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MOONLORD (FRA) - Dyp et Jan (Sept-2009)


Être chroniqueur/intervieweur sur un webzine français, ça passe aussi par faire la promotion des petits groupes français, qui se font difficilement remarquer, alors qu’ils ont un potentiel certain. Aujourd’hui, c’est le groupe MOONLORD que j’ai le plaisir d’interviewer, suite à la sortie de leur premier album, bien meilleur que les derniers jets de certaines formations connues. En compagnie du chanteur et du bassiste, c’est à la fois le passé, le présent, et le futur du groupe que l’on dissèque. Le groupe étant peu connu, j’ai pris la liberté de faire une interview conséquente, histoire que vous en sachiez un maximum sur cette jeune formation qui, il faut le dire, sait où elle va.

Line-up
: Dyp (chant et guitare), Arm (guitare), Jan (basse et violon), Nico (batterie)

Discographie : Winter Alone (démo - 2006), My Final Illusion (démo - 2009), Beyond Dark And Eternal Light… (Album - 2009)



Metal-Impact. Salut les gars. Pour commencer, revenons sur vos jeunes années. Qu’est-ce qui vous a fait plonger dans le Metal ? Quels étaient les premiers groupes que vous avez écoutés ?
Dyp. Salut ! Très bonne question. C'était plus par curiosité et j'ai commencé avec des groupes comme MOTÖRHEAD ou RAMMSTEIN.
Jan. J'ai commencé par beaucoup de RAMMSTEIN, notamment l'album Mutter, dont j'étais véritablement fan, et aussi METALLICA et IRON MAIDEN.

MI. Si vous ne deviez retenir qu’un seul groupe, lequel serait-ce ? Pourquoi ?
Jan. Je pense qu'ENSIFERUM sera toujours un de mes groupes favoris. J'aime leur présence sur scène et leurs compos... Mais c'est un choix difficile, je ne peux pas vraiment dire que ce soit mon groupe préféré. C'est, je pense, celui dont je ne me lasserai jamais.
Dyp. Et bien moi, c'est IN FLAMES, car c'est un groupe qui me fait voyager sur n'importe quel album et, pour moi, ils expriment tellement de sentiments que c’en est tout simplement énorme.

MI. Quel a été le déclic qui vous a fait dire : « Moi aussi je veux avoir un groupe » ?
Dyp. C'est quand je regardais des lives de divers groupes, je trouvais ça vraiment incroyable et, je me suis dit : "Un jour ce sera moi".
Jan. C’est difficile à dire. Depuis que j'ai 3 ans, je veux être violoniste, mais l'idée d'un groupe ne m'est jamais vraiment venue à l'esprit. Je suis rentré dans MOONLORD deux ans après la formation du groupe, à la demande de Dyp.

MI. Ok, d’ailleurs on y vient : vous faites donc parti du groupe MOONLORD qui est, il faut le dire, assez jeune, d’une part au niveau de l’existence, puisqu’il existe seulement depuis 2005, mais également pour ce qui est des membres, car vous avez tous à peu près 18 ans. C’est pourquoi je vous invite à revenir rapidement sur l’histoire du groupe.
Dyp. L'histoire du groupe est assez simple : le guitariste (Arm) et moi étions amis depuis longtemps et, un jour, on a découvert que l’on jouait chacun d'un instrument. Lui jouait de la batterie, à l'époque, et moi, de la guitare. C'est à partir de ce moment que le groupe est né ; on a donc commencé à jouer un peu, comme ça, pour le "fun" et, au bout d'un moment, on a voulu aller plus loin et on a trouvé un chanteur en la personne de Nico (aujourd'hui batteur du groupe). Les compos s'enchaînaient, ainsi que quelques dates, jusqu'à l'arrivée de Jan et, donc, la refonte du line-up qui est l’instant où, nous avons, je pense, vraiment trouvé notre voie.

