IMPERIAL (FRA) - De Haine Et De Souffrance (2008)
Label : Endless Sound Record
Sortie du Scud : 1er septembre 2008
Pays : France
Genre : True Black Metal
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 32 Mins
Bouh ! Qu’ils sont laids nos amis d’IMPERIAL. Amis ou peut-être devrais-je dire compatriotes. D’ailleurs, ils n’ont pas l’air de nous vouloir le plus grand bien au vu de leurs traits ô combien marqués par la haine, la souffrance et la « Panda attitude ». Aussi ne sommes nous pas là pour juger une attitude mais une production. Précisons néanmoins que l’attitude rejoint souvent le style de la production. En l’occurrence, un bon gros Black Metal estampillé de divers adjectifs ; True (Trve ou Trou), Evil (Iveule ou Ivôl), Old-School, Underground ou encore Raw. Pas une partie de plaisir donc. D’autant plus qu’un des protagonistes (Necron, guitare, basse, programmation de batterie et backing vocals) est davantage connu pour ses prestations solitaires au sein de GERGOVIA. Alors IMPERIAL est-il aussi souverain que son nom le laisse entendre ? C’est en tout cas ce que va essayer de nous faire comprendre leur premier album, De Haine Et De Souffrance.
Et c’est une évidence, de haine et de souffrance, cet opus en est rempli. Pas le temps de se préparer, pas le temps de respirer. Dès le commencement, une main décharnée et squelettique nous prend à la gorge. Après une introduction impressionnante d’originalité (des tirs de mitraillette et une chute d’obus), IMPERIAL débute la cérémonie. Comme on pouvait s’y attendre, c’est crade, c’est malsain, c’est grésillant et ça sent bon les cimes norvégiennes. Il est en ce sens impossible d’omettre de citer des influences comme TAAKE, ZYKLON-B, THORNS et tant d’autres qui vous évoqueront encore moins que ces trois là. Notre duo matérialise tout son dégoût de l’Homme en quelques titres, prônant chaos et destruction dans des tracks intellectuellement recherchées (« Je Vous Détruirais », « Solution Finale »). Seulement voilà, si la cause vaut la peine d’être entendue (ou pas), elle est considérablement lassante. Les messages sont primaires, réducteurs et nihilistes. De la haute philosophie. Musicalement, je tamponne la mention « peut mieux faire » sur le front dégarni et immaculé de Necron. Les Auvergnats excellent dans leur art. Mais pas ailleurs. Les guitares sont horriblement saturées et tombent souvent dans les aigus, la batterie possède son lot de linéarité. Le résultat final n’en est pas pour autant insupportable ou inaudible. Il demeure simplement à la frontière de Blackmetallement-correct. J’en profite au passage pour mettre en avant quelques relents très « catchys » ou Thrashisants (« Fantômes du passé ») qui allègent un tant soit peu la masse. Et puis comment oublier de remarquer l’utilisation de notre bonne vieille langue de Molière dans les textes. Certes, le message n’est pas le plus pur qu’il soit, mais il n’empêche que c’est suffisamment rare pour être souligné.
Les intentions ne sont pas louables, loin de là. IMPERIAL en est fort aise. Et puisque la source du Black Metal ne peut pas habiter plusieurs décennies, toute forme de métempsycose est donc théoriquement impossible. Il n’y a plus de créateurs, juste des héritiers. Hélas, Necron et Misterdarkness n’étant ni l’un ni l’autre, ont semblé vouloir forcer leur destin et provoquer cette lointaine croyance. La sanction tombe et c’est le qualificatif « impersonnel » qui semble la justifier au mieux. Alors les amis, plutôt que de vouloir « tous nous détruire », commencez par acquérir une identité. Histoire de savoir à quelle sauce nous allons être mangés.
Ajouté : Jeudi 23 Octobre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Imperial Website Hits: 11209
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