TANGAROA (uk) - One Hand For The Knife, One Hand For The Throat (2008)
Label : Anticulture Records / Season of Mist
Sortie du Scud : octobre 2008
Pays : Angleterre
Genre : Noise Progressif
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 46 Mins
On s’ennuie tellement du côté de Leeds ? Parce que pour réveiller toute une cité en léthargie, rien ne vaut une bonne dose de TANGAROA. Ces p’tits gars là, en plus d’être anglais, sont également experts dans l’art ambigu du grand n’importe quoi. Leur musique sonne comme l’impact entre la bombe atomique et le sol d’Hiroshima ; un fracas assourdissant dans un modèle d’explosivité. C’est à la fois tout et rien. Tout ce qu’on à déjà pu entendre à maintes et maintes reprises mais rien de précisément identifiable. Tel se définit cet OVNI qui a fraîchement franchi le pas, à savoir la distribution d’un vrai bon disque après trois EP’s. Et comme on n’est pas conventionnels, on va jusqu’au bout de notre démarche en optant pour un nom à rallonge et au sens subliminal, One Hand For The Knife, One Hand For The Throat.
Original ? Totalement disjoncté conviendrait mieux. A l’image de la composition initiale, « Turn Off The T.V, Shut The Magazine ». C’est minimaliste, bruitiste, violent, bête et méchant. Pas au sens péjoratif du terme puisque TANGAROA nous injecte une grosse dose d’adrénaline à chacune de ses interventions. C’est les oreilles meurtries que l’écoute se poursuit avec le titre éponyme et « We’ve Got Them, Where We Want Them ». Toutes nos impressions se confirment. C’est complètement déstructuré, limite malsain et toxique pour les compositeurs de talents qui s’efforcent de rechercher l’accord parfait au moment opportun. De cette règle, TANGAROA n’en a que faire. Faut que ça braille, que ça éventre, que ça annihile ! Si tel était leur objectif, il est clairement atteint. Et je précise qu’au moment où j’écris cette phrase, je ne suis pas encore arrivé à la moitié du scud pendant que les premiers acouphènes se développent. Le niveau technique est tout simplement énorme, laissons leur cette qualité. Même une oreille non-aguerrie détecterait que les musicos manipulent leurs instruments tels des moines Shaolin. Niveau construction, on repassera. C’est d’ailleurs dommage que chaque structure soit calquée puis répétée sur des plages frôlant (pour certaines) les dix minutes. Ca rend quelque peu éphémère la magie, le charme et l’attraction (entièrement inexplicable, je le concède) qui baigne les anglo-saxons. One Hand For The Knife, One Hand For The Throat, aussi surprenant que cela puisse paraître possède aussi son lot de subtilités. Quel n’est pas notre bon plaisir à se « relaxer » avec une complainte plus posée comme « Jupiter Sheep Farm » avant de se voir infliger le coup de grâce avec l’épique (mais néanmoins excellente) « Do You Hear That Wolf ». Le seul bémol que je soulignerais serait les vocaux, toujours doublés, toujours gonflés à bloc, toujours énervants. Pas un seul instant, entre le point A et le point Z, Bishop ne cesse de nous beugler ses mille-et-une prophéties dans des tons qui usent et abusent des caractéristique du « chant » typé Hardcore. A noter car il est sûr que cette approximation en déstabilisera plus d’un.
Il est essentiel d’aborder One Hand For The Knife, One Hand For The Throat avec précaution. La notion d’inaccessibilité y serait presque matérialisée. Il est d’ailleurs déconcertant de constater la vitesse d’acclimatation à cette expérience. Pas au point d’en redemander, certes. Mais juste assez pour prendre le temps de congratuler ce petit quintet qui pourrait faire beaucoup de bruit prochainement. A mon goût, ils en font déjà suffisamment…
Ajouté : Jeudi 23 Octobre 2008 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Tangaroa Website Hits: 9791
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