KREATOR (de) - Transbordeur à Villeurbanne (26/11/14)
Groupes Présents au concert : DRONE (de), HELL (de), ARCH ENEMY (se), KREATOR (de)
Date du Concert : mercredi 26 novembre 2014
Lieu du Concert : Transbordeur (Villeurbanne, France)
Depuis septembre, le programme des concerts à Lyon et ses environs est pour le moins fourni. A tel point qu'on ne sait plus vraiment où donner de la tête ! Prenez cette semaine du 21 au 28 novembre 2014 par exemple : rien que là, on a pu encaisser DARKENHOLD pour sa première venue dans la région, SAXON pour les plus fatigués, ELLENDE afin d'avoir le quart d'heure hippie de la semaine et le cas qui nous intéresse ici, c'est les seigneurs de KREATOR accompagnés d'ARCH ENEMY pour la première date de leur tournée européenne commune. L'occasion de se rendre dans la très belle salle du Transbordeur pour écouter une des légendes incontestées du Thrash mondial aura suffi à motiver de nombreux pèlerins, même si le dernier passage de la troupe de Mille Petrozza en ces lieux date de seulement deux ans et deux semaines pile. Une date de ce format ci, avec de grosses têtes d'affiches très "mainstream" est tout de même un évènement notable, dans la mesure où les nombreuses petites et moyennes associations dans les alentours sont très nombreuses à organiser des concerts aux affiches plus axées underground (non pas que l'on s'en plaigne, loin de là !), et ce beaucoup plus régulièrement que des évènements plus faciles d'accès. Comme par exemple ce plateau proposé ce soir par Mediatone, organisation très fertile, qui donne naissance à des soirées et à des concerts de tous les genres sur Lyon.
A la minute près par rapport au running order annoncé pour la soirée, DRONE entame le débat à 19 heures tapantes. La scène du Transbo' n'étant pas d'une taille négligeable, même avec les batteries des deux têtes d'affiche et une partie du décor de scène de ces derniers, le groupe n'a aucun problème pour, d'entrée de jeu, occuper l'espace. Avec un temps de jeu de 25 minutes, les gars iront droit au but, en servant un intrigant mélange de Thrash, de Death et de Metalcore format tout public (la faute au chant clair). La formule se veut fort sympathique, efficace et très accessible. En plus de bénéficier d'un son d'excellente qualité, les musiciens parviendront en l'espace d'une minuscule demi-heure à créer un lien avec un public qui se prêtera au jeu sans se faire prier, dégustant ce sous TRIVIUM en toute simplicité. Forcément, le concert est bien trop court pour se faire une idée approfondie de la chose, mais l'aperçu qui aura été offert aux lyonnais aura été plutôt convaincant. Six morceaux, des remerciements et de franches invitations à finir la tête dans le caniveau de la part du frontman, il n'en fallait ni plus ni moins. (7/10)
Je confesse ne pas avoir vu la prestation de HELL, dont le délire Power/Heavy théâtral à la MERCYFUL FATE franchement risible ne me captive pas du tout. L'occasion de tenir, à l'approche du concert de ARCH ENEMY, un débat extrêmement intéressant et pas douteux le moins du monde sur la place des femmes dans le Metal avec des individus respectables.
Première tête d'affiche de la soirée, il faudra relativement peu de temps aux techniciens des suédois pour installer le décor, le reste du matériel et le très joli backdrop sur la scène, désormais grandement libérée et prête à accueillir la tempête ARCH ENEMY. Clairement attendu par un grand nombre de personnes au vu des grappes de t-shirt à l'effigie du groupe et de la tournée, le désir de les voir sur scène par chez nous était justifié, car ça fait une sacrée paire d'années qu'ils ne sont pas passés à Lyon. La dernière fois, et oui, c'était à l'époque d'Angela Gossow. Parce que oui, ces derniers mois, on a bien plus entendu parler du groupe pour le remplacement de la hurleuse blonde par la tout aussi talentueuse que marginale capillairement Alissa White, que pour la sortie de son dernier effort, l'excellent War Eternal. Bref, il est également à noter que cette date aura une saveur toute particulière, car c'est ce soir la première prestation live d'ARCH ENEMY avec Jeff Loomis à la guitare. Une fois l'intro diffusée, c'est au tour du diablement efficace morceau titre de l'album précédemment cité de déchirer la sono du Transbordeur. Il ne faut pas trente secondes pour ressentir une énergie positivement folle aussi bien sur scène que dans la fosse maintenant survoltée, ressemblant à une fourmilière excitée vue du haut. Le public est clairement heureux d'accueillir le groupe, et ça se sent. Comme si cela étonnait qui que ce soit, le sieur Michael Amott, caché derrière ses longues mèches rouges, enchaine avec brio riffs furieux, mélodies travaillées et solis incroyablement techniques. Mais celle qu'on voit le plus de partout, c'est bien évidemment cette nouvelle frontwoman. J'avais beaucoup d'aprioris quant à la façon dont elle se débrouillerait scéniquement au sein du groupe. Aprioris vite pulvérisés, tant sa fougue et sa joie de faire ce qu'elle fait sont presque touchants, et tant sa hargne et l'appropriation qu'elle s'est faite des classiques datant de l'époque de sa "prédécesseuse" est bluffante. De même pour Loomis, aussi discret soit-il, qui fait sonner ce qu'il a à jouer exactement comme sur album. Peu étonnant lorsque l'on connaît un minimum le CV du gugus. Contrairement à la précédente tournée américaine dont le groupe revient, leur setlist est plus courte, amputée donc de quelques morceaux. Ce qui ne les empêchera pas de couvrir largement l'ensemble de la discographie de l'époque