STORTREGN (ch) - Romain, Johan et Alex (Oct-2011)
Vous vous sentez orphelins depuis le décès de Jon Nödtveidt ? Séchez vos larmes, la relève arrive ! Et elle a des choses à dire. Avec Uncreation, un premier opus dévastateur qui rend un hommage discret à DISSECTION sans se départir de son empreinte musicale forte, les suisses de STORTREGN ont de l’ambition. Celle faire de grandes choses, en leur âme et conscience. Aujourd’hui ce sont Romain, Alex et Johan qui nous font le plaisir de revenir ensemble sur un projet dont on n’a pas fini d’entendre parler. Entretien.
Line-up : Romain (chant et guitare), Johan (guitare), Alex (basse), Garry (batterie)
Discographie : Devoured By Oblivion (EP - 2008), Uncreation (Album - 2011)
Metal-Impact. Salut les gars. Je suis Stef. pour le webzine Metal-Impact, tout d’abord, comment allez-vous ?
Romain. Plutôt bien, la rentrée c'est toujours bon. Des bonnes choses en perspective.
Alex. Nickel ! Le froid arrive...
MI. Pouvez-vous brièvement nous présenter STORTREGN pour ceux qui ont le malheur de ne pas encore vous connaître ?
Romain. STORTREGN est un groupe Suisse de Black/Death Metal suisse formé de quatre membres; Romain (moi-même) au chant et à la guitare rythmique, Johan pour les backing live et la guitare lead, Alex à la basse et Garry à la batterie. Le groupe est né en 2005 et le line-up est stable depuis deux bonnes années.
MI. Que signifie « Stortregn » et pourquoi avoir choisi ce nom de scène, qui fait très « scandinave ».
Johan. STORTREGN signifie "déluge" en suédois. C'est ainsi que nous définissons notre musique et aussi parce que Alex, Garry et moi avons tous des racines scandinaves.
Romain. Etant des adeptes de la scène scandinave, piocher là-bas pour trouver un nom m'a semblé évident.
MI. Uncreation, votre premier album, est sorti il y a quelques mois. De quelle nature sont les retours de vos fans et de la presse spécialisée ? Unanime ? Divisée ?
Johan. Les retours sont tous très positifs. C'est très encourageant pour la suite, même si nous n'avons jamais essayé de plaire à quiconque, excepté à nous-mêmes.
MI. Comment s’est déroulé le processus de création de cet opus ? Quel a été le fil conducteur pour la composition des morceaux ?
Johan. Tout d'abord, avant de commencer la composition d'un album, il est important pour nous d'avoir une idée des paroles, du concept et de la structure générale. C'est seulement après y avoir réfléchi que l'écriture des morceaux peut débuter. En même temps, nous élaborons le design pour que celui-ci colle avec l'ensemble. Il est important pour nous d'être cohérents, tant dans la musique que dans les propos. Voilà comment se passe la composition non pas d'un morceau, mais d'un album en entier.
MI. Quelles sont les différences entre cet album et vos précédentes sorties ?
Alex. La qualité. Du fait que Garry et moi soyons arrivés après l'EP, cela a été notre premier album a enregistrer.
Johan. Je dirais que cet album nous montre avec une plus grande maturité. Je suis très content de nos précédentes sorties, mais ce disque est pour nous un vrai pas de géant, tant dans les compositions, les arrangements, le design, etc… Et ce n'est rien comparé à la suite !
MI. De quelle piste êtes-vous les plus fiers et pourquoi ?
Alex. « A Shape In The Mystical Haze ». C’est la seule où on entend distinctement la basse (rires) !
Romain. Je suis d'accord avec Alex sur cette question, c'est la compo la plus travaillée et arrangée sur l'album et c'est un morceau qui, à la base, n'était pas forcément notre favori, mais qui a pris de la valeur à nos yeux suite à son enregistrement.
MI. Le compliment, la comparaison qui vous a le plus touché ?
