Forts du franc succès rencontré grâce à l’agent orange, SODOM poursuit comme il se doit son petit bonhomme de chemin avec Better Off Dead en 1990. Nouvelle décennie, nouveau guitariste… le poste au sein de ce trio semble définitivement être maudit par on ne sait quel entité malveillante. Michael Hoffman saute donc sur l’occasion mais son apparition dans les rangs teutons ne durera finalement qu’une petite année, le temps de dire bonjour, d’enregistrer cet album et de faire ses valises. Par ailleurs, il faut savoir qu’à l’époque, SODOM commence à se faire une sacrée bonne petite réputation dans le milieu, brillant par sa hargne et sa fougue. Ce quatrième album, toujours sur l’écurie SPV confirme qu’en dépit d’un line-up qui souffre de la maladie du siècle à savoir l’instabilité, les changements ne bouleversent pas la direction musicale engagée depuis Persecution Mania : le pure fuckin’ Thrash Metal !
Avec Harris Johns à la production (HELLOWEEN, KREATOR, VOIVOD…), on retrouve cet esprit très martial et militaire qui officiait déjà sur les deux précédentes sorties. A part deux solos pas franchement convaincants, les premières pistes n’ont rien de fort réjouissant. Le Thrash effectué y est désespérément classique, dans la continuité des œuvres passées. « The Saw Is The Law » bouleverse cette logique avec un tempo beaucoup plus sautillant, une guitare Heavy et une ritournelle mémorable ! Un des titres phares de leur répertoire ! Décidément très inspirés par les anglais de TANK, à l’instar d’Agent Orange, SODOM reprend ici un autre titre du groupe de Hard à savoir « Turn Your Head Around ». Cette cover occasionne un relâchement de l’intensité avec ses airs de bon délire entre amis. Heureusement, les choses sérieuses redémarrent avec « Capture The Flag » qui nous parachute sur un terrain miné ! Mais le combat ne dure pas bien longtemps puisque le combo enchaîne avec « Cold Sweat », une reprise de THIN LIZZY ! L’inquiétude grandit devant ce trop-plein de sucreries qui met l’auditeur en face d’un SODOM pour le moins… bizarre ! Fort à propos, dès « Bloodtrails » et son intro fracassante, on retrouve les allemands qu’on aime ! Sens du riff violent et batterie excitée qui servent de support au chant de Tom, puant le houblon… les reprises n’étaient que des expérimentations passagères. Et c’est tant mieux ! Car le SODOM qui officie sur la fin de l’opus est bien plus efficace que celui qui introduisait Better Off Dead. Pour autant, la prestation d’Hoffman n’est pas de plus convaincante et tourne souvent à la démonstration technique. Une qualité qui se transforme vite en défaut quand on joue aux côtés de mecs aussi humbles que talentueux. Merci et au revoir. Les autres resteront fidèles à leurs convictions. Je dirais même qu’Angelripper à su élever la barre d’un niveau encore et à surpris tout le monde en adaptant son chant sans peine sur deux reprises d’Heavy Metal !
Il faudra s’y faire, le Thrash Metal voit son fils grandir et s’épanouir dans un domaine où le qualificatif « prometteur » est désormais désuet. SODOM confirme sa capacité à s’inscrire dans la durée avec des compositions toujours plus obscènes et bluffantes de culot. Difficile il est vrai d’arriver au niveau d’Agent Orange. Pour autant, la phase de polissage n’a pas encore débutée. Il y’a de quoi être confiant…

Discographie Complète de SODOM :
In The Sign Of Evil (Mini Album - 1984), Obsessed By Cruelty (Album - 1987), Persecution Mania (Album - 1987), Agent Orange (Album - 1989), Better Off Dead (Album - 1990), Tapping The Vein (Album - 1992), Get What You Deserve (Album - 1994), Masquerade In Blood (Album - 1995), 'Til Death Do Us Unite (Album - 1997), Code Red (Album - 1999), M-16 (Album - 2001), Sodom (Album - 2006), The Final Sign Of Evil (Album - 2007), In War And Pieces (Album - 2010), Epitome Of Torture (2013)