WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER (de) - Das Monster Aus Dem Schrank (2008)
Label : Redfield Records
Sortie du Scud : 21 novembre 2008
Pays : Allemagne
Genre : Schnappi-Popcore
Type : Album
Playtime : 16 Titres - 38 Mins
Je mentirais si je disais que je ne connais pas ce disque sur le bout des doigts. Je vous trahirais probablement si je m’aventurais à jouer au jeune néophyte qui découvre pour la première fois de sa vie WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER. Car entre les allemands et moi, c’est une histoire qui dure depuis bientôt deux ans, soit le nombre d’années qui se sont écoulées depuis la découverte de Das Monster Aus Dem Schrank, un premier album aux sonorités si particulières qui n’a eu de cesse de faire chauffer ma platine. A l’époque, ils n’étaient pas encore les rockstars qu’ils sont devenus depuis leur deuxième sortie, Der Tag An Dem Die Welt Unterging. Peu de monde connaissaient leur existence et leur nom loufoque. C’était le bon temps. Le temps où WBTBWB n’était qu’un duo qui faisait un usage abusif de programmes et de samples pour arriver à un résultat encore jamais entendu, mêlant avec une perfection soudaine des sons électroniques, des bruitages de jeux vidéos à la rigueur du Deathcore, de ses breakdowns, de ses pig-squeals.
C’était peut-être mieux avant. Aujourd’hui, se graver les lettres WBTBWB sur les seins pour mieux figurer dans leur rubrique « Fan Art » sur MySpace est très devenu tendance. Pas que l’évolution de mes chouchous m’insupporte, bien au contraire (lire par ailleurs)… mais je regrette l’époque sacrée où les amateurs de Schnappi-Popcore se comptaient sur les doigts d’une main (voire de deux…). En ces temps immémoriaux, le duo reprenait des comptines pour enfants comme « Backe Backe Kuchen » ou « Schlaf, Kindlein Schlaf » avec une rythmique pachydermique et des hurlements davantage typés Black que Death. Cette dernière chanson est à ce propos, un des morceaux phares de l’opus grâce à un leitmotiv électro à tomber par terre. Pour ceux qui aiment les compositions plus terre-à-terre, vous fondrez comme neige au soleil pour les deux minutes de « Breekachu » et ses breakdowns incessants. Difficile à croire et pourtant, nos teutons n’étaient que deux pour faire tenir la baraque. Aujourd’hui, le combo possède 150% de matière grise en plus, avec l’arrivée de trois nouveaux membres et quoiqu’on en dise, ils étaient tout autant inspirés, voire davantage, de par le passé. Les nombreux geeks qui consultent ces pages seront ravis d’écouter la version Electrocore de « World Of Warcraft », juste géniale pour se défouler. Les constipés de la raie en auront aussi pour leur grave avec « Extrem » sur laquelle Marci chie ses entrailles dans le micro avec une hargne toute communicative. Une création à priori grossière et peu recherchée qui s’achève par un feu d’artifice d’ingéniosité grâce à un subtil motif au piano et un final qui va crescendo. Si les plages sont assez courtes, surtout par rapport au nouvel album, elles ne font que concentrer l’esprit authentique de WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER qui a eu tendance à s’éparpiller dans des enchainements plus matures et réfléchis. L’effet du temps…
Das Monster Aus Dem Schrank est une galette qu’il est nécessaire de prendre au second degré. Nos petits allemands dissipés sont devenus des intellos du Deathcore. C’est la première fois qu’un groupe me met face à pareil dilemme. A l’écoute de ce CD, je suis à deux doigts de me pendre, tant l’extase était totale. Mais il me suffit d’enchainer avec Der Tag An Dem Die Welt Unterging pour réaliser que WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER me réserve encore bien des moments de joie. C’est peut-être ça, le secret de ma longévité ; une addiction démesurée aux tartines beurrées…
Ajouté : Jeudi 23 Décembre 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: We Butter The Bread With Butter Website Hits: 13721
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