AMORPHIS (fi) - Magic & Mayhem - Tales From The Early Years (2010)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 20 septembre 2010
Pays : Finlande
Genre : Death / Doom des premières heures
Type : Best-Of
Playtime : 13 Titres - 61 Mins
On a souvent tendance à penser que l’AMORPHIS des débuts était résolument plus sombre et violent que l’AMORPHIS contemporain. Je dirais que Magic & Mayhem – Tales From The Early Years arrive finalement à point nommé… pour confirmer que oui, les finlandais avaient une vision du Metal toute différente de celle qu’ils ont transcrite sur Silent Waters ou Skyforger. Mais par quel pouvoir divin cette sortie aurait-elle le don de nous propulser une quinzaine d’années en arrière ? Vous vous en doutez peut-être, comme son nom l’indique en référence à Tales From The Thousand Lakes, ce nouveau brûlot (pas vraiment nouveau, il est vrai de par son contenu) est une sorte de « best-of » des meilleurs titres figurant sur les trois premiers opus du groupe, le tout réenregistré et réarrangé avec, pour la première fois, des versions chantées par un Timo Joutsen qui n’était pas encore dans le line-up à l’époque.
On peut d’ailleurs dire que le bonhomme s’est fort bien accommodé de sa nouvelle tâche qui est de faire « oublier » (en tout cas sur cet effort…) le Pasi Koskinen emblématique de la première ère AMORPHIS. Ses vocaux caverneux au possible font presque omettre que cette bande là joue aujourd’hui dans une cour totalement différente, celle du Rock un peu typé Gothic, un peu mélancolique, un peu tristounet, un peu givré. Pour l’occasion, un « Into The Hinding » ou un « Exile Of The Sons » sonnent sacrément Death, comme à la bonne vieille époque de leur Death/Doom ravageur, et même un peu Black comme sur « Vulgar Necrolatry », une reprise d’ABHORRENCE déjà en lice sur The Karelian Isthmus (1992) en guise de piste bonus. Musicalement, pas de surprises. C’est une version restaurée de leurs meilleurs tubes de l’époque. Un peu comme le nouveau DVD de Cendrillon, l’image est plus lumineuse, propre et colorée. Il ne neige plus sur Anastasia et Javotte. Il n’y a plus ce voile fade qui rend les terribles actions du chat Lucifer contre la petite souris Gus Gus troubles. Tout est peaufiné jusque dans les moindres détails. Et inutile de dire que le rendu des claviers (« The Castaway ») n’en est que meilleur. Pourtant, après le plus que complet double CD / DVD Forging The Land Of Thousand Lakes, je cherche encore l’intérêt réel que présente cette sortie pour chacun d’entre nous. Les fans, s’ils ne considèrent pas ce disque comme une énième pièce de collection, seront sans doute déçus par cette tournure étrangement portée d’un coup sur le merchandising de toute sorte. D’autant que niveau émotion ou nouveauté, y a pas de quoi casser des briques. Les néophytes, pour leur part, ne savoureront pas l’œuvre avec le palet qu’elle nécessite. Ils y verront une bonne occasion de se mettre à AMORPHIS, sans réellement savoir que Tales From The Early Years jouera les troubles fêtes dans leurs esprits qu’ils pensent encore limpides. Car AMORPHIS ne ressemble pas à ça aujourd’hui. Et ne ressemblait pas à ça dans le passé. Casse-tête chinois. Mais finalement, une notion reste primordiale. Personne ne boudera son plaisir en écoutant « My Kantele » mise au goût du jour ou un « Magic & Mayhem » superbement bien orchestré.
Un drôle de mystère, finalement, que ce Magic & Mayhem. On n’en comprend pas forcément l’utilité, mais on ne peut résister à l’envie de se laisser bercer par un AMORPHIS plus que jamais au top de sa forme. L’envie de fréquenter les studios devait être trop forte pour nos artistes boulimiques. Ne seraient-ils pas, en fin de compte, comme une femme enceinte qui se lève à 3 heures du matin pour manger un bol de fraises ? Une hypothèse intéressante dans l’optique où tout le monde tremble d’envie à l’idée d’entendre brailler le petit frère de Skyforger.
Ajouté : Vendredi 17 Septembre 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Amorphis Website Hits: 11238
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