DEMONAZ (no) - March Of The Norse (2011)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 4 Avril 2011
Pays : Norvège
Genre : Heavy Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 35 Mins
Chez les fans de Black Metal en général et d’IMMORTAL en particulier, tout le monde connaît Demonaz, c'est-à-dire « Demonaz Doom Occulta », c'est-à-dire le Norvégien Harald Naevdal. Pour les incultes, une piqûre de rappel s’impose. Demonaz appartient au légendaire duo (avec son compère Olve « Abbath » Eikemo) qui a formé IMMORTAL en 1990. Officiant au poste de guitariste et posant les bases d’un Black Metal glacial et épique, Demonaz a été contraint de laisser tomber la six-cordes après l’enregistrement de Blizzard Beasts (1997) pour des raisons de tendinite récurrente. Seulement le bonhomme n’a jamais laissé tomber Abbath, et continue d’agir dans l’ombre. Il écrit en effet les textes d’IMMORTAL et assiste à chaque concert du trio grimé.
Mais cela ne suffit plus à Demonaz et l’envie d’en découdre en studio a été plus forte. L’envie d’enregistrer à nouveau ses compos à lui, de montrer au Cercle du Metal extrême qu’il existe toujours. Alors il a monté son projet, sobrement intitulé DEMONAZ, et récupéré les membres du groupe « I » (avec Abbath), à savoir Ice Dale (guitares et basse) et Armagedda (batterie). Et peu après, DEMONAZ a accouché d’un March Of The Norse ô combien attendu.
Après avoir découvert le fruit de cet excitant retour, c’est sans surprise que l’on peut qualifier March Of The Norse des adjectifs suivants : épique, Black, majestueux, glacial, nordique. On y retrouve tout à fait l’ambiance qui règne sur les At The Heart Of Winter ou Sons Of Northern Darkness d’IMMORTAL, avec toutefois quelques nuances à apporter d’un point de vue musical. Car si le « I » d’Abbath présentait bien des similitudes avec le MOTORHEAD de Lemmy de par son côté Black’n’Roll, le DEMONAZ d’Harald Naevdal s’inspire grandement du BATHORY de Quorthon.
En réalité, tout die-hard du BATHORY mystique de Blood Fire Death ne peut que savourer cet opus. Entre ces riffs sortant du blizzard et répétés à outrance, ce son si familier, ces thèmes récurrents liés à l’hiver scandinave et bien sûr l’affiliation évidente au Maître Quorton, nul ne peut rester insensible à March Of The Norse. L’impérial titre éponyme dévoile toute la grandiloquence du Black Metal façon Demonaz, alors que de savoureuses doubles guitares viennent parfois aiguiser le tout avec une classe très identifiable (« A Son Of The Sword »). Bref, vu comme ça, ce premier méfait de DEMONAZ impose le respect. Et pourtant …
Si l’album ne dure que 35 petites malheureuses minutes, ce qui pouvait paraître au départ comme une impression de flemmardise aiguë se révèle vite un gros avantage. Car March Of The Norse, et c’est quand même navrant pour un premier album, lasse un peu vite. La voix de Demonaz n’atteint en rien la subtilité maléfique et outrageante de celle de son comparse Abbath, mais ce n’est qu’un exemple des failles découvertes au fur et à mesure. Car il semble aussi que Demonaz, ancien six-cordiste, aurait pu faire mieux, bien mieux, au-delà de ces 9 titres (dont un interlude, « Ode To Battle ») dont certains se ressemblent un peu trop …
L’enthousiasme provoqué à l’arrivée de March Of The Norse cède progressivement sa place à un cruel désenchantement. Sans pour autant parler de ce premier disque comme d’un échec, car ce n’est absolument pas le cas, disons que le simple fait d’évoquer les noms de Demonaz, IMMORTAL et BATHORY place sûrement la barre un peu haute. Cette frustration rappelle étrangement la semi déception liée au retour d’IMMORTAL avec son All Shall Fall. Et DEMONAZ reste malgré tout un Nouveau Né de la scène extrême. Souhaitons que son successeur (s’il y en a un) propulse DEMONAZ au niveau où on l’attend vraiment.
Ajouté : Lundi 11 Juillet 2011 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Demonaz Website Hits: 9796
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