Quatre squelettes qui ricanent en jouant au Poker autour d’une bonne bouteille de Whisky. Le décor est planté. Ça s’appelle Game Of Fools et il s’agit de la deuxième offrande de KORITNI (le groupe) après un Lady Luck (2007) plus que convaincant et un Live enregistré à Savigny-Le-Temple (Red Live Joint) la même année.
Avec Game Of Fools, attendez-vous à du Hard léché, un Rock qui arrache tout, à forts relents Blues et à base de mélodies inspirées. Le frontman Lex Koritni, que nous avons découvert au sein de GREEN DOLLAR COLOUR, officie toujours dans un registre proche de Steven Tyler (AEROSMITH) avec quelques touches bluesy. Et si le quintet porte son nom, il faut préciser qu’on a affaire ici à un VRAI groupe, composé de cinq mecs qui prennent visiblement du plaisir à jouer ensemble. Comment passer sous silence la performance des deux gratteux Eddy Santacreu et Luke Cuerden – dont les influences lorgnent vers Stevie Ray Vaughan, Robben Ford, Slash ou encore Gary Moore – et notamment leurs sublimes interventions sur « Roll The Dice », « V8 Fantasy » et « Nobody’s Home » ? Comment ne pas évoquer la frappe efficace de ce métronome du Rock qu’est Chris Brown ? Comment ne pas frissonner à l’écoute de ces chœurs (écoutez « Tornado Dreaming II » …) assurément travaillés et parfaits de bout en bout ?
Alors il faut préciser que KORITNI bénéficie d’un son à la fois puissant et aéré, et lorsqu’on sait que le géant Mike Fraser (AC/DC) a participé au mixage final, ceci explique beaucoup de choses. Il n’empêche. Pas besoin d’une grosse prod’ si on dispose d’excellentes chansons. Car KORITNI assure aussi bien sur les Rock endiablés que sur les ballades pleines de feeling.
Ça peut riffer sévère (« V8 Fantasy »), groover dans tous les sens jusqu’au déhanchement total (« Stab In The Back » et les envolées vocales époustouflantes de Lex), ça peut ressembler à un GUNS N’ROSES qui rencontre AEROSMITH (« Roll The Dice »), ou à un Hard Rock saccadé qui ravira les fans du Grand Monsieur qu’était Rory Gallagher (« Nobody’s Home »). Ça peut prendre des allures d’hommage ultime aux Bluesmen noirs américains (« Deranged ») et prolonger le Bleu à l’âme vers des routes plus rocailleuses (« Keep Me Breathing » et un duo de six-cordistes en état de grâce).
Parfois, comme sur « Game Of Fools », ça débute à la manière d’un « For Those About To Rock » (de qui vous savez), avant que survienne la voix quelque peu éraillée de Lex (un moment magique), pour soudain faire place à un Big Rock démentiel ! Et il y a le tonitruant « By My Side », imparable de A à Z, des riffs étouffés jusqu’aux lignes vocales de Lex, pour constituer l’un des plus grands morceaux du répertoire de KORITNI. A la limite, même la lorsqu’on croit entendre les premières notes d’un mid-tempo faussement prévisible (« Tornado Dreaming »), la magie opère tôt ou tard grâce à un je ne sais quoi d’indescriptible et que nous baptiserons tout simplement la « classe ».
Et puis il faut écouter cette galette jusqu’au bout. En toute fin de disque, Lex survole les arpèges de « The Devil’s Daughter » de façon magistrale (émotion garantie), puis le morceau lui-même décolle avec un refrain remarquable, pendant que les chœurs continuent de nous faire chavirer …
Quel chanteur !
Quel groupe !
KORITNI rules !!!!!!!!!!!!

PS : KORITNI sera de passage en France (Istres, Lille, Lyon, Mulhouse, Paris, …) au mois de Mai 2009. Ne ratez pas ça !!!