Johan. Beaucoup de gens nous comparent souvent à DISSECTION. Ce qui au début était très flatteur s'est révélé plutôt énervant à la longue. Il est vrai que nous adorons tous ce groupe mais nous avons tout de même notre propre personnalité. C'est important pour nous de créer quelque chose de personnel.
MI. Vous citez un extrait du premier livre de la Bible Satanique sur l’intro. De quelle manière ce livre et la philosophie d’Anton LaVey vous influence t’elle ?
Romain. Ce choix est dû au fait que nous voulions que cet album parle au public. C'est un ouvrage que tout bon adepte du Metal extrême connait. On peut dire que c'est une sorte de clin d'œil, mais pour être sérieux, ce passage de la Bible Satanique et l'ambiance qui s'en dégage correspond tout à fait à ce que nous voulions produire, autant au niveau des textes que de la musique.
Johan. Personnellement, en ce moment je suis plus influencé par des livres comme « Kosmology », « Lanterns Of Wisdom From The Firmament » de Jeremy Christner ou « Kingdoms Of Flames »...
MI. Qui rédige les paroles et quelles sont ses sources d’inspiration ?
Alex. Sur l’album, c’est Romain qui a écrit les paroles. Maintenant c’est moi qui les écris principalement avec la participation de Johan. Nos inspirations sont la nature, la mythologie, le romantisme, l’astronomie, les anomalies, l’humanité, le symbolisme suisse, les romans et la culture finno-scandinave.
Romain. Effectivement, j'ai laissé la plume à mes acolytes mais je garde un œil dessus à la façon d'un inspecteur des travaux finis (rires).
MI. Vous parlez beaucoup de religion dans vos paroles ? On comprend rapidement que vous y êtes opposés. N’aviez vous pas peur que ce genre de textes fasse un peu « cliché » pour un groupe qui pratique du Black/Death Metal ?
Romain. S’il fallait avoir peur du cliché, à l'heure actuelle, nous ne ferions plus rien… Même au niveau musical, on nous reproche de l'être, de ne rien apporter de nouveau… Il y a toujours des éternels insatisfaits, mais je pense que les puristes ne se lassent pas de ce thème et sont là pour ça.
MI. Vladimir Cochet de MIRROTHRONE notamment s’est occupé de l’enregistrement, du mixage et du mastering. Quel regard portez-vous sur son travail ?
Johan. J'éprouve une grande admiration pour son travail, tant dans l'enregistrement de groupes que dans ses projets musicaux personnels. Et il a vraiment fait un super boulot pour notre album : une production puissante et efficace tout en gardant un léger côté "old-school" dans l'ensemble. On pense d'ailleurs y retourner pour le prochain album...
MI. Dans le booklet, à la deuxième page, il y a une photographie de toi Romain… la ressemblance avec Jon Nodtveidt est juste incroyable ! C’est un clin d’œil discret à DISSECTION ? Que vous inspire ce groupe ?
Romain. Si la ressemblance est là c'est un pur hasard ! C'est un grand groupe pour lequel nous avons beaucoup de respect. Comme Johan l'a dit précédemment, on nous a beaucoup comparé à eux, mais aujourd'hui on se détache de plus en plus de cette image et nous allons vers du STORTREGN pour de bon. Et puis nous faisons tous les jours de nouvelles découvertes musicales, même si nous n'oublierons pas DISSECTION de si tôt.
MI. Que symbolise la pochette et pourquoi avoir choisi de faire quelque chose d’aussi… sobre ?
Romain. La pochette représente un homme à tête de bouc, elle peut être interprétée différemment par chacun. On voulait un premier album de qualité, sobre, épuré et efficace. Je pense que nous avons réussi à le faire.
MI. Un mot sur la signature avec Great Dane Records, qui a le chic pour dénicher les perles rares ?
Romain. Un très bon label pour un premier album ! Je pense qu'il est à la hauteur de ce dont le groupe avait besoin. Nous nous entendons bien avec les personnes qui s'en occupent et qui sont des vrais passionnés, car aujourd'hui ce n'est pas évident de tenir un label et de le maintenir en forme. On les salue au passage !
