VIRUS (no) - The Black Flux (2008)
Label : Season Of Mist
Sortie du Scud : 10 novembre 2008
Pays : Norvège
Genre : Sludge Light malsain
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 51 Mins
Je suppose que ça vous est déjà arrivé. Oui c’est sur même. Bon, je plante le décor, vous vous baladez quelque part, forêt, centre-ville, enfin, n’importe ou, tout est calme, et tout à coup, une bourrasque énorme menace de vous dévisser le crâne, la pluie s’abat, le vent se déchaîne, et vous vous sentez complètement paumé, parce qu’il n’y a aucun espace pour vous mettre à l’abri.
Une situation désagréable pour certains, inimaginable pour d’autres, mais pas forcément négative pour tout le monde.
Mieux, plantons un autre cadre. Vous arrivez chez quelqu’un que vous ne connaissez pas, dans un endroit non familier. Les convives vous sourient, l’hôte parait accueillant, la boisson goûtue, mais vous avez pourtant une sensation de malaise. Et en regardant de plus près, vous remarquez que les sourires affichés paraissent grinçants, que les mots, aussi chaleureux soient ils, semblent dispenser en arrière plan un discours tout autre, l’alcool devient aigre petit à petit, et la chaleur ambiante se transforme en froid glacial tout le long de votre colonne.
Vous vous sentez mal à l’aise, mais vous êtes néanmoins captivé, scotché à votre siège par l’envie intrigante d’en savoir plus. Vous savez pertinemment que tout peut mal tourner, mais cette curiosité quasi morbide prohibe tout mouvement…
Bienvenu. Vous êtes en train d’écouter le premier effort de VIRUS, The Black Flux.
Une tension aussi poisseuse ne m’avait pas agité les oreilles depuis très longtemps. Une sensation ténue de mal être, qui le confine presque à la messe noire, et pas un instant de répit, ou plutôt si, 2 minutes, à l’occasion de l’intermède « Intermission- The Ocean Highway ».
La Norvège a déjà produit des albums hermétiques, et le climat local n’incite certes pas à la légèreté, mais il faut admettre que cette fois ci, le bouchon est poussé assez loin.
On savait que Carl-Michael "Czral" EIDE avait le potentiel pour accoucher d’une ouvre glauque et malsaine, mais le résultat dépasse toute nos espérances. Il devient alors utile de rappeler pour mémoire le parcours du bonhomme, qui aura, excusez moi du peu, contribué/créé/participé à des projets aussi divers que foncièrement sombres tels que AURA NOIR, CADAVER, Dødheimsgard, SATIRYCON, ULVER et INFERNÖ, ainsi que le cultissime VED BUENS ENDE (dont The Black Flux recycle plusieurs composantes), sous divers pseudonymes.
Multi instrumentiste de génie (un peu le pendant « côté sombre » de Devin TOWNSEND), l’homme a récupéré toutes ses capacités après un accident qui aurait pu lui coûter ses deux jambes, et vient nous offrir les ténèbres sur un plateau.
La musique ? Et bien, je serais bien en peine de la définir, sinon, citer quelques combos qui pourraient vous mettre sur la piste, on pense notamment à un SONIC YOUTH défoncé, un MELVINS torché, un UNSANE écrasé, mais tout cela n’est que surface…
La guitare semble geindre, et ses dissonances permanentes n’invitent pas à la paix de l’âme, le tempo se fait lourd (je pense qu’on peut même parler de Doom sans trop se tromper), et si le son n’était pas si clair, on évoquerait le temps d’un instant un Sludge démoniaque.
Si l’on ajoute ce chant si plaintif, vous comprendrez de vous-mêmes que The Black Flux s’adresse aux plus téméraires d’entre vous. Un peu comme si le BLACK SABBATH de 1970 avait connu le Hard-Core avant l’heure…
Ca vous fait rêver ? Je comprends. Du coup, vous allez rester pour prendre un verre de plus, histoire de voir jusqu’où peut aller le maître de maison…
Et que diable si il n’y a pas d’abri bus…la pluie acide panse les plaies après tout…
Ajouté : Mardi 16 Décembre 2008 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Virus Website Hits: 10769
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