ABINAYA (FRA) - Corps (2009)
Label : Brennus Music / Socadisc
Sortie du Scud : mars 2009
Pays : France
Genre : Rock / Metal percutant
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 50 Mins
Comment partir avec des points en plus vis-à-vis de la presse spécialisée ? A cette tortueuse question que bien des groupes tentent de lever, ABINAYA a un temps d’avance. Leur méthode à eux : envoyer leur dernier essai dans un digipack soigné. Et je peux vous dire que sentir la douceur de ce packaging entre les mains change sacrément des gravures. Du coup, on espère logiquement que leur musique sera toute aussi généreuse que leur démarche promotionnelle. Pour ma part, je ne connaissais absolument pas ABINAYA et en l’espace de quelques instants, ils sont devenus l’archétype de la formation qui titille l’oreille et dont on a qu’une envie : creuser le sujet.
Pourtant, décrypter cet OVNI était loin d’être une partie de plaisir. Au niveau des sonorités, on ne sait pas trop vers quoi on s’oriente. Il y’a du Rock, c’est sur. Il y’a du Metal, c’est sur. Et après, il y’a une quantité folle d’effluves diverses et variées. On sent un peu de variété française dans le chant d’Igor Achard dont la hargne évoque un mélange pétillant de Bertand Cantat et Bernie Bonvoisin. Il y’a aussi un percussionniste. Alors je vous vois venir : « ouais, arrêtes ton char, tu vas pas nous faire croire que c’est inédit d’avoir un batteur dans un groupe de Rock ». Je vous stoppe, il y’a un percussionniste en plus d’un batteur. Par conséquent, on se retrouve avec une gamme très large de rythmes qui jouent beaucoup dans le caractère novateur d’ABINAYA. Novateur, oui ! Car même si SLIPKNOT a déjà eu l’idée, Nicolas Heraud participe plutôt à l’élaboration de tempos arides comme les steppes africaines ou chauds comme une nuit latino (« Testament »). C’est une vraie bonne surprise que ce Corps. Les pistes défilent toujours avec une énergie de feu et une volonté de transmettre des mots assez durs avec le système. Je vous invite ainsi à consulter les paroles de « Chars De Police ». Ce ne sont pas des idées balancées au hasard. Et quelle drôle de surprise d’entendre qu’ils s’adressent directement aux labels à travers la piste « Les Labels » qui critique les signatures formatées des gros noms. Aussi, les français connaissent leurs limites et ne s’aventurent jamais au-delà. Les propositions et la disposition des plages sont intelligentes. Entre deux riffs agressifs s’insèrent parfois de beaux moments d’intense quiétude comme « Algo Mais (Quelque Chose De Plus) » qui a vraiment quelque chose de plus que les autres ou la belle acoustique « Partir Puis Revenir ». Tout ça à l’air trop facile pour eux, comme si ce disque n’était qu’une répétition de plus pour un combo de vieux loubards. Mais ABINAYA a encore tout à prouver. D’ailleurs, Corps manque encore un peu de fluidité. On apprécie complètement les compositions tranchantes mais on regrette aussi que nos amis se retiennent de faire dans l’extravagance. Pourtant, qu’il fait du bien ce solo sur « La Mort Des Amants ».
Pour conclure, on sent en ABINAYA un gros potentiel. Comme dit précédemment, ils ont toutes les armes en main pour faire quelque chose de grand. Et je pense que ce quelque chose de grand aurait du être Corps. Ce disque ne rate le niveau supérieur que pour son déficit en initiatives sur le plan des mélodies, qui se ressemblent un peu trop. Pour le reste, c’est du tout bon !
Ajouté : Samedi 09 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Abinaya Website Hits: 11409
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