Que voulez vous, je suis têtu. Oui, on ne peut pas avoir que des qualités même lorsque l’on est Rock-critic. Difficile à croire, mais c’est pourtant vrai. Je vous sens aiguisés, vous voulez des preuves sans doute ? En voilà une belle. Je n’avais pas du tout accroché au premier album de MADINA LAKE, From Them Through Us To You, et pourtant, c’est moi qui ai réclamé à notre chef vénéré la charge de parler de leur second effort, Attics To Eden.
Maso ? Peut être…Mais pas tant que ça, et parfois, l’entêtement paie.
Bon, certes, je le reconnais, le jackpot ne va pas tomber cette fois ci encore, mais d’un simple SMIC, on peut prétendre passer à un salaire de jeune cadre débutant.
On peut pardonner des maladresses et des automatismes trop flagrants sur un premier album. Et on pourrait parler pendant des heures de la difficulté de se dégager de ses influences. Le tout est de savoir se forger une identité propre, de faire fructifier ses capacités, et si au final, on choisit de rester dans la norme, de pratiquer l’efficacité, d’apprendre au moins à composer de véritables tubes, qui sauront garantir un succès commercial indispensable.
MADINA LAKE en était loin. Ca n’est pas encore les cimes du Billboard, mais ça pourrait y ressembler assez vite.
Mais faites preuve d’un peu d’imagination, d’ouverture d’esprit et vous serez à même d’apprécier des titres hauts en couleur comme « Never Take Us Alive », up tempo se permettant parfois d’être bien lourd, au refrain certes truffé de « Hohoho », mais diablement efficace. Une entrée en matière bien sentie qui saura attirer le teen un peu rebelle et amateur de puissance mâtinée d’une mélodie accrocheuse. Ca continue assez bien sur « Let’s Get Outta Here », classique, au riff plombé allégé par un chant à peine pubère, mais qui fera assurément un carton sur MTV. Efficace je vous dis !
Le roublard « Legends », qui sonne comme une reprise improbable de Madonna qui aurait couché avec Marilyn Manson peut aussi séduire…
Non, je ne vais pas vous faire du titre par titre, car les morceaux un peu plus faibles ne méritent pas une grande attention. Mais à leur écoute on peut contempler tous les progrès accomplis par le combo, qui sait maintenant faire preuve d’un grand professionnalisme allié à un sens de la composition un poil plus aventureux.
Y’a du rab ? Bah oui bien sur, et je dois admettre qu’à l’occasion de « Statistics » et son petit grain Dance ou encore « Welcome To Oblivion », Pop-rock imparable au refrain véritablement ciselé, j’ai dodeliné de la tête plus d’une fois, assez enthousiaste je dois le reconnaître.
Alors non, MADINA LAKE ne fait pas du TOOL, ni du DREAM THEATER, ni du CANDIRIA. Mais je ne peux guère me tromper en affirmant que là n’a jamais été leur intention. Attics To Eden reste du Hard-pop bubble gum, qu’on peut apprécier lors d’un concert, d’une fête, ou avec deux trois potes chez soi. Ils restent dans la plus droite lignée de groupes comme MY CHEMICAL ROMANCE, avec le côté pseudo « sombre et malsain mais propre quand même pour ado en mal de vivre mais qui prennent quand même deux douches par jour » en moins.
Pas encore la panacée, mais on s’approche de près de la perfection dans le style.
A prendre ou à laisser…