Vous les avez sans doute déjà aperçus. Cette nouvelle vague de métalleux qui sort de terre comme des amanites tue-mouches dans la forêt de Brocéliande. Exit les tignasses exubérantes, les rangers délassées, les futs en cuirs, les spikes, le chandail de SLAYER et la barbe de viking éconduit. Cette nouvelle vague se distingue comme elle peut avec la fougue de la jeunesse. Casquette vissée, frange lubrifiée collée au front, labret troué, torses exhibés, avant-bras tatoués et jeans élimés, voilà la génération qui bâtira son temple sur les ruines de la vieille école. Trahison, peste et scandale pour les uns, avancée pour les autres… il va sans dire que nos sujets divisent. Et soyez certains qu’un petit « -core » sera toujours présent dans leur dénomination musicale. On n’y échappe pas, c’est ce petit truc qu’on appelle progrès. Ainsi prolifère Deathcore, Hardcore, Metalcore... Si personnellement, j’ai autant d’affection pour ces styles, c’est peut-être la faute à mes géniteurs. Quelle idée d’avoir un fils de dix-sept balais qui ne jure que par HEAVEN SHALL BURN, ALL SHALL PERISH et toutes ces entités qui dénaturent la saveur authentique et la typicité des premiers pionniers. Dans ce contexte compliqué, HIMSA semble être taillé pour satisfaire sa soif de Metal couillu et destructeur. HIMSA c’était cinq gros tarés, producteurs d’un Deathcore mélodique de névrosés et à la base de trois opus, dont le dernier, Summon In Thunder en 2007. Mais HIMSA n’est plus. Enterrés six pieds sous terre, nos gentils amerlock’s nous auront laissé une des œuvres majeures du millésime 2007. Dans l’anonymat quasi-général.
Ce skeud, aux illustrations chargées d’expressionisme contemporain en déphase totale avec le style proposé, nous présente une fiole de marc de Metalcore. Dès le commencement, on sent qu’HIMSA à soutiré les meilleurs influence des meilleurs groupes en la matière, proposant par la suite un savant mélange entre la mélodicité d’un AS I LAY DYING et le caractère d’un WINDS OF PLAGUE. « Big Timber » peut déjà être sacrée « piste la plus explosive ». Son solo entêtant, ses rythmiques hyperactives et le chant de John Pettibone y contribuent grandement. D’ailleurs, ces trois éléments seront omniprésents au fil du temps. Combinés à des incursions diverses et variées ; ambiance planante et atmosphérique sur « Skinwalkers », notes Gothembourgeoises pour « Den Of Infamy », relents Thrashs sur « Hooks As Hands ». Le tout dans un climat bon enfant et techniquement supérieur. La maitrise ; assurément LA grande force des poulains de Century Media. Chaque élément à ses secondes de gloire, des envolées solitaires de batterie à celles de guitare en passant par la rage de la basse, utilisée avec parcimonie mais toujours efficacité. Les vocaux sont également dépourvus en conventionalité. Point de beuglements suraigus ou d’onomatopées porcines, on oscille entre intonations graves et thrashies. Autant vous le dire tout de suite, dans le cas où l’originalité fais la force, HIMSA est d’ors et déjà un bodybuilder de renom. On ne s’ennui pas une seule seconde ! Et crévindiou, la fin est proche. Du disque comme de la chronique. Il est étonnant de constater comme les mots sont venus avec autant d’aisance pour cette review que l’inspiration pour pondre cette galette. Comme si mes phalanges étaient prises de violents spasmes musculaires, guidées par la transcendance des tracks jouées.
Summon In Thunder est ni plus ni moins un des meilleurs albums de l’année passée. Qu’on se le dise pour dit ! Vient maintenant la dure réalité ; HIMSA n’est plus. Ils auront tracé leur chemin, laissant derrière eux une œuvre majeure. Alors à l’heure de rétablir une part de vérité, n’ayons pas peur des mots. HIMSA est mort, vive HIMSA !