On a beau dire que Tim « Ripper » Owens ne sera jamais le « vrai » chanteur de JUDAS PRIEST, il n’empêche, voilà sûrement un double album en public (on ne parle pas des vidéos …) bien meilleur que Priest…Live !, et c’est son frontman américain qui tient le micro. Glenn Tipton, K.K. Downing et Ian Hill ont accordé leurs guitares et basse plus bas qu’à l’accoutumée, d’où un rendu imposant bien aidé par un son puissant voire énormissime. Sean Lynch, déjà producteur de Jugulator, a su donner la même énergie à ’98 Live Meltdown. Cette production est-elle totalement honnête ? Peu importe car on prend une grosse baffe et ça fait du bien …
Après des années d’absence, on sent que JUDAS PRIEST est heureux de refouler les planches. Et franchement, même si on n’entend pas la voix du grand Rob mais de ce diable de Tim, nous aussi. Car « Ripper » assure comme une bête, il se montre aussi à l’aise sur les nouvelles comme sur les vieilles compos, tout en restant fidèle aux parties du père Halford. Il se permet cela dit un petit écart sur « Rapid Fire » vraiment bienvenu ! Tout juste pourrait-on lui reprocher de ne pas trop communiquer avec le public mais le garçon préfère jouer la carte de la sobriété et vue sa position il a raison. C’est que lorsqu’on passe après le Metal God, on joue profil bas, Tim l’a bien compris.
Et, puis ce qu’il y a de bien avec ce ’98 Live Meltdown, c’est qu’il ne fait l’impasse sur aucune période, c’est un peu le disque en public que l’on attendait après la tournée Painkiller. Tous les classiques y passent : « Metal Gods », « Electric Eye », « A Touch Of Evil », « The Sentinel », « Victim Of Changes », « Hell Bent For Leather », sans compter les terribles « Grinder » et « Rapid Fire » qu’on n’attendait plus et qui prennent là une ampleur destructrice ! Les titres de Jugulator s’intègrent plus ou moins bien à la setlist, avec une mention spéciale à « Burn In Hell » positionné intelligemment juste après « A Touch Of Evil ». C’est le quart d’heure démoniaque de JUDAS PRIEST ! « Diamonds And Rust » est interprété dans sa version la plus douce, comme une ballade émouvante qui monte petit à petit en puissance. On ne peut qu’y apprécier le talent de Tim Owens, tout en justesse, tout en nuances. Quant à « Bullet Train », il confirme tout le potentiel entrevu sur Jugulator.
Le public participe énormément avec un enthousiasme non dissimulé quand le morceau s’y prête (« Metal Gods », « The Green Manalishi », « Burn In Hell »). Après un Jugulator destructeur et un ’98 Live Meltdown convaincant, ce JUDAS PRIEST nouvelle formule marque des points. Pendant ce temps, un certain Robert clame à qui veut l’entendre qu’il souhaite revenir à son amour de toujours, le Heavy Metal. Sans le savoir, il réveille la passion des fans désireux de le voir réintégrer le PRIEST … A suivre...

Discographie Complète de JUDAS PRIEST : Rocka Rolla (Album - 1974), Sad Wings Of Destiny (Album - 1976), Sin After Sin (Album - 1977), Stained Class (Album - 1978), Hell Bent For Leather (Killing Machine) (Album - 1979), Unleashed In The East (Live - 1979), British Steel (Album - 1980), Point Of Entry (Album - 1981), Screaming For Vengeance (Album - 1982), Defenders Of The Faith (Album - 1984), Turbo (Album - 1986), Priest ... Live! (Live - 1987), Ram It Down (Album - 1988), Painkiller (Album - 1990), Metal Works '73-'93 (Best-Of - 1993), Jugulator (Album - 1997), Meltdown (Live - 1998), Demolition (Album - 2001), British Steel (DVD - 2001), Live In London (DVD - 2002), Live In London (Live - 2003), Electric Eye (DVD - 2003), Angel Of Retribution (Album - 2005), Rising In The East (DVD - 2005), Nostradamus (Album - 2008), A Touch Of Evil: Live (Live - 2009), British Steel - 30th Anniversary Deluxe Edition (Album - 2012), Redeemer Of Souls (Album - 2014), Battle Cry (Live - 2016)