Voila un nouveau come-back sur lequel on ne comptait plus vraiment…Connus par la frange la plus hardcore des fans de Thrash des années 80, les Canadiens de SACRIFICE reviennent par la petite porte pour entamer un nouveau chapitre de leur histoire.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’épopée (le terme est juste !) du Thrash Metal commencée il y a maintenant presque 30 ans, SACRIFICE est un peu l’archétype du groupe maudit, proposant une musique de fort bonne facture, mais dont les soucis de distribution ont ruinés tous les espoirs d’expansion. A titre d’exemple, sachez que la première édition en CD de Forward To Termination, leur album de 1987 atteint régulièrement des sommes faramineuses sur Ebay, grimpant presque à chaque fois jusqu’à 150/200 dollars.
Est-ce pour autant justifié ?
Oui, c’est un fait, car SACRIFICE, au contraire de beaucoup de combos ayant pratiqué ce style si sauvage à la même période, n’a jamais pratiqué la surenchère, ni au niveau technique, ni au niveau du volume sonore ou de la vitesse. Ils ont toujours pratiqué un Thrash certes violent, mais respectant toujours les limitations de vitesse afin de rester compréhensible.
Et ça n’est pas cet excellent The Ones I Condemn qui va contredire cet état de fait.
Car malgré un patronyme vindicatif, à l’instar des monstrueux RECIPIENTS OF DEATH, les Canadiens pratiquent le Thrash par goût, et non par incapacité chronique à produire autre chose.
On pourrait les rapprocher de BELIEVER, pour leur tendance à alterner les envolées lyriques dévastatrices et les passages plus médium, mais aussi à cause des similitudes dans le timbre de voix de leurs chanteurs respectifs.
Une voix très écorchée, dans la veine d’un Paul Baloff en plus soigné. Si vous ajoutez à ceci des guitaristes qui tricotent des soli tantôt mélodieux, tantôt hystériques, une section rythmique imaginative et inépuisable, vous obtenez sans peine l’album de revival Thrash de la rentrée 2010.
Jetez vous, pour l’amour du test, « Hiroshima » et « The Devil’s Martyr » à la suite, et vous comprendrez de suite de quoi je veux parler.
Jamais lassant de part ses constantes petites trouvailles de composition, toujours alléchant et jouissif de part sa vitesse modérée certes, mais furieuse, The Ones I Condemn est l’album parfait pour entériner un retour qui justifierait plus qu’un simple entrefilet entre deux grosses sorties.
Et le titre final, « Desolation Alive » ne vient que renforcer ce sentiment de travail bien fait. Une musique agressive mais intelligente, maintenant toujours l’auditeur sous pression, en manipulant les ambiances torturées et exubérantes.
Une excellente surprise, mais qui n’en est pas vraiment une lorsque l’on connaît ce groupe !