NEED (gr) - Siamese God (2009)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 20 décembre 2009
Pays : Grèce
Genre : Melting Pot Néo Progressif de haute volée
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 55 Mins
Imaginez un instant une rencontre fatale sur l’autoroute du destin entre le DREAM THEATER de Train Of Thought, le PANTERA de Vulgar Display Of Power, le NEVERMORE de This Godless Endeavor, et le MNEMIC de Mecanical Spin Phenomena, et vous aurez une petite idée du carnage routier que constitue cette autoproduction grecque des fabuleux NEED.
Adoptant une démarche similaire à WASTEFALL, à savoir un louvoiement permanent entre divers styles musicaux pour au final générer une musique totalement originale, Siamese God ne saurait souffrir d’aucun reproche majeur. On retrouve l’énergie propre au Néo Metal, les structures complexes si chères au Progressif, les mélodies indispensables au Heavy, et la haine instrumentale et vocale qui cimente le tout.
Les deux premiers titres sont quasiment des cas d’écoles, bons à étudier et à disséquer. « Rainy Pieces Of Hell » est une entrée en matière puissante et racée, sans failles, et « Soon » souligne l’urgence de son titre par des riffs immédiats et plein de pugnacité.
« Flesh Machines » emballe le tempo et casse la routine d’un couplet convenu pour mieux le reconstruire plus loin. On est à la frontière du Thrash, et le flirt poussé ne semble gêner personne.
La déconstruction du titre éponyme ressuscite le fantôme de TOOL, à la manière de Petrucci/Portnoy. Les repères volent en éclats, et tels des déments en quête d’un mur qui pourrait nous supporter, nous errons à travers l’écoute sans être surs de pouvoir nous stabiliser.
Mais parfois la simplicité sait aussi se faire une petite place, comme à l’occasion de « Inbetween », qui paye son tribut autant à SOUNDGARDEN qu’à STAIND, petit bijou de fausse ballade tendre aussi brillante que reposante. Et la nature reprend vite ses droits, comme le prouve l’atomique « War/ning » et ses contretemps sans complexes. Un peu CYNIC/CHANNEL ZERO dans la forme, roublard dans le fond, une volonté permanente d’échapper aux conventions trop figées.
Mais la pièce de choix, « The Lesson » et ses 14 minutes qui s’égrènent comme autant de préceptes à bien assimiler, rapproche un peu plus NEED des DREAM THEATER…Une constante valse des tempi, des riffs implacables, des variations vocales incessantes, un melting pot de ce que la musique contemporaine a de mieux à nous offrir. Saluons en cette occasion le travail impressionnant de la rythmique qui concasse, pile, et fait voltiger les structures comme autant de papillons qui s’échappent d’un filet…
Alors admettons que NEED colle un peu trop parfois la ligne du parti de Petrucci and Co. Admettons aussi que certaines lignes de guitare reviennent un peu trop régulièrement. Que le chant se permet du pilotage automatique en cas de manque d’inspiration. Il n’en reste pas moins que Siamese God sait faire preuve d’imagination, d’audace, de prise de risque, et c’est un gage de qualité en ces temps d’uniformisation à outrance.
NEED saura contenter chacun d’entre vous, qu’il soit à la recherche de puissance, de finesse, de complexité ou d’efficacité.
Un des meilleurs albums de ce premier trimestre 2010.
Rien de moins, pas mal pour une autoprod, non ?
Ajouté : Vendredi 07 Mai 2010 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Need Website Hits: 12308
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