MI. Le nom MOONLORD sonne très Black Metal, et pourtant vous êtes plutôt orientés vers du Death Metal Mélodique. Pourriez-vous expliquer les origines de ce nom ?
Dyp. (rires) Je l'attendais cette question ! C'est moi qui ai trouvé le nom et, s’il sonne Black Metal, c'est parce qu’à l'époque on faisait bel et bien du Black ! L'origine en est simple : je l'ai trouvé sur le chemin de la première répétition, je voulais un nom assez court et facile à retenir.

MI. Niveau line-up, comme tout groupe débutant qui se cherche, il y a eu plusieurs modifications les premières années. Tu l'as d'ailleurs précisé précédemment Dyp. Pensez-vous que le line-up actuel est stable et qu’il perdurera par l’avenir ?
Dyp. Oui, là c'est vraiment parti comme ça et ça devrait durer !
Jan. Oui. Je pense, qu’actuellement, chacun est fait pour le poste qu'il occupe.

MI. Donc, comme vous le savez, nous sommes tous réunis, ici présent, non pas pour célébrer les liens sacrés du mariage, mais pour converser sur votre premier album Beyond Dark And Eternal Light, sorti le 17 juillet 2009. Tout d’abord, après 2 démos, quel a été l’élément déclencheur qui vous a fait dire : « Maintenant, on enregistre un album. » ?
Dyp. L'élément déclencheur, pour moi, était les compos qui s'accumulaient et rien n'était vraiment "sauvegardé". Et puis ça faisait quand même un moment que le groupe existait et que rien de vraiment officiel n'était paru.
Jan. Je ne pense pas que l’on puisse parler d'évènement déclencheur mais, plutôt, d'une suite de petits évènements qui nous ont poussés à enregistrer. Tout d'abord, l'envie d'avoir notre album avec un son studio puis, le nombre de compos croissant, le fait de ne rien avoir pour le public à la sortie des concerts...

MI. Pourquoi avoir choisi ce titre pour l’album qui, lui aussi, soit dit en passant, sonne très Black Metal ? Que signifie-t-il ?
Dyp. Alors, justement, pour moi, ce titre n'est pas du tout Black Metal. Mon interprétation est simple, c'est "Au delà de l'obscurité et de l'éternelle Lumière". De plus, notre style est souvent confondu avec du Black Metal et, comme on ne fait pas vraiment du Death Metal Mélodique, eh bien, ici, l'obscurité incarne le Black Metal et l'éternelle lumière, le Death Metal Mélodique. Notre style est donc, en fait, "au delà" de ces deux genres ; c'est notre style bien à nous, qui mélange un peu de tout.
Jan. Ah, comme ça je le saurai (rires).

MI. Côté paroles, les textes sont très orientés sur la mort, le désir de liberté, et les rêves. Qui écrit les paroles ?
Dyp. Sur l'album, la moitié est de moi et, l'autre moitié, de Nico. J’ai écrit, notamment, les textes de « My Final Thought », « Threat », « Dreams Illusion » et « Eternal Grinning Jester Masque ». Ce sont donc des textes qui parlent de folie et des petites choses de la vie qui sont "désagréables". A noter que, dans les textes, les "you" ne sont destinés à personne en particulier (rires).

MI. Est-ce pour vous un moyen d’expression sur votre vision de la vie ou simplement des thèmes que vous trouvez intéressants à mettre en musique dans le Metal ?
Dyp. Dans le passé (textes de Nico), c'étaient vraiment des thèmes faits pour être mis en musique. Mais, depuis que j'écris, certains textes ont une interprétation personnelle.
Jan. Je ne me prononce pas tant que ça concerne les paroles, je ne les écris, ni ne les chante.

