HATESTORM (ru) - Filth Purity (2009)
Label : Infernö Records
Sortie du Scud : 20 janvier 2009
Pays : Russie
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 31 Mins
A notre aimable lectorat russe, merci de prendre cette review au deuxième degré.
La laideur de cette pochette m’écoeure. Je suppose que le jus de tomates dilué à l’aspartame est censé représenté du sang et que le crucifix d’or doit évoquer la religion ? L’un baignant dans l’autre, on doit en déduire que la religion est l’arme du crime, c’est ça ? Désolé les gars mais je ne suis pas preneur. On ne me l’a que trop faite, celle-là. Alors je suis navré, mais quand on est un obscur groupe qui déboule du fin fond de la Russie, qu’on ne trouve rien de plus cliché comme nom de scène qu’HATESTORM et qu’on abuse de Photoshop pour la cover de son premier album, y’a pas de quoi partir sur des relations saines. En résumé, HATESTORM, blablabla, Russie, blablabla, Black Metal, blablabla, satanisme à deux balles, blablabla… pfiouuu, les mots me manquent… A groupe pas inspiré, chroniqueur pas inspiré. Quoi de plus normal ?
Donc, pour tenter de boucher les trous de mon cerveau, je me mets à écouter ce Filth Purity. Première bonne nouvelle, ce disque est signé sur Inferno Records, un label français. J’en conclus donc qu’ils connaissent la France, en Russie. Pas mal. Deuxième bonne nouvelle, ils savent parler en Russie. En fait, on ne peut pas vraiment appeler ça parler mais plutôt brailler, marmonner, se racler la gorge avec des syllabes. Underground et Storm (admirez aussi la finesse remarquable des pseudonymes…) font ainsi honneur au système scolaire russe. Ils démentent cette croyance populaire erronée : on ne leur apprendrait donc pas que des « da ! » et des « kva ! », en Russie. Mais attends un peu, c’est de l’anglais non ? L’orgasme. Ceux qui jouent des instruments semblent aussi avoir eu une minime initiation à quelque chose. Sûrement pas à la musique mais plutôt à des sons, des bruits. Bingo ! En fait, on leur a mis la dose de VENOM, HELLHAMMER et IMMORTAL dans les oreilles, on leur a appris à faire sonner leurs outils et ensuite, ils n’ont plus qu’à se démerder pour que ça ressemble un peu à quelque chose. La preuve, Gruesome (sic !) nous démontre qu’on n’a pas besoin d’avoir un cerveau hyper développé pour taper sur des tambours avec une baguette. Pareil pour Dinahl qui prouve qu’on n’a nullement besoin d’avoir un don pour être guitariste. En réalité, la musique d’HATESTORM est attendrissante. Les quatre compères s’appliquent sur Filth Purity comme un bambin s’applique pour ne pas dépasser les bords de son coloriage Babar. Ils jouent sans génie mais avec leur cœur. Et je ne sais pas si c’est la chance du débutant, mais certaines compositions sont même très réussies comme « Sickness Dictator » ou « To Crave ». Aussi, la solidarité semble être un moteur pour le groupe qui ne laisse personne à l’écart. Sur certaines pistes (« Empty »), le bassiste a presque une place aussi importante que le guitariste. C’est dire !
Finalement, on s’y attache, à ces petits gars. La production est sympa, même un peu trop propre pour du Black Metal. Et si l’on remarque vite que ces zicos n’ont strictement aucun talent, on ne pourra qu’avoir la larme à l’œil de savoir qu’ils ont mis tout leur amour dans ce disque. Et faire un disque de Black Metal avec de l’amour est une particularité qui vaut bien le coup d’oreille.
Ajouté : Mardi 12 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Hatestorm Website Hits: 10681
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