MI. Parlez-nous de cette anecdote assez incroyable ; vous avez ouvert le Brutal Fest à… Cuba ! En devenant même je crois le premier groupe européen à y jouer. Dites-nous tout sur cette aventure, son organisation, son ambiance…
Johan. Effectivement, nous étions le premier groupe européen de Meal à y jouer. La réponse du public était incroyable ! Les gens là-bas sont vraiment tous passionnés, beaucoup plus qu'en Europe ou ailleurs je pense. Ici, les gens sont tous gavés de concerts, de groupes, d'albums, etc… Alors que là-bas, chaque concert est un événement. C'était vraiment une aventure humaine et musicale hors du commun.
MI. Vous avez également partagé la scène avec OTARGOS, FURIA, THE C.N.K, quel est votre avis sur la scène Metal française en général et quelles sont les ressemblances et disparités avec la scène suisse ?
Romain. Je ne pense pas qu'il y ait tant de différences… sauf peut-être qu'en France, les conditions pour jouer sont souvent plus précaires, à part dans les grandes salles et avec les grosses orgas évidemment.
MI. Êtes-vous plutôt un groupe de scène ou un groupe « d’album » ?
Johan. C'est une bonne question… Les deux aspects sont tellement différents. L'album reste pour nous évidemment l'objet final de toutes les attentions mais le live nous permet d'extérioriser notre musique et de se laisser transcender par elle. C'est l'occasion de perdre son sang-froid et il peut se passer n'importe quoi ! C'est vraiment une expérience unique pour nous à chaque concert. Nous ne pouvons pas concevoir l'un sans l'autre.
MI. Quelles sont vos dernières découvertes en matière de Metal, vos derniers coups de cœurs et ce que vous écoutez généralement ? Un artiste à nous faire découvrir ?
Alex. BEYOND CREATION, OBSCURA et A CANOROUS QUINTET. Niveau Rock, GENTLE GIANT et ALICE IN CHAINS. Niveau musique classique: Jean Sibelius, Edward Elgar, J.S. Bach et Claudio Monteverdi.
Romain. OBSCURA, THULCANDRA, GOROD et GOD DETHRONED...
MI. Metal Blade, Prosthetic, Napalm Records, Century Media et d’autres sont en train de retirer leurs artistes du catalogue de Spotify, prétextant les maigres revenus engendrés par ce système de partage musical. Quel est votre opinion sur le sujet et plus généralement, que pensez-vous du téléchargement et de ses dérivés, souvent pointés du doigt par les artistes ?
Alex. C’est un problème très compliqué. Premièrement, la qualité. On trouve souvent du 192ou 256 kbps dont les pertes sont énormes comparé au wav. Deuxièmement, si on télécharge sous forme digitale, on peut facilement l’uploader sur Internet. Troisièmement, le prix. On paye pour le même prix qu'un CD sans recevoir l’objet et tout son contenu.
MI. Quels sont les projets à présent pour STORTREGN ? Plutôt tournée, vacances ou studio ? Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Johan. Nous cherchons actuellement à nous produire un maximum sur scène et parallèlement, nous avançons pour le prochain album. C'est un travail de tous les jours.
Romain. Comme dit Johan, nous cherchons un max de dates afin de promouvoir ce premier album au delà des frontières suisses et nous bossons tranquillement sur la deuxième galette qui promet !
MI. Les gars, cette interview arrive à sa fin. Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. On souhaite une bonne route à STORTREGN et je vous laisse tribune libre pour conclure cet entretien. Bon vent à vous !
Alex. Merci Stef. pour l'interview !
Romain. Merci à toi pour ton intérêt et merci au public qui nous soutient ! Et comme d'hab’, si vous êtes intéressés par STORTREGN, n'hésitez pas à nous écrire un mail, on a pleins de bons trucs à vous balancer dans les oreilles !
Ajouté : Jeudi 17 Novembre 2011 Intervieweur : Stef. Lien en relation: Stortregn Website Hits: 11844
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