Après un Fistful Of Hate qui avait montré que le groupe avait toujours des burnes en acier renforcées d’une volonté de lorgner un peu en dehors de la sphère purement Hardcore, mais qui n’avait pas forcément remporté l’adhésion du public, les revoici avec un Prophets Of Doom qui ravira sans doute les plus Hardcore de leurs fans. En effet, la troupe de Gary Meskil est revenue à une recette éprouvée : celle d’un bon Hardcore typé US, doté d’attributs phalliques indéniables, sans concessions et sans divagations. Personnellement, j’avais bien aimé leur essai de tenter autre chose. J’aime bien aussi quand ils se contentent de faire ce qu’ils font le mieux. Et puis, tout en restant dans un univers Hardcore prononcé, le groupe se permet quand même quelques excentricités, comme le riff de refrain qui tourne sur « The Prisoner ». Quelque de bien bancal comme je les aime et qui permet des schémas de batterie un peu plus originaux. Sinon, « Torn » possède une bonne grosse gouache, pas forcément très rapide, mais extrêmement efficace. « Operation Blood For Oil » nous rappelle que le groupe ne porte pas forcément dans son cœur le gouvernement Bush (qui pourrait leur en vouloir ?) et aussi qu’il emmerde ceux qui le suivent aveuglément en pensant que, réellement, on va faire la guerre là-bas pour autre chose que du pétrole. « Hate Marches On » est un morceau assez classique dans ses riffs comme dans sa construction, mais vraiment efficace et puissant. L’ouverture de l’album se fait avec « Neocon », avec une rythmique syncopée qui donne une impression à la fois originale et qui manque de punch. Mais le morceau le plus intéressant est, selon moi, « Un-American ». J’aime beaucoup la rythmique de son refrain. Par contre, on se demande vraiment pourquoi le groupe essaye de mettre des solos sur ses morceaux. A part celui de « Death Toll Rises » qui est le seul que l’on peut qualifier d’utile, les autres sortent d’on ne sait où et n’apporte rien aux morceaux, à part peut-être une cassure mal faite.
PRO-PAIN sait encore faire du PRO-PAIN. A défaut d’être original, c’est rassurant. Il est peut-être dommage que le groupe soit revenu à quelque chose d’un peu plus classique, mais c’est toujours efficace et c’est bien là ce qui compte.