THE GATHERING (nl) - The West Pole (2009)
Label : Psychonaut Records / Season Of Mist
Sortie du Scud : 4 mai 2009
Pays : Hollande
Genre : Non Métal irradiant
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 54 Mins
Trois ans sans nouvelles de nos Bataves préférés, c’est long, très long. Après le départ de la belle Anneke, on craignait un peu de voir THE GATHERING plonger et émerger de l’eau encore à la recherche d’un nouveau souffle, mais c’était sans compter sur la créativité sans bornes des frères Rutten…
A l’inverse d’un NIGHTWISH qui se contente de donner des coups d’épée dans la mare, les Hollandais ont su faire face à une défection qui aurait pu (du ?) s’avérer fatale, et en ressortir grandis.
Alors bien sur, pas de réelle innovation sur ce The West Pole, pas de révolution évidente, mais en est il besoin lorsque l’on est à ce point en avance sur le peloton ? Une fois de plus, les sons sont triturés, tordus, transfigurés, pour qu’une épure magnifique en naisse, et l’alchimiste en perdit une fois de plus sa chimie…
Peut-on voir pour autant dans ce nouvel effort une pause dans la recherche ? Il n’en est rien, mais savoir se raccrocher à ses bases pour mieux repartir de l’avant est l’apanage des grands, et lorsque l’on accueille en son sein une nouvelle vocaliste, il faut lui laisser le temps d’apprécier le décor, de palper les tissus et de s’approprier les lieux avant de songer à en modifier l’apparence.
Silje WERGELAND s’est donc parfaitement fondue dans le décor au point parfois d’occulter toute trace de son illustre aînée, même si des similitudes de timbre viennent nuancer ce propos. Une voix qui sait se faire douce, enjôleuse, caressante, puissante, évocatrice, tentatrice, un professionnalisme non dénué de sensibilité lorsque l’ambiance le réclame…
L’album commence comme pourrait débuter un reunion-album des PIXIES, avec « When Trust Becomes Sound », instrumental abrasif, sec et nerveux comme un riff du petit matin, nappes de guitares tendues prêtes à exploser. Mais bien vite, « Treasure » nous ramène en terrain connu, avec ce Rock décalé, aérien, qui part de rien pour vous faire décoller et ne jamais atterrir. « All You Are » et sa batterie prenant des airs de boite à rythme humaine enfonce un peu plus le clou, et la voix de Silje fait le reste…Electro-Rock ? Pop-Metal Synthétique ? Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse…La nostalgie du titre éponyme et son tempo lent comme un hiver trop long souligne un peu plus à quel point la beauté peut parfois se loger dans la tristesse la plus profonde, on regarde s’éteindre la dernière bûche alors que les guitares s’évaporent dans le lointain… « No Bird Call » repousse les frontières de la poésie nostalgique avec ses paysages vocaux blancs et purs comme la neige de décembre, tandis que « Capital Of Nowhere » évoque le meilleur Pink Floyd, celui de Animals, avec ses accords plaqués menaçants et son tissu sonore inquiétant, au diapason d’un final vibrant et planant…
« You Promised Me A Symphony » ressuscite le fantôme de Tori AMOS, et son clavier sépulcral vous donne la chair de poule, et l’opposition/succession du très éthéré « Pale Traces » et de l’énergique « No One Spoke » révèle une fois de plus le caractère protéiforme d’un groupe qui mérite le respect. Quelques influences early U2 pour le côté le plus sombre, une légère touche late PARADISE LOST POUR la fureur contenue, l’affaire est quasiment bouclée… « A Constant Run » n’a plus qu’à fermer la porte à double tour et nous voilà piégés…
Si cette chronique devait se faire l’avocat du diable, je serais bien ennuyé au moment d’énoncer les faits reprochés à THE GATHERING. Peut on reprocher à un groupe son goût de l’expérimentation, son envie permanente d’avancer, sans renier son passé, tout en ouvrant grand les yeux vers un avenir toujours aussi influent et créatif ?
Non.
Peut on reprocher à un groupe d’affronter l’adversité avec ses meilleures armes, et de continuer son chemin en composant des hymnes parfaits après qui tout le monde court sans jamais arriver ne serait ce qu’à les frôler ?
Non.
The West Pole, est le meilleur des deux mondes. Et le seul reproche qu’on puisse formuler à son encontre, est qu’il n’a pas grand-chose à faire dans les pages d’un webzine de Metal. En considérant que vous ne soyez pas capables d’ouvrir votre âme à une musique superbe et ciselée.
Ce qui n’est bien sur pas le cas.
Ajouté : Mardi 12 Mai 2009 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: The Gathering Website Hits: 14243
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