé le chant de Bard, féroce mais pas trop guttural. Une voix éraillée émanant des profondeurs de son intestin grêle et qui vomit de temps à autre des pig-squeals intelligents, véritables pourfendeurs de végétariens. Comme prévu, les compositions sont concises et gravées dans le roc, on n’excède d’ailleurs qu’à deux reprises les deux minutes, jamais plus. A grands renforts de blasts, Sbeu enchaîne ses partitions sans jamais flancher. Une cadence soutenue qui démontre un mouillage de maillot intense et jouissif. Avec quelques relents Death dans le riffing, INFEST s’inspire quand même sévèrement des BLOCKHEADS, MUMAKIL et autre INHUMATE, avec une pointe de NAPALM DEATH et de CARCASS pour la bestialité. Un cocktail savoureux, pour ne pas dire molotov ! D’incessantes variations rythmiques viendront émailler l’opus, pour notre plus grand bonheur. En substance, ça reste du Grind mais on appréciera la baisse de régime sur « The Slyness Of Repercution » ou l’arrivée de nouveaux vocaux sur l’ultime « Polype ». A part ça, hélas, il n’y a rien d’autre à signaler. On aurait aimé qu’INFEST fasse jouer davantage le grain de folie qu’ils ont mis en avant avec le nom de l’album et sa pochette (bien foutue au passage). Mais définitivement, hors de question de leur en tenir rigueur, tant Moshroom parvient à dompter nos AJR en matière de violence. Dernière remarque, être une formation ne comptant à son actif que deux disques et se faire signer sur un label au catalogue copieusement garni, c’est un signe qui ne trompe pas et je suis sincèrement content pour eux.
Tout ça reste évidement sujet à une confirmation future. Nous sommes en 2011 et deux ans se sont écoulés depuis Moshroom. Le talent est là, c’est une certitude. Mais on veut le réentendre, encore et encore. Ce serait trop dommage qu’un tel potentiel de notre riche scène retombe dans l’anonymat. Pas maintenant, pas à ce niveau de la compétition.
Ajouté : Mardi 02 Août 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Infest Website Hits: 9454
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