MI. Ne trouvez-vous pas, cependant, que ce sont des thèmes (trop) récurrents dans le Death Metal et qui amènent donc, surtout pour la mort, la mauvaise image que l’on connaît à ce genre que nous affectionnons tous ?
Jan. La mort n'est pas le principal sujet de nos paroles. Je pense que Dyp choisis ses propos avec suffisamment de soin pour que nous ne semblions pas être un groupe entraîné par un mouvement de mode, obsédé par la mort et le sang, comme le sont, hélas, beaucoup trop de groupes de Metal.
Dyp. Et bien, forcément, ça ne s'appelle pas "Death" Metal pour rien (rires). Non, sérieusement, pour moi, la mort est l'inconnue ; personne ne sait réellement ce que c'est et, moi, ça me fascine. C'est pourquoi elle est souvent présente dans mes textes. Mais, c'est vrai que c'est difficile de se démarquer, niveau textes, dans ce style. Depuis que c'est mon rôle d'écrire, j'essaye de me vider l'esprit sur un peu tous les sujets. Mais certains textes sont vraiment du pur délire, une sorte de "défouloir".

MI. Parlons maintenant de votre album. Que représente, pour vous, son achèvement ?
Dyp. L'achèvement de quatre années de travail et le passage dans "la cour des grands".
Jan. Déjà, c'est un grand soulagement et une grande fierté. Mais, c'est surtout le début d'une nouvelle aire ; il y a une différence significative dans l'esprit des gens entre un groupe ayant sorti un album et un groupe n'en ayant pas sorti.

MI. Etes-vous pleinement satisfaits du résultat final ? Pensez-vous que vous auriez pu mieux faire ?
Jan. Je pense que nous n'aurions pas pu être plus chanceux au niveau de l'enregistrement et du mastering : le travail était parfait et les ingénieurs du son très amicaux, ce qui nous a permis d'avoir un résultat de qualité dans une bonne ambiance (malgré cette grippe qui nous a un peu pourri l'enregistrement studio).
Dyp. Très satisfait du résultat. L'ingé son a fait un super boulot. Pour nous, c'était un vrai plaisir d'enregistrer avec lui, et le mastering a vraiment ajouté la patate à notre album. Mieux faire ? Forcément, on aurait pu travailler les morceaux pour ajouter quelques éléments en plus mais, d'un côté, c'est aussi bien puisque les morceaux seront donc exactement les mêmes en live.

MI. Votre style musical est orienté dans un genre entre Death Metal Mélodique et Black Metal. Quelles ont été vos influences principales pour la création de cet opus ?
Dyp. Côté guitare, les influences varient de DARKTHRONE à IN FLAMES et, côté chant, mes trois influences principales sont : IN FLAMES, HYPOCRISY et AMON AMARTH.
Jan. Nos influences ne sont pas vraiment explicites, chaque musique qu'on écoute (que ce soit du Metal ou autre chose) ajoute un petit quelque chose à notre culture musicale et nous fournit de nouvelles inspirations pour de nouvelles compos. Mais ce n'est pas un nombre fini de groupes qui forme nos influences.

MI. Le groupe dans son intégralité est crédité pour la composition des morceaux. J’en déduis que chaque membre à apporté sa pierre à l’édifice. Comment ce processus de création des morceaux s’est-il déroulé ?
Jan. Dès que l'un d'entre nous a une idée, il en fait part aux autres. Chacun modifie ou créé une nouvelle piste dessus, puis trouve une suite. L'agglomération de nos idées forme un morceau.
Dyp. Généralement, ça part d'un riff et on construit le reste autour et chacun fait la partie de son instrument propre.

MI. N’y avait-il pas trop de tensions, ni de pression, étant donné que c’est votre premier album et qu’il joue, en quelques sortes, un rôle décisif sur la destinée du groupe ?
Jan. Quoi, on a des têtes de stressés (rires) ?
Dyp. Oui, c’est sûr. Un groupe est rapidement catalogué, donc c'est vrai que la tension est là. Mais on a sorti, avant tout, ce qu'on aime.

