L’année 2000 voit la naissance d’un collectif de musiciens, sous la pulsion de Robin Staps, THE OCEAN. Ce collectif, qui a une vocation d’être à géométrie variable, sort en 2004 Fluxion. Aujourd’hui difficilement trouvable, il est réédité chez Pelagic Records. Mais c’est plus qu’une simple réédition, c’est un nouveau départ pour cet album du groupe.
Quand on écoute ce Fluxion, il est clair qu’on ne peut pas ne pas penser à NEUROSIS, comme c’est souvent le cas avec des groupes de ce style. Lourdeur dans les riffs, sensibilité écorchée dans le chant… beaucoup de parallèles pourraient être fait. Pourtant, là où NEUROSIS laisse parler sa rage et sa douleur, THE OCEAN donne plus de liberté à son cœur et à sa sensibilité. Attention, ce n’est pas mièvre pour autant, seulement, nous ne sommes pas dans une rage déversée par camions entiers. C’est plus subtil, amené de manière différente. Le meilleur exemple est sans doute « The Human Stain », un des titres phare de l’album. Derrière sa brutalité première se cachent quand même des passages aériens que des groupes Progressifs n’auraient sans doute pas reniés. Seulement, le mélange ici de ces passages plus calmes et de la force dévastatrice qui précède et suit donne une dimension tout autre. C’est comme le calme avant le tsunami. Difficile de résister. On peut aussi parler de la capacité du groupe à ne pas s’enfermer dans un schéma de morceau pré-formaté. Ainsi, si certains titres plaquent des accords sans grande rechercher rythmique, « The Greatest Bane » remet les pendules à l’heure avec une grande recherche sur cette rythmique. C’est d’ailleurs très bon quand les choses s’éternisent ainsi pour poser cette ambiance.
A tous ceux qui aiment les groupes de Post Hardcore, Fluxion est fait pour vous. Sûrement une pièce maîtresse dans cette discographie parfois redondante.