Gossow (notamment Khaos Legions, avec pas moins de trois titres dont le superbe "No Gods, No Masters") et, promo oblige, des titres tirés de War Eternal. A savoir "War Eternal", "You Will Know My Name" et son feeling heavy et l'ultra speed "As The Pages Burn". Cette avalanche de violence tout en élégance se terminera sur le traditionnel "Nemesis", peu surprenant, certes, mais au refrain toujours aussi fédérateur, sur lequel Alissa ne se prive d'encourager le public à chanter avec elle. Ainsi se termine, peu importe ce qu'en penseront les puristes, un grand moment de Metal, exécuté avec plus de passion et de franchise que l'on pourrait en attendre d'un groupe qui a autant tourné et qui connaît un tel succès dans le monde. Le public retient longtemps le groupe sur scène, en scandant en cœur leur nom et en leur réclamant setlists, baguettes et médiators. Une ovation qui n'en finit plus, pour un ARCH ENEMY qui mérite définitivement ce qui lui arrive. (10/10)
Malgré leurs incessants passages chaque année dans notre pays, un concert de KREATOR reste quelque chose qu'on peut difficilement refuser. Mon dépucelage live des teutons au Motocultor a eu lieu il n'y a pas si longtemps que ça, et ce concert m'avait tellement marqué que j'étais ravi ce soir de pouvoir me confronter de nouveau à eux. C'est ainsi que, dans une salle quasiment complète et dans une chaleur moite, les lumières s'éteignent pour laisser voir au public la projection faite en fond de scène d'un extrait vidéo compilant diverses scènes en noir et blanc (d'autres minis films du même genre se glisseront entre les morceaux durant le concert). Original comme nouvelle intro. Mais la vraie intro commence lorsque se fait entendre "The Patriarch" et que les quatre allemands font leur apparition, avant de nous asséner un "Violent Revolution" de toute beauté. Et la révolution, le public le prouve avec joie, c'est dans la fosse qu'elle se passe dès le début. Comme je les comprends. Difficile de résister à l'idée de vivre la musique à coups de bousculades viriles. Pour ma part, je me contente de profiter du show depuis les gradins, d'où le son est tout simplement optimal. Sur scène, tout est bien sûr parfaitement rôdé, l'exécution et la technique des musiciens restent intouchables. Au centre de la scène, derrière son micro, Mille Petrozza a beau répéter encore de la même manière (AU MOT PRES) que d'habitude qu'il est toujours ravi de jouer en France, il n'empêche que ce monsieur de presque 50 ans reste l'un des plus furieux et des plus charismatiques frontmans de cette planète. Bon, au bout de la au moins huitième incitation au mosh pit de la soirée, on commence cependant à trouver un chouïa exagéré et abusif. Le reste suit la même ligne, un show sans réel surprise ma foi. La setlist est bien évidemment cet éternel best-of privilégiant les dernières productions du groupe, telles que Enemy Of God, Hordes Of Chaos et Phantom Antichrist. Redondant, certes, mais comment rester pantois face à la puissance de pépites telles que "Impossible Brutality", "Civilization Collapse" ou le démentiel "Warcurse" ? Et à ce "Phobia" primitif, son couplet repris d'une voix en écho aux vociférations de Mille, sur lequel Christian Giesler se place face à la foule pour headbanguer tel un possédé ? Expliquez-moi de la manière que vous le souhaitez, mais moi ça me rend fou à chaque fois. Les plus old schools présents ce soir seront peut-être déçus de pas entendre plus de titres de Endless Pain et Pleasure To Kill, mais le moment où tout le monde tombera d'accord, ça sera quand le groupe nous balancera une reprise à l'efficacité rare de "The Number Of The Beast". Fédérateur à souhait, comme on pouvait s'y attendre. Bercés dans ce cocon de sauvagerie, nous ne nous rendons pas compte que le temps passe assez vite, et ainsi, vient déjà l'heure pour Petrozza de se planter sur scène avec un drapeau dans la main gauche. Drapeau présent dans l'esprit de légions de thrasheurs à travers le monde. Est-ce qu'on sait ce que c'est ? Ouais coco, ton "Flag Of Hate", on le connaît plutôt bien. Et c'est encore mieux quand on a droit au traditionnel medley avec "Tormentor", comme ce soir. Le KREATOR virulent, celui qui va droit au but en délivrant un Thrash incisif, c'est finalement ça que tout le monde aime chez eux. Ainsi s'achève cette sempiternelle leçon d'Histoire, sous les confettis projetés, les jets à fumée, les hurlements de larsen, les remerciements, et les applaudissements.
Sans doute un poil essoufflé par les incessantes tournées depuis la sortie de Phantom Antichrist, KREATOR est en pilotage automatique complet, sans réelle spontanéité ni surprise. Le fait que le groupe doive jouer des reprises d'IRON MAIDEN pour renouveler un minimum les setlists ne fait que confirmer qu'ils devraient descendre un peu de leur tour bus pour pondre un nouvel album. Cependant, comme beaucoup d'autres, je vois également le verre à moitié plein. Parce que oui, malgré tout, c'était KREATOR, et un concert de ces titans, ça vous scotche au plafond et vous file la chair de poule. Immanquablement. Même si c'était un concert de KREATOR parmi d'autres, les allemands font toujours aussi bien le boulot et confirment leur position de figure indissociable du Thrash européen et mondial. Un rouleau compresseur sous lequel je m'étendrais dès que l'occasion se représentera. Assez vite, à n'en pas douter. (8/10)
Ajouté : Dimanche 07 Décembre 2014 Live Reporteur : Hizia Score : Lien en relation: Kreator website Hits: 13506
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