MI. A ce propos, c’était la première fois pour le groupe que vous passiez en studio. Aviez-vous, personnellement, déjà vécu cette expérience ou était-ce, pour vous tous également, la première fois ? Avez-vous rencontré quelques problèmes ? Des anecdotes ?
Jan. C'était bel et bien la première fois que je passais en studio. Les impressions qui me sont restées sont excellentes. Mise à part cette saleté de grippe, que j'ai refilée à Dyp, d'ailleurs. On était malade comme des chiens, mais dans la bonne humeur.
Dyp. Première fois. C'était un peu le "dépucelage" du studio. Quelques problèmes mais, en général, pas vraiment graves. J'ai, notamment, dû recommencer une partie d'un morceau environ 20 fois (rires). Et, côté anecdote, j'avais une angine à l'enregistrement des voix...

MI. D’ailleurs, en octobre 2008, vous avez donné à Rolampont un concert qui a été filmé. Sur votre setlist, on retrouve presque tous les morceaux de l’album, excepté « My Final Thought ». Etaient-ce simplement des versions démos ou bien les compositions finales ?
Dyp. L'instrumentale était la version finale mais pas la voix. Et « My Final Thought » n'était pas présente puisqu'elle n'était pas encore prête pour la scène.
Jan. C'était, à peu de choses près, des versions studio, même si quelques petits plus ont été ajoutés en studio, surtout sur les voix.

MI. Dyp, sur l’album, ainsi qu’en live d’ailleurs, tu t’occupes à la fois du chant et de la guitare. Pourquoi ce choix ? Pourquoi ne pas avoir préféré ajouter un cinquième membre ?
Dyp. C'est la crise... (rires) Non, sérieusement, c'est arrivé un peu vite et, à l'époque, je m'occupais des chœurs, j'ai donc reprit toute la partie vocale. Ajouter un cinquième membre, pourquoi pas ? Mais on a déjà mis deux ans à trouver un bassiste (rires). Et, comme j'ai composé la guitare, je voulais garder ma touche personnelle.

MI. Au niveau des morceaux, le titre « I Mutilate You » est assez spécial puisqu’à la lecture des paroles, il comporte seulement deux phrases. Cependant, à son écoute, on en distingue bien plus. Pouvez-vous expliquez la particularité de ce morceau ?
Jan. Les paroles sont trop violentes, on ne peut pas les afficher...
Dyp. (rires) La particularité du morceau est simple : les deux phrases écrites dans le livret sont les deux seules phrases qui sont distinctes, le reste est un charabia puisqu’à l'origine le morceau n'a jamais eu de paroles et était fait pour gueuler.

MI. Comment vous est venue cette idée ? Est-ce parti d’un délire durant l’enregistrement ou bien l’aviez vous prévu pour apporter un peu d’originalité ?
Jan. Là je suis dans l'incapacité de répondre. Je suis arrivé, le morceau existait déjà, j'ai juste eu à me poser avec ma petite basse.
Dyp. Non, c'était à la composition du morceau : Nico avait écrit quelque chose, il me semble, mais quand j'ai reprit le chant, la feuille avait disparue et Nico était incapable de me ressortir son texte... qui déjà ne voulait pas dire grand chose (rires).

MI. Le dernier morceau se distingue également du fait qu’il soit interprété au violon, par toi, Jan. Etait-ce ton idée ou bien l’envie de montrer à APOCALYPTICA la voie à suivre pour réussir leur prochain album, suite à l’ennuyeux Worlds Collide (rires) ?
Dyp. Jan, c'est toi le patron là.
Jan. Déjà, ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à trouver ce dernier album d'APOCALYPTICA défaillant. L'idée d'un morceau au violon nous a toujours tentés. J'ai donc composé un arrangement au violon sur « Blinded Life », la chanson qui se prêtait le plus à ce genre de modification. Puis, nous l'avons jouée une fois en concert et nous l'avons enregistrée, pour le plaisir de vos oreilles (ou pas, tout dépend de vous).

MI. Il faut croire que « Blinded Life » est un morceau qui vous permet d’expérimenter puisqu’avec « Eternal Grinning Jester Masque », ce sont les deux seuls morceaux à faire intervenir un type de chant autre que le hurlé/growlé présent sur tout l’album. Pourquoi avoir choisi de varier les types de chant seulement sur ces deux morceaux ?
Dyp. C'est vrai. Non, ils ont été choisis au hasard lors de mon passage au micro. C'est vrai que j'adore les voix claires aussi, mais ça viendra sûrement à l'avenir. Alors soyons patient pour le deuxième album.

