HAMMERFALL (se) - No Sacrifice, No Victory (2009)
Label : Nuclear Blast / Pias
Sortie du Scud : 20 février 2009
Pays : Suède
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 49 Mins
Ça y est, HAMMERFALL a fait le grand saut et s’est mis au Black Metal ! ….. Naaaaaan, je déconne … Comme à chaque livraison du combo suédois, on sait à peu près à quoi s’attendre avant même d’avoir ouvert le précieux objet. Cela a quelque chose de rassurant, en fait, de savoir à l’avance ce qu’on va entendre sur un skeud. Un peu comme quand on écoute le nouveau AC/DC ou le dernier MOTÖRHEAD, ici point de surprise. Du coup, No Sacrifice, No Victory sent le bon gros Heavy Metal à plein nez, et on n’échappe pas aux éléments indispensables qui ont fait la renommée d’HAMMERFALL : un chanteur à la voix exceptionnelle (Joacim Cans) qui sauve à plusieurs reprises l’entreprise de la faillite totale, des rythmiques carrées, des riffs lourds comme le marteau qui s’abat sur l’enclume, des mélodies à deux guitares qui reviennent constamment à la charge, etc.
HAMMERFALL, à l’instar d’un PRIMAL FEAR, connaît parfaitement la formule pour exécuter des titres efficaces sur son domaine de prédilection, et ça donne en général des hymnes absolus en matière de Heavy Metal. La magie opère sur « Bring The Hammer Down », le dernier morceau composé par Stefan Elmgren avant son départ (et son remplacement par Pontus Norgren) : super refrain, chœurs accrocheurs, voilà le genre de chanson qui met tout le monde d’accord. De même, le premier titre, « Any Means Necessary », a tout du single potentiel : rythmiques étouffées, un son énormissime (Charlie Bauerfeind est aux manettes), breaks et refrain spécialement conçus pour être repris en chœurs. D’ailleurs, ça tombe bien, car le single, c’est justement celui-là … HAMMERFALL excelle également dans le Metal à l’allemande, du style de « Punish And Enslave », mid-tempo énorme agrémenté de « oh oh oooh » toujours bien placés.
Maintenant il serait injuste de reprocher un immobilisme chaotique de la part des groupes de seconde zone, et laisser les pointures de la trempe d’HAMMERFALL stagner impunément. Parce que là, les gars, il va falloir faire attention et ne pas sombrer dans l’auto-parodie … Sur les ¾ de l’album, le Marteau rend une copie prévisible : « Life Is Now » laisse croire à une ballade et envoie un Power Metal conventionnel, au refrain digne des pires heures de GAMMA RAY … « No Sacrifice, No Victory », en dépit d’un riff efficace, fait la lumière sur un groupe en mal d’inspiration et comble ses lacunes par des « sacrifice » ou « victory » scandés à foison … « Legion » pue le foutage de gueule avec cette voix d’outre tombe qui jacte pendant plus d’une minute et un Speed Metal qui tourne en rond … « Hallowed Be My Name » incarne le contraire absolu de « Punish And Enslave », dans le même registre mais raté et lourdingue de A à Z … Et puis on devine qu’HAMMERFALL ne vit pas en France et ne connaît pas Michael Youn. Parce que la reprise de THE KNACK, à la base intitulée « My Sharona », ça donne franchement envie de se marrer et de chanter « cooooomme des connards » ….. Merci Monsieur Youn d’avoir réussi à me pourrir un album d’HAMMERFALL, même si jusqu’ici les Dronjak et consorts se débrouillent tout seuls pour se saborder.
Bizarrement, s’il ne fallait retenir qu’un titre de ce No Sacrifice, No Victory, ce serait « Something For The Ages ». Un choix d’autant plus bizarre qu’il s’agit d’un instrumental (le rapprochement avec STRATOVARIUS doit s’expliquer par la présence de Jens Johansson aux claviers), mais bon sang quelle mélodie, quelle virtuosité ! Le genre de compo qui amène à la déduction suivante : quel dommage qu’HAMMERFALL n’ait pas laissé plus de place à Pontus Norgren pour s’exprimer …
Pourtant, comme je vous le disais plus haut, le père Cans n’a jamais aussi bien chanté, et il porte une grande majorité de l’album à bout de bras. Preuve en est, ce « Between Two Worlds », presque cérémonial, qu’Oscar Dronjak semble avoir écrit spécialement pour son chanteur. Même si l’orgue tient une place importante, accouplé à des guitares dramatiques, ce titre n’atteint son apogée que grâce au talent de Joacim.
Au final, je ne suis pas sûr qu’on puisse parler de victoire proprement dite avec No Sacrifice, No Victory, mais il faut craindre qu’HAMMERFALL commence lentement à se sacrifier … qu’il est loin le temps de Crimson Thunder… Encore quelques semaines et nous saurons si PRIMAL FEAR emprunte les mêmes voies de la perdition. Si les détracteurs du « True Heavy Metal » éprouvent un malin plaisir à le taxer de genre musical à l’état créatif stationnaire, sur ce coup là, on ne peut que leur donner raison …
Ajouté : Jeudi 02 Avril 2009 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Hammerfall Website Hits: 15437
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