JUDAS PRIEST (uk) - Painkiller (1990)
Label : Columbia Records
Sortie du Scud : 3 septembre 1990
Pays : Angleterre
Genre : Heavy Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
A peine remis sur le droit chemin du Metal lourd avec un Ram It Down rassurant (mais pas exceptionnel), JUDAS PRIEST doit faire face à plusieurs déconvenues à l’aube des années 90. D’abord le groupe se retrouve devant un tribunal, accusé d’avoir influencé deux gamins mal dans leur peau par des messages prétendus subliminaux (voir la chronique de Stained Class). Rob Halford, K.K. Downing, Glenn Tipton et Ian Hill sortent de ce procès éreintés, bien que très soutenus par leurs fans.
Dave Holland, lui, prend la poudre d’escampette, après avoir participé à 6 albums du PRIEST. Pire, les cadors du Thrash Metal (METALLICA, MEGADETH, SLAYER) font la loi et leur suprématie range presque les anciennes gloires du Heavy Metal au placard (même IRON MAIDEN doit faire face au départ d’Adrian Smith) … L’émergence de groupes plus extrêmes (PANTERA) ou plus rapides (ANNIHILATOR) force l’admiration des membres du PRIEST tout en les enfonçant un peu plus. En un mot, JUDAS PRIEST est à un tournant de sa carrière …
Toute cette pression environnante encourage le groupe à sortir son album le plus agressif, voir le plus violent de toute sa discographie, tout en conservant le côté mélodique indissociable de son identité. De l’aveu même de K.K. Downing (mais seulement exprimé quelques années plus tard), la tension qui entoure le combo et son entourage s’avère insoutenable, et JUDAS PRIEST sait qu’il doit prendre des risques, mais dans le bon sens cette fois (c’est à dire pas comme sur Point Of Entry ou Turbo).
Il prend, pour réussir son entreprise, des mesures radicales. Pour remplacer Dave Holland, il fait appel à Scott Travis, batteur de RACER X, adepte de la double pédale comme le sont les batteurs de Thrash ou de Death. Le but étant d’insuffler un élan plus que ravageur à ce nouvel album. Côté production, c’est Chris Tsangarides (exit donc le fidèle Tom Allom) qui se charge de la console. Et l’album est enregistré en France, oui oui on peut se la péter un peu en faisant les chauvins …
Le résultat dépasse toutes les espérances des fans. Painkiller le bien nommé déboule le 3 Septembre 1990 et résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage métallique. Le titre éponyme, positionné en première plage pour annoncer la couleur, fracasse tout : double pédale de Travis, riffs acérés, chant hystérique et haut perché d’Halford, solis démoniaques, « Painkiller » empreinte au Thrash et au Metal traditionnel pour finalement sonner comme une déclaration de guerre signée JUDAS PRIEST. Dans le même esprit, « Metal Meltdown » donne dans la folie furieuse, sans jamais baisser le pied. Quand l’excellent « Hell Patrol » semble rapprocher JUDAS de Ram It Down, le jeu de batterie de Scott Travis lui apporte un dynamisme qui aurait fait défaut avec Dave Holland. A noter que ce titre est honteusement pompé par PRIMAL FEAR en 2001 avec « Kiss Of Death » sur Nuclear Fire …
Il faut avoir conscience que ce nouveau JUDAS PRIEST fait office de référence à toute la vague future de « True Metal », menée par les HAMMERFALL et donc PRIMAL FEAR. Jamais la musicalité et la brutalité n’ont été si bien associés. Le seul « Between The Hammer And The Anvil » suffit à décrire l’aura qui entoure Painkiller, d’ailleurs la paire Downing / Tipton signe là l’une des ses meilleures performances guitaristiques, c’est tout simplement grandiose. « One Shot At Glory » est un peu composé dans cette même optique, et il n’y a pas final (de presque 7 minutes quand même !) plus approprié à Painkiller.
L’audace affichée sur cet opus se sent aussi sur « Night Crawler », aux frontières de l’Indus, toujours agrémenté de passages accrocheurs, le tout à base de Power Chords étouffés et de médiators survoltés. Quant au seul titre nécessitant quelques arrangements, puisque Don Airey (ex-RAINBOW) se charge des parties de clavier et que Tsangarides est crédité comme co-compositeur, on peut le qualifier de sublime. Un tempo mesuré, une rythmique plombée, une ambiance malsaine, un refrain mémorable, un solo d’anthologie et un Halford au sommet de son art, cela s’appelle « A Touch Of Evil » … et c’est juste énorme.
Avec Painkiller, JUDAS PRIEST reprend son trône, embarque PANTERA et ANNIHILATOR en tournée, et son avenir s’éclaircit à nouveau. Et pourtant...
Discographie Complète de JUDAS PRIEST :
Rocka Rolla (Album - 1974),
Sad Wings Of Destiny (Album - 1976),
Sin After Sin (Album - 1977),
Stained Class (Album - 1978),
Hell Bent For Leather (Killing Machine) (Album - 1979),
Unleashed In The East (Live - 1979),
British Steel (Album - 1980),
Point Of Entry (Album - 1981),
Screaming For Vengeance (Album - 1982),
Defenders Of The Faith (Album - 1984),
Turbo (Album - 1986),
Priest ... Live! (Live - 1987),
Ram It Down (Album - 1988),
Painkiller (Album - 1990),
Metal Works '73-'93 (Best-Of - 1993),
Jugulator (Album - 1997),
Meltdown (Live - 1998),
Demolition (Album - 2001),
British Steel (DVD - 2001),
Live In London (DVD - 2002),
Live In London (Live - 2003),
Electric Eye (DVD - 2003),
Angel Of Retribution (Album - 2005),
Rising In The East (DVD - 2005),
Nostradamus (Album - 2008),
A Touch Of Evil: Live (Live - 2009),
British Steel - 30th Anniversary Deluxe Edition (Album - 2012),
Redeemer Of Souls (Album - 2014),
Battle Cry (Live - 2016)
Ajouté : Mercredi 09 Septembre 2009 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Judas Priest Website Hits: 19255
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