MI. L’avant-dernière piste, dont je parlais précédemment, « Eternal Grinning Jester Masque », de par son titre et une de ses phrases (« I’m a proud king… »), me fait étrangement penser à la formation suédoise IN FLAMES, dont la mascotte est le Jester et une des phrases de « The Quiet Place » (tiré de l’album Soundtrack To Your Escape, sorti en 2004) est : « I’m a king… ». De plus, la phrase dont vous avez fait votre titre, apparaît sur le boitier d’un des albums d’IN FLAMES. En outre, Dyp, tu es un grand fan du groupe. Est-ce une simple coïncidence ou le clin d’œil est-il bien présent ?
Jan. Moi, je pense que c'est une grosse coïncidence, il ne l'a pas fait exprès (rires).
Dyp. (rires) Le clin d'œil est bien là (rires) ! C'est vrai que c'était un peu osé mais cette phrase au dos du livret de l'album The Jester Race n'a jamais vraiment eu son explication. L'allusion avec "king" est bien une coïncidence, par contre. Le texte est très personnel mais peut être interprété de différentes façons. C'est là qu'est le réel clin d'œil a IN FLAMES car c'est leur style de texte (personnel mais avec diverses interprétations). Mais le texte a été raccourci donc l'interprétation personnelle est mise plus en arrière.

MI. Il me semble également que ça a été une des premières compos réalisées par le groupe. Est-ce une satisfaction de la voir enfin sur album ? A-t-elle, pour cela, nécessité des modifications ?
Dyp. Non. La plus ancienne des compos, et qui est sur l'album, est « Turning To Black », qui était, à l'époque, faite pour la déconne, puisqu'elle a marqué notre sortie du style Black Metal ; mais le titre dit l'inverse.
Jan. La guitare d'Arm a juste été ajoutée par-dessus par rapport à l'originale.

MI. Pour ma part, à force d’écoutes, je trouve ce premier jet satisfaisant pour un groupe de votre envergure. Je note également que certains morceaux sortent vraiment du lot, comme « Scythe Of The Damned » et son refrain très oldschool dans l’âme, ou encore « Dreams Illusion » et son excellent lead mélodique. Avez-vous également des préférences sur vos compos, et pour quelles raisons ?
Jan. J'allais en citer quelques unes, mais je m’aperçois que je m’apprêtais à énoncer la moitié de l'album. En fait, je les aime toutes, mais certaines sont plus agréables à jouer que d'autres.
Dyp. Moi, ma préférée reste la première de l'album : « My Final Thought ». C'est le texte dont je suis le plus satisfait avec « Dreams Illusion ». Ce sont donc mes deux préférées, pour cette raison, mais aussi parce qu’elles sont supers à jouer.

MI. A la première écoute de l’album, je dois vous avouer qu’on est agréablement surpris par la qualité de la production qui se veut très propre pour un premier album. Vous avez enregistré au Onoffonic Studio, à Longeau, avec Benjamin Voillemin. Comment cela s’est-il déroulé ? Benjamin avait-il déjà collaboré avec d’autres groupes de Metal auparavant ?
Dyp. Oui, c'est vrai que la prod est géniale. Benjamin a déjà bossé avec divers groupes de Metal, du Hardcore au Black Metal Extrême. Sinon, déroulement super, on savait qu’un studio n'était pas très loin de chez nous, on l'a donc contacté.
Jan. J'allais dire la même chose...

MI. De même, le mastering avec Cédric Colin s’est-il bien déroulé ? Qu’est-ce qui a orienté votre choix sur lui ?
Dyp. Alors, là, c'est parce que Benjamin et Cédric sont amis, donc la relation a été vite faite. Et, surtout, c'était aussi le mastering le plus proche et à un prix raisonnable. Mais il a fait aussi un boulot énorme pour donner l'agressivité au son. Bref, c'est génial !

