DEVAST (dz) – Art Of Extermination (2008)
Label : Deepsend Records
Sortie du Scud : 4 août 2008
Pays : Algérie
Genre : Brutal Death Metal technique
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 24 Mins
La démocratisation du Metal au Maghreb est un phénomène inexplicable s’il en est. De plus en plus de jeunes arabes (attention, au sens propre du terme et pas du tout péjoratif) s’intéressent à ce courant musical extrême et s’affichent fièrement (voire pitoyablement) dans des costumes qui ne sont pas faits sur mesure pour leurs petites épaules. DEVAST, adhérant à « l’association des groupes maghrébins qui font du Metal parce que c’est funny, ramdoula » démontre hélas que pour percer dans le genre, il faut un minimum de talent. Ce doit être déjà assez pénalisant d’être algérien et de voir tous les clichés ringards vous arriver dans la face par paquets de dix alors autant faire de son mieux pour boucler tous les poncifs. Ne dit-on pas que la meilleure défense, c’est l’attaque ?
La leur est un peu trop agressive à mon goût. Et puisqu’ils ne partent pas à point, ils vont devoir courir. Je ne saurais vous décrire avec des mots suffisamment adéquats le monceau de brutalité qui s’est abattu sur moi à la seconde où j’ai enfoncé la touche « play » de mon lecteur. Tout de suite, c’est un déficit en intelligence qui frappe. Je peux comprendre leur besoin vital de nous prouver qu’en Algérie aussi on peut jouer comme des pieds. Mais c’était vraiment pas la peine de libérer un Brutal Death Metal aussi lamentablement pompé sur GOREROTTED, SEVERE TORTURE et autres DEICIDE. Des vocaux gorets aux blasts de batterie, tout y passe pour faire dans un récital de réchauffé assez hallucinant. Sans parler de la basse qui ressort les meilleurs partitions d’Alex Webster (CANNIBAL CORPSE) sans trop de vergogne (pris en flagrant délit sur « Barbaric Hellstrom » l’ami). Non seulement, les musiciens sont mauvais mais le mixage l’est encore plus ce qui fait qu’on ne remarque pas trop la médiocrité de ces derniers. La batterie est constamment mise en avant et sonne comme des bidons en plastiques. Idem pour le chant. Je n’ai rien contre une bonne séance de gargarisme de temps en temps du moment qu’on ne me crache pas la solution désinfectante au visage. Peut-être les guitares sont-elles encore les plus convaincantes avec un niveau de technicité élevé. En tout cas, heureusement que les tracks sont courtes car ça nous empêche de nous ennuyer trop longuement. Malgré cela, je reste objectif et ne peut me contenir de remarquer qu’a deux reprises, DEVAST tente de casser la dynamique de son Art Of Extermination. Sur « Inhumman Atrocity – Part 1 » qui se compose uniquement de distorsions toutes aussi infectes les unes que les autres et sur « Deluge Of Hate » qui est un sample de piètre goût où l’on perçoit les cris d’une femme horrifiée et en sanglot confrontée à son bourreau. C’est tellement inapproprié et placé au petit bonheur la chance qu’on se dit qu’on préférait quand ça jouait. Puis sur « Inhumman Atrocity – Part 2 » ça joue et du coup on se demande si on ne préférait pas quand ça chialait. Je ne dirais même pas que ce sample instaure une atmosphère malsaine car ça leur ferrait trop d’honneur.
Cet Art Of Extermination est très complexe à analyser car il ne possède aucune âme, aucune identité. Alors à mon avis, DEVAST à deux solutions : soit faire dans les reprises du genre et devenir un bon tribute-band. Ou se mettre au Raï.
Ajouté : Vendredi 08 Mai 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Devast Website Hits: 10825
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