Groupes Présents au concert : 6:33 (FRA), CARNIVAL IN COAL (FRA)
Date du Concert : samedi 16 mai 2015
Lieu du Concert : Point Ephémère (Paris, France)

Comme le temps passe ! Vivalavida, premier album du duo picard CARNIVAL IN COAL, fête ses 15 ans. A sa sortie, l'objet avait interpellé par son approche délirante d'un Metal extrême revu et sévèrement corrigé. Le succès d'estime récolté à l'époque de sa sortie suivi d'un disque de reprises mémorables leur apportèrent une solide base de fanatiques à la hauteur des exubérances d'Arno Strobl et Axel Wursthorn. Malgré sa grande qualité musicale et quelques prestations live dans les années qui suivirent, le groupe disparaît presque discrètement.
Depuis 2014, son chanteur remet en place un line-up de copains pour interpréter sur scène ce Vivalavida, comme un cadeau pour les nombreuses personnes à qui des refrains funky doom viennent encore leur troubler le sommeil. En l'absence d'Axel Wursthorn, ce sera sous l'étiquette de CinC que séviront les compères pour cette date parisienne.
6:33 ouvre logiquement le bal masqué dans un Point Éphémère bien rempli. Il faut dire que les groupes dans la veine de CARNIVAL IN COAL n'ont jamais été nombreux et les accointances entre les deux groupes expliquent ce choix, au grand plaisir d'un public de connaisseurs. Les vilains semblent prendre plaisir à jouer leur Metal théâtral et met le paquet dans l'intensité. L'album Deadly Sins sera largement exploré, entraînant l'audience dans de longs sentiers sinueux débouchant sur de puissantes autoroutes accrocheuses. Les morceaux s'enchaînent avec efficacité et sans temps mort, juste le temps de communiquer entre un groupe surexcité et un public contaminé par la rage loufoque de cette bande de clowns qui confirme ce soir tout le potentiel qu'elle renferme sous ce mystérieux symbole temporel affiché au milieu du décor.
Après la pause, Arno Strobl, 8°6 à la main et lunettes de protection sur le visage, présente ses camarades pour cette "Nuit Magique" et annonce la couleur à l'audience : ce ne sera pas une performance à la DREAM THEATER... Tant mieux car les zigotos présents dans la fosse ne semblent pas être venus pour admirer des manches longuement frottés. Il s'agit ici surtout de rire une fois de plus au son d'un Vivalavida qui n'a pas tant vieilli. Les chansons qui le composent, par leur fraîcheur et leur humour, demeurent de bonnes blagues de metalleux avec des textes potaches et des breaks qui font bouger les fesses, mais leur mise en place paraît bancale en comparaison avec 6:33. La faute à un line-up encore remanié à la dernière minute, décidément ! Ne nous trompons pas, la qualité des musiciens présents permet tout de même de passer un bon moment mais cela reste dans un registre de commémoration que se situe la performance. Tout le monde présent en a bien conscience : CARNIVAL IN COAL n'existe plus, ce concert n'est qu'un hommage à un duo qui a tout de même influencé une partie de la scène française par le mariage exagéré de la musique mielleuse de tout bord à l'essence du Metal extrême. Il se terminera justement par un "Maniac" foiré et recommencé plusieurs fois sans complexe, la satisfaction du devoir accompli. Tout cela donne un samedi soir bien plus dansant qu'une messe noire déguisée où on finit par avoir l'impression de s'être rendu au bal des pompiers du Metal.