MI. Pour votre premier album, on remarque également que vous avez apporté un soin minutieux au « packaging », si je puis dire, du CD. En effet, outre le livret 8 pages aux couleurs de l’artwork, j’ai eu le droit à quelques stickers (8x8cm). On sent un certain professionnalisme. Pour ce qui est de l’artwork, un jeune homme, en l’occurrence il s’agit de toi Dyp, debout, jambes écartées, dans une sorte de tunnel, dos à une intense lumière blanche provenant de l’extérieur, a-t-il un rapport avec les thèmes abordés ou bien le titre de l’album ?
Dyp. Jambes écartées, encore faut-il bien l'interpréter (rires). J'ai toujours voulu qu'on garde un certain professionnalisme, ce qui est mieux que de ne pas se prendre au sérieux. Cette pochette a donc un rapport avec le titre : le couloir menant à la lumière, bloquée par l'obscurité. Ou alors, une autre interprétation : peut-être, justement comme dit précédemment, la pochette représente notre vue regardant la lumière et l'obscurité et, ainsi, nous nous situons au-delà. Libre à vous d'interpréter ça comme bon vous semble.

MI. On note que le visuel a bénéficié d’un travail très soigné. Un travail réalisé par un certain Naps. Qu’est-ce qui vous à amené à collaborer avec lui ? Comment s’est déroulé le choix de la cover ?
Dyp. Tout le layout à été fait par Naps, un ami à nous qui est plutôt doué pour ça. Comme ça, c'est une promo pour lui également car le résultat est vraiment excellent. Au départ, la pochette ne devait pas du tout être ainsi. Mais, après la session photo, Naps a travaillé sur cette photo là et le résultat était tellement surprenant qu'on a tout de suite approuvé ce choix (qui était le seul, à vrai dire).

MI. En parlant de Naps. Dyp, avec l’album tu m’as également envoyé un split de deux groupes : HYNAPSY et GLOOMY EMBODY ABYSMAL (GEA), intitulé « Engrave With Pain ». Peux-tu présenter ces deux groupes, et en dire plus sur ce CD ?
Dyp. Ha oui, mais bien sûr ! Alors, GLOOMY EMBODY ABYSMAL est donc mon One Man Band où, justement, je fais ce que je ne peux pas vraiment faire dans MOONLORD. HYNAPSI est le One Man Band de l'homme dénommé Naps. Et comme on est de très bons amis, on a fait un split (rires). Ce CD est donc, en fait, mon premier "officiel" avec mon projet solo.

MI. Ainsi, ton projet solo, en dehors de MOONLORD, te permet-il d’exprimer des idées plus personnelles ?
Dyp. Exactement, c'est la base même de la chose. Le truc qui est bien, avec ce projet solo, est que je fais ce que j'ai envie sur le moment, mais tout en gardant une certaine obscurité ; il n'y a donc pas de style vraiment défini.

MI. Par ailleurs, quel est le but de cette collaboration avec Naps ?
Dyp. Le but était surtout d'avoir quelque chose de fait ensemble, mais aussi de sortir un split tout les cinq ans, jusqu'à notre mort (rires). Donc préparez vos oreilles !

MI. Jan, es-tu, toi aussi, membre d’un autre groupe ? Si oui, peux-tu le présenter brièvement ? Et pour ce qui est des autres membres du groupe ?
Jan. Je fais une carrière solo sous le label Daps Production. L'enregistrement est prévu pour cet été. Je précise que Daps est un concentré de Dyp et Naps (rires). Ils voient que le violon plaît aux grands-mères, et que les vieux sont nombreux dans le pays.
Dyp. Et Arm fait parti d'un groupe de Chanson Française.

MI. Vous n’êtes actuellement pas signés et en recherche de label. Aux quels avez-vous envoyé une démo ? Avez-vous déjà reçu des réponses ?
Dyp. Pour l'instant, aucun envoie n'a été effectué, mais ça viendra.

