Pour assurer la bonne conduite de cette chronique, je vous invite à jeter un coup d’œil dans le rétroviseur afin de mieux connaître l’origine de GLORY HOLE, groupe parisien.
Au début de la création, il y eut l’homme, Cédric, guitares, abandonné par Julien, qui sautant dans l’arche de Noé, accosta sur l’île COLOSSUS OF DESTINY, son nouveau combo.
Cédric, notre Robinson Crusoé, fut rejoint par Michaël « Mike », basse, il n’en est pas pour autant son Vendredi. Ce dernier est également réalisateur de clips et de courts-métrages. A son actif, la réalisation des DVD de BEHEMOTH, LOUDBLAST, ABORTED.
Pendant plus d’un an, GLORY HOLE, se limitait à ce binôme. Les rencontres et auditions des futurs membres n’étaient pas en phase avec les attendus, à savoir : jouer du Metal avec une orientation groovy et mélodique. Pas de place pour les courants extrêmes.
Le choix du front man ne fut pas chose aisée, un premier de cordée est vital pour la reconnaissance du groupe et sa pérennité.
Au pied de la paroi à escalader, la confiance s’est portée sur un chanteur anglais, ils s’y connaissent, les Britanniques, en conquête de sommets, tel Edward Whymper, premier vainqueur du Cervin dans les Alpes valaisannes.
Mike, lors d’un tournage de clip pour ANGHER, fit une rencontre déterminante.
Rencontre avec Adriano Almeida, Anglais donc, comme son nom ne le laisse pas supposer, qui offrait de nombreux avantages, maîtrise de la langue, les textes étant chantés en anglais, un beau timbre de voix et une adhésion aux projets de GLORY HOLE.
Olivier « Olive », à la batterie, ex-ONESTA, vient compléter le line-up. A l’écoute de la démo, vous découvrirez une section rythmique efficace. L’écoute sur MySpace des quatre titres dessert la batterie notamment, l’oreille est titillée par un « son creux », de peaux distendues.
Mais une écoute de la maquette sur une bonne chaîne corrige cette impression.
Les parties chant et guitare ont été enregistrées, mixées chez Francis Caste à Paris.
Les textes sont d’Adriano, qui a carte blanche, il use des métaphores pour illustrer les thèmes abordés, sans univers particulier. Les refrains sont efficaces, et vite mémorisables.
Cédric et Mike sont crédités de la musique, s’appuyant sur des riffs qui, en concert, font headbanger à coup sûr.
Le premier titre, « Love » sonne Stoner, le jeu de Rich Mullins de KARMA TO BURN me vient à l’esprit, vous aurez compris que le jeu de Mike, à la basse, est loin d’être en retrait. Cédric sort du bois sur la deuxième partie du titre avec un solo maitrisé. C’est également la découverte du chant clair d’Adriano : en effet, le choix s’avère pertinent, beaucoup de potentiel dans le timbre de cette voix qui donne du relief à la partie chant.
Le second titre, « Lost », nous entraîne du côté de la fusion, avec des relents de RAGE AGAINST THE MACHINE en moins rageur et des RED HOT CHILI PEPPERS, et un côté groove très marqué au niveau de la section rythmique, et un solo plaintif de guitare.
Le troisième morceau « The Long Road », introduit par le binôme basse/drums, est ensuite jalonné de riffs, et solo de Cédric.
« Kill Your Flatmate », qui clôt la maquette, démarre sur la basse, sur laquelle vient se poser la voix d’Adriano, le riff léger et entêtant de Cédric faisant le reste. L’écriture et les arrangements de ce titre dénotent par rapport aux précédents. On constate une recherche dans la structure du morceau qui se veut déjà être le plus long de la démo. Des breaks, avec des reprises à faire headbanger le public.
Le formatage des morceaux à 3 minutes me semble un peu court et frustrant, raison pour laquelle le titre « Kill Your Flatmate » semble plus propice à une meilleure expression de chacun.
Aujourd’hui, GLORY HOLE, avec cette démo, nous laisse au passage leur carte de visite, c’est une étape sur un chemin toujours long, d’autres titres devront compléter le catalogue pour séduire un label et un public plus large. Il y a du potentiel, les moyens manquent actuellement pour exprimer tout cela dans des conditions optimales. Surtout qu’il y a un volet qui pourrait être exploité au niveau du groupe c’est le visuel, l’artwork notamment par l’intermédiaire de Mike. Si la compétence est là, il serait dommage de ne pas capitaliser dessus, à l’image de ce qu’a fait STONEBURST, les Lyonnais, sur leur démo.
Le line up de GLORY HOLE est aujourd’hui complet, stabilisé, et sa configuration actuelle est pleine de promesses. A suivre.