DRACONIAN (se) - A Rose For The Apocalypse (2011)
Label : Napalm Records
Sortie du Scud : 24 juin 2011
Pays : Suède
Genre : Doom / Gothic Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 64 Mins
L’attente aura été longue pour les fans. Pas moins de trois ans se sont écoulés depuis le somptueux Turning Season Within. DRACONIAN se jouait bien de nos nerfs pour nous préparer ce joli bijou dont le titre laissait présager encore un conte chargé de mélancolie et d’obscurité.
Sans le moindre étonnement, on amorce l’opus sur un titre qui rassure, très rentre dedans, cash, confirmant l’identité des Suédois. La qualité y est toujours présente, le son est irréprochable et l’équilibre entre le chant clair de Lisa Johansson et celui de Anders Jacobsson est toujours aussi harmonieux. Ce qui à mon sens, a changé en revanche, c’est la maturité des compositions. Finement peaufinées, elles se veulent moins abordables pour un public non sensibilisé à leur univers.
Le Doom/Gothic reste une entité à lui tout seul, mélange entre les méandres du chagrin et l’expression désespérée d’une rage combative. Ici, on en savoure tous les attraits, mais sans jamais verser dans le mélodrame.
A l’inverse de ses prédécesseurs, on n’est nullement happé par un quelconque sentiment dépressif, mais plutôt par la virulence, comme si depuis tout ce temps, DRACONIAN avait appris à relever la tête et avancer fièrement, plus sûr de lui.
D’ailleurs, Lisa Johansson (chant) use d’un chant plus accompli, plus aérien, véritable révélateur de sensualité au sein de l’équipe. Une touche féminine non excessive et absolument indissociable à l’œuvre. La dame n’abuse pas du démonstratif et révèle la pureté de ses cordes humblement, ce qui lui vaut largement du mérite.
Quand bien même nous sommes loin des épreuves de The Burning Halo ou encore Arcane Rain Fell, qui avaient la forte tendance à nous torde le ventre et nous nouer la gorge, on peut se délecter ici d’une plus grande maîtrise au sacrifice d’un lâché prise émouvant du passé.
Sur des épreuves telles que « The Death Of Hours », on est soulevé par un souffle mystique et chargé d’une certaine angoisse pour se voir, l’instant d’après, transporté par une soif conquérante délivrée par une basse lourde d’assurance et des guitares hérissées.
« A Phantom Dissonance » se présente quant à lui sur une acoustique cachant bien ce subtil métissage de douceur et de violence.
Je cesserais ici l’apanage des compositions pour ne pas dévoiler l’ésotérisme qu’il vous incombe de découvrir par vous-même.
De toutes évidences et qu’on me jette la pierre si je me trompe, on a affaire à un travail mature, fort de l’expérience de tous les protagonistes. Il est le reflet de la réflexion et du temps qu’ils ont mis pour laisser éclore la rose de l’apocalypse. Cette rose elle se regarde longuement, sous chaque pétale se cache une perle de rosée libérant un parfum intense. Chaque épreuve compose la volupté de sa robe. Alors, si vous entrez dans ce jardin où le sol n’est que cendre et poussière, prenez le temps d’observer ce qui le jonche en n’y piétinant aucun trésor, vous risqueriez de vous piquer.
Ajouté : Mercredi 20 Juillet 2011 Chroniqueur : Line44 Score : Lien en relation: Draconian Website Hits: 9822
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