MI. Etant donné cette situation, qui gère vos stocks et la promotion ?
Dyp. Le stock est géré par l'association Etage Metal et la promotion est faite par chaque membre du groupe.

MI. J’ai eu vent de certains problèmes au niveau de la promotion de « Beyond Dark And Eternal Light ». Je m’explique : l’exemplaire que j’ai reçu était, à l’origine, le seul donné gratuitement au groupe. Dyp a donc décidé de me l’envoyer pour permettre de faire un peu de promotion. Pourriez-vous expliquer ce qu’il s’est passé ? Pourquoi vous n’avez eu le droit d’obtenir qu’un seul exemplaire ?
Dyp. C'est surtout l'association qui a décidé ça. Moi je ne trouve pas ça vraiment cool puisque, comme je dis et répète souvent, sans promo nos albums ne servent à rien, surtout sans label.
Jan. Je suis assez d'accord, mais le but premier de cette décision était d'éviter que le stock de CD ne s'évapore à une vitesse exponentielle. Un choix prudent, donc.
Dyp. Avec 1000 CDs, je pense qu'on a le temps de le voir s'évaporer.
Jan. Oui, c'est sûr.

MI. Mais étant donné que vous êtes un groupe débutant, la promo est indispensable, non ? L'association ne s'y connait-elle pas en musique ?
Jan. Si, c'est une association faite pour la promotion de groupes de musique.
Dyp. Mais elle s’occupe juste de la promotion scénique.

MI. Cela s’est-il arrangé depuis ?
Dyp. Oui, j'ai eu le droit à 5-6 albums à envoyer à différents Webzines.

MI. Tant mieux alors. Vous rappelez-vous de votre premier concert au sein de MOONLORD ? Où et quand était-ce ? Quelle a été la réaction du public ?
Jan. Pour moi, c'était à la fête de la musique de Langres, en 2007, en plein air, par un temps gris. J'étais dans le groupe depuis même pas deux mois, avec ma vieille basse Squier et un ampli emprunté à mon prof de basse, parce que le mien n'était pas assez puissant ! J'ai passé tout le concert droit comme un I, à ne pas bouger parce que je ne connaissais pas assez bien les morceaux ! Enfin, pour les quinze pèlerins devant la scène, je ne me suis pas trop ridiculisé. Mais on a bien rigolé à revoir les vidéos.
Dyp. Eh bien, c'était un an pile après la formation du groupe. C'était à Chaumont, le 17 juin 2006 (17 juin, également date de la parution du premier extrait de l'album), je me souviens de la scène immense et cinquante personnes à tout péter. La réaction de la part de nos proches était forcément bonne mais peut être pas pour le reste.

MI. Depuis vous avez réitérez l’expérience scénique (notamment à Rolampont en octobre 2008) et également en partageant l’affiche avec des formations de Death Metal Mélodique françaises montantes telles que THE OATH et OVERLOAD. Que retenez-vous de ces expériences ? Le public est-il toujours au rendez-vous ? Des anecdotes ?
Jan. Tout d'abord, je retiens un sacré mal de cou, ainsi qu’une grande satisfaction, j'adore la scène et les plaisirs d'y être.
Dyp. J'étais ravi de jouer avec OVERLOAD, qui est un groupe que je connaissais déjà et que j'apprécie vraiment. Le public était présent. Pour l'anecdote : le guitariste d'OVERLOAD m’a donné un badge avant le concert, que j'ai porté sur ma sangle de guitare durant toute notre prestation.

MI. Votre premier album maintenant sorti, comment voyez-vous les mois à venir ? Avez-vous quelques nouveaux concerts de prévus ? Ou bien un second album ?
Jan. On va déjà attendre qu’Arm soit rentré de son travail en Suisse pour refaire une répète.
Dyp. Et on va également chercher quelques dates. Cependant, la composition du second album a déjà débuté.

