SCAR SYMMETRY (se) - The Unseen Empire (2011)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 15 avril 2011
Pays : Suède
Genre : Death Metal Mélodique Progressif
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 43 Mins
Depuis 2008, SCAR SYMMETRY tente, tant bien que mal, de combler le vide laissé par le départ de Christian Älvestam. Vu l’affiliation évidente qui s’était faite entre le talent du bonhomme et le son de la formation, les deux remplaçants aux vocaux étaient évidemment d’office handicapés par les premiers amours des fans. Toutefois, sur Dark Matter Dimensions, ils sont restés sur des registres proches de ceux de Christian ; ce qui n’est guère étonnant puisqu’ils ont dû assurer toute la tournée de promotion d’Holographic Universe, et ont, par conséquent, récupéré quelques gimmicks de l’ex-frontman. Et cela se ressentait sur leur premier album au sein de la formation.
Lars et Robert ne pouvaient, cependant, se contenter d’éternellement apparaître comme un duo ersatz d’un talent passé et, sur ce nouvel effort, The Unseen Empire, ils semblent décidés à s’émanciper de l’ombre de leur prédécesseur et empruntent une voie plus personnelle ; ce qui est un point notable, mais pas spécialement bénéfique au groupe. Effectivement, Lars exploite un chant clair laissant clairement à désirer. Pourtant, le premier titre met en avant une tessiture accrocheuse, voire parfois Heavy, ainsi que des harmonies agréables comme l’on peut en trouver sur « Astronomicon », ou les pistes de clôture. Mais ces passages ne sont que des agréments de qualité d’une prestation globalement insipide. Avec un manque de puissance évident et, du coup, une conviction paraissant bien faible, les lignes s’orientent vers une mélodicité excessive dont les allures, souvent Pop, ternissent des compositions telles que « Rise Of The Reptilian Regime », ou « Extinction Mantra », disposant d’un abus de synthés, en configuration de cordes frottées, pour accroître un impact émotionnel que sont loin d’offrir les prises de parole niaises de Lars. Sa présence freine donc, considérablement, l’attrait que l’on pourrait avoir, puisque la voix claire est devenue dominante sur cet opus, et peine ainsi à être compensée par le reste de l’instrumentation, ou même par son homologue extrême que Roberth interprète classiquement. Peu d’évolution du côté de son alternance entre growls profonds et chant hurlé hargneux ; ils permettent de raviver l’intérêt et se montrent sciemment utilisés sur « Seers Of The Escathon », où l’harmonie entre les deux frontmen apparaît nettement supérieure aux autres titres. On trouve également quelques paroles entonnées ou gutturales parlées, apposées sur les deux pistes finales, ce qui, pour le coup, appuie la sensation d’inertie musicale.
Si cet album est plus mélodique, il est également davantage orienté sur les mid et low tempos et accuse les longueurs de morceaux ne diffusant aucun attrait (« Domination Agenda »). Ne vous faites pas leurrer par l’efficacité soignée du titre d’ouverture, « The Anomaly », et sa déferlante de riffs accrocheurs supportés d’une rythmique énergique. Par la suite, The Unseen Empire accumule les intros redondantes, aux claviers (pianotés, mystiques, aériens), et les fluctuations de cadences aléatoires donnant cette touche Prog à leur musique. Toutefois, les pistes semblent plus décousues que minutieusement réfléchies, et les nombreux breaks se révèlent assez conventionnels et prévisibles, débouchant sur des passages placides. La rythmique pêche également par sa répétitivité, mais n’en reste pas moins puissante et dynamique, se faisant l’intérêt de la plupart des pistes, à l’instar de l’intro de « Illuminoid Dream Sequence » et des schémas engendrés par Henrik et Kenneth. La basse s’impose comme un support de choix pour les sections growlées et elle ne manque pas de gronder avec vigueur au milieu des riffs mélodiques (« Alpha And Omega »), grâce à une très bonne production signée The Abyss Studios. Et côté batterie, les cadences la confinent en des jeux ordinaires, mais concrètement appuyés et délivrant quelques accélérations bienvenues.
Restent des guitares à la qualité technique bien présente comparée à la moyenne ; néanmoins, on ne peut s’empêcher de constater que Per et Jonas se laissent davantage aller à la facilité, que ce soit pour les riffs, parfois évocateurs de précédents albums et tranchants dans l’immédiat, sans faire constamment mouche, ou bien pour les solos, simplifiés par rapport au passé de la formation, mais n’en gardant pas moins une exécution infaillible. Précisons, par ailleurs, que les claviers prennent souvent le dessus sur les guitares, développant des nappes opaques qui enjolivent les cordes par moment (« The Draconian Arrival »), ou leur octroient un aspect davantage atmosphérique quand ce n’est pas le chant clair qu’ils tentent de valoriser.
En fin de compte, le temps où SCAR SYMMETRY était une référence dans le milieu du Death Mélodique moderne est quand même révolu. Alors que Dark Matter Dimensions proposait des compositions correctes gardant la plupart des caractéristiques du groupe, après tout juste un an de réflexion, on aurait pensé que ce nouveau disque aurait été supérieur en terme de qualité. Néanmoins, les titres sont devenus faciles et, surtout, le chant clair peu concluant. The Unseen Empire est une collection de morceaux usant d’éléments artificiels pour accrocher l’auditeur et qui, malgré quelques bonnes idées - sur un break, des tonalités vocales, un enchaînement rythmique -, reste une bien maigre sortie.
Ajouté : Mercredi 04 Mai 2011 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Scar Symmetry Website Hits: 8862
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