PSYKOTIC DREAMS (FRA) - Désirs Et Perversions (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : octobre 2009
Pays : France
Genre : French Hardcore / Fusion
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 60 Mins
Entre désirs et perversions, où se situe exactement la frontière ? Epineuse question. Tachons déjà de ne pas la franchir. Dur quand on assiste à l’éclosion aussi soudaine qu’imprévue d’un combo dont on ignore tout, sauf que sa raison de combattre relève de l’honneur et de la passion. PSYKOTIC DREAMS, avec Désirs Et Perversions, rentre dans la danse. Celle qui voit défiler à une allure folle les groupes de Hardcore branchés French’ Connection. Depuis Toulouse, le quintet gravit des sommets. Il se positionne là où on ne l’aurait pas imaginé, pas bien loin des cimes. La faute à ce disque, premier album pour eux et successeur de la démo Songes Et Désillusions qui interrogeait déjà l’auditeur quant à la distance entre ces deux termes. Où se situe le songe et à partir de quand pouvons nous parler de désillusion ?
De désillusion il n’en est pas question ici. Fidèle à la description de la biographie, PSYKOTIC DREAMS opère un métissage savant entre Hardcore à la française (L’ESPRIT DU CLAN, PSYKUP, LOFOFORA, BLACK BOMB A…) et des passages extrêmement groovys et entraînants. La très belle « Perversions » ouvre le festival sur des airs orientaux relaxants. L’enchainement avec « Art Nocturne » est particulier car elle présente la voix de Soly qui choisit de s’introduire lui-même avec un timbre lent et complètement stone sur un rythme psychédélique limite baba-cool. Soudain, déchainement de guitares, voix qui s’endurcit et les percussions laissent place à une vraie batterie, rageuse et énergique. Les sudistes chantent en français avec des textes accrocheurs. C’est agréable mais sans grand effet de surprise. Pour ce dernier, il faudra rester jusqu’à « Notre Monde » qui dépeint un visage très pessimiste de notre planète ou « When » qui adopte des cordes étrangement violentes. Le Hardcore est leur principale source d’inspiration et à ce propos, j’ai trouvé les breakdowns extrêmement bien marqués. J’ose à peine imaginer la tuerie en live. Il y’a un rapport évident entre brutalité et périodes plus calmes. Les mecs n’ont pas que des gros bras, ils ont aussi un cerveau et savent l’utiliser. Ce sont des poètes qui ne font pas fi des mélodies et des émotions. Certaines compositions sont davantage axées sur la pureté musicale (« Burden » et « Désirs » pour ne pas les citer) ce qui procure une sensation très profitable de diversité. Il y’a nettement de quoi réconcilier ceux qui boudent, à juste titre, cette scène. PSYKOTIC DREAMS sort de nulle part avec un sens de l’inspiration digne des plus grands. Ce n’est pas trop mon truc de jeter des roses, mais sur ce coup, je n’ai pas pu m’en empêcher. Mes doigts dansent sur le clavier comme ceux de Soly sur le piano pour « In Memory Of… » : six minutes d’une beauté cristalline virtuose pour un final à pleurer toutes les larmes de son corps.
Ce n’est pas tant le fait qu’ils soient jeune et frais qui me plait chez les toulousains. C’est le fait qu’en dépit de cet anonymat qui va devenir de plus en plus relatif, PSYKOTIC DREAMS montre un potentiel qui en laissera plus d’un sur le séant, à grands renforts de Hardcore teinté de Fusion. Comme quoi, impossible n’est pas français.
Ajouté : Mardi 20 Juillet 2010 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Psykotic Dreams Website Hits: 10524
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