CARMINA (FRA) - Carmina (2008)
Label : Rewolucja Records
Sortie du Scud : novembre 2008
Pays : France
Genre : Brutal Death Metal
Type : EP
Playtime : 7 Titres - 24 Mins
Moi, je ne porte d’attention à « Carmina » que quand il est flanqué d’un « Burana » qui me parle des plus belles heures de la musique classique titanesque et du génie absolu de Carl Orff. Alors au moment où je vois qu’un groupe à choisi de s’appeler CARMINA, je me dis « chouette, hibou et oiseaux nocturnes, voilà peut-être des mecs qui vont allier savamment musique classique et Metal. En plus, la pochette est assez sobre et pas très explicite alors pourquoi pas ? ». Mais ce rouge n’est hélas pas celui de la rouille des murs d’un conservatoire, usé par les symphonies mais plutôt celui du sang versé par un cadavre sous les coups de fusils d’une horde affamée de Deatheux.
On le comprend dès les premiers accords d’« Obsolence Planifiée ». Les gammes de guitares ne sont pas dirigées par la baguette d’un chef d’orchestre mais par des phalanges prises de spasmes. CARMINA produit ici un Death Metal qui vire dans le Brutal comme une mayonnaise au soleil. Cette variation est l’effet de vocaux caverneux et guerriers signés Stu et Bif (dont le timbre particulier m’évoquait plus ou moins quelque chose de connu : le monsieur gueule et gratte déjà pour DISASTER). Par contre, si les paroles en français et le chant sont plaisants, le reste l’est beaucoup moins. A commencer par un son de batterie vraiment mauvais qui prend le dessus sur tous les autres instruments. Bien sur, Michael est un batteur à l’évidence très doué et habile mais il suffit qu’il touche ses cymbales pour qu’on n’entende plus que ça. Les caisses sont également brouillonnes et semblent sortir de l’intérieur d’une pièce hermétiquement close. La résonance n’est pas bonne et cache des guitares aux riffs aussi chauds que le sang d’un boa constrictor. Autrement dit : on se les gèle dans une atmosphère moite. Un comble ! Et n’essayez même pas d’entendre la basse, Stu à l’air bien trop préoccupé par le micro pour tenir les deux avec entrain. Les plages défilent sans qu’on ne puisse y comprendre quelque chose et on ne sait pas trop par quel miracle mais CARMINA arrive enfin à nous proposer quelque chose de consistant avec son outroduction, « Aberration » qui, contrairement aux autres, n’en est pas une. C’est grosso modo la seule sur laquelle on arrive à extraire un peu de jus avec un pattern de cordes sombre et un break central malin tout en retenue sur les fûts. Pour les six autres, c’est peine perdue.
Depuis trop longtemps je bouffe du Brutal Death par lots entiers pour pouvoir dire que CARMINA n’a pas les épaules assez développées pour se démarquer, car en général, ceux qui se démarquent ont à la fois de la répartie et des idées. Hors, de répartie il n’y a pas puisque cet EP est un monologue. Quant aux idées, si elles existent, elles sont encore imperceptibles. Mais peut être que ça viendra... Sur ce, je vais m’écouter un petit « Carmina Burana ». Le genre d’œuvres qu’on peut appeler sans honte « grande musique ».
Ajouté : Samedi 09 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Carmina Website Hits: 11055
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