MI. A l’heure actuelle les méthodes prises pour contrer le piratage font user beaucoup de salive/encre/pixels. Comment vous situez-vous par rapport à tout cela ? Qu’en pensez-vous ?
Jan. Je pense que, même si les CDs semblent coûter cher, leur réalisation représente un travail énorme et leur tarif n'est que trop justifié. Même si certaines maisons d'édition ont tendance à pousser les tarifs un peu vers le haut.
Dyp. Le piratage, c'est bien, sauf si ça touche notre groupe... (rires) Plus sérieusement, quand on aime la musique d'un groupe et qu’on ressent vraiment quelque chose, je pense que l’on se doit d'acheter ses albums. Après, pour ce qui est des réformes, c'est un peu bidon puisque le piratage sera toujours là, quoi qu'il arrive.

MI. Si, par le futur, MOONLORD venait à être (re)connu internationalement, votre opinion divergerait-elle ?
Dyp. Pour ma part, je pense que oui, forcément, puisque cela agira sur ce qui sera notre principale activité.
Jan. Je ne sais pas, je ne suis pas encore là. Mais, généralement, un groupe connu n'a plus besoin de la vente de ses CDs pour vivre, les concerts sont largement suffisants.

MI. Que pensez-vous également de ces labels qui préfèrent envoyer l’album sous fichiers MP3 (Watermarkés) plutôt qu’un CD promo ? Approuvez-vous ce choix ?
Dyp. Non. Collectors, les CDs promo (rires).
Jan. Je pense que si l’on achète un CD, c'est aussi pour le plaisir d'avoir dans ses rayons un boîtier et un livret.
Dyp. Il parlait des promos (rires).

MI. Ce n’est pas grave, ça recoupe sur la question suivante : Je sais que toi, Dyp, en plus d’être un grand fan, tu collectionnes les œuvres d’IN FLAMES. Tu attaches donc beaucoup d’importance au support matériel. Ne pensez-vous pas, Jan et toi, que, à l’avenir, les avancées technologiques feront disparaître petit à petit tous ces supports ?
Jan. Si les avancées technologiques font disparaître ces supports, ils resteront tout de même indispensables à une collection, comme les vinyles aujourd'hui.
Dyp. Sûrement que les CDs seront ce que sont les cassettes pour nous aujourd'hui (à part pour les True Blackeux), mais ce serait bien dommage que cela disparaisse.

MI. Nous sommes actuellement à un peu plus du milieu de l’année. Faisons un bilan sur les sorties de 2009 : quels sont, pour le moment, les albums qui vous ont le plus marqués ?
Jan. Cette année, j'ai particulièrement apprécié Karkelo de KORPIKLAANI qui reste bien dansant et alcoolique, fidèle à l'esprit KORPIKLAANI. Diabolical Figures de GRAVEWORM est assez génial aussi. La sortie du split GEA/HYNAPSY m'a beaucoup marqué aussi (rires).
Dyp. On ne peut pas dire que des sorties m'aient vraiment marqué, à part Cybion de KALISIA et l'album éponyme de DEAD BY APRIL.

MI. Et, au contraire, ceux qui vous ont déçus ?
Jan. Ah, un plus que tous : The Arcane Dominion d’ELUVEITIE. Ce groupe, qui était un de mes groupes de Folk préférés, est tombé bien bas dans mon estime.
Dyp. Pour ma part, c'est surtout : ELUVEITIE et DARKEST HOUR.

MI. Enfin, quelles sont les sorties de ce second semestre que vous attendez ardemment ?
Dyp. J'attends HYPOCRISY avec impatience, ainsi que CALIBAN.
Jan. Rien de spécial pour ma part.

MI. Eh bien, nous arrivons à la fin de cette interview. Laissez-moi, d’abord, vous remercier pour vos réponses très complètes et, ensuite, vous souhaiter également une bonne continuation pour la suite du groupe. Je vous laisse l’habituel, et indémodable, mot de la fin.
Dyp. Une petite clope là-dessus. Mais merci surtout à toi.
Jan. Pareil. Et oui, je pense que ce n'est pas à toi de nous remercier.


Ajouté :  Lundi 21 Septembre 2009
Intervieweur :  CyberIF.
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