METALLICA (usa) - Death Magnetic (2008)
Label : Mercury / Universal
Sortie du Scud : 12 septembre 2008
Pays : Etats-Unis
Genre : Born Again Metal!
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 71 Mins
Piste Multimédia présente sur le CD
Si Cliff n’était pas mort ce sale jour de 1986, si Jason n’était pas parti pour cause de mépris total, si Ron McGovney n’avait pas surpris la mauvaise conversation, si Dave n’avait pas mis un pain à l’autre crétin, si le Black Album n’avait pas autant marché, si Bob Rock avait refusé la prod, s’ils n’avaient jamais composé « Fade To Black », si « One » n’avait pas eu de support vidéo, si Ozzy ne les avait pas pris en 1ère partie, si Load n’avait jamais existé, si MTV Icon ne les avait pas honorés, si….
Avec des si, je ne serais pas là en train d’écouter l’album le plus important, le plus attendu, le plus craint, le plus sujet à controverse de la rentrée. Mais je suis là. Et je l’ai écouté. Une, deux, trois, quatre, cinq fois, pour ne pas commettre d’impair et me faire soit lyncher par les pro, ou lapider par les anti.
Et vous savez quoi ? Je vous emmerde quelque soit votre catégorie.
A ceux qui ont détesté Load, je dis fuck. A ceux qui ont adoré le Black Album, je dis fuck. A ceux qui ont étrillé St Anger, je dis fuck. Parce que j’ai insulté en secret il y a 17 ans James pour « Nothing Else Matters », parce que j’ai maudit Bob Rock pour le son de St Anger, parce que j’ai pleuré il y a 20 ans en écoutant le pont de « To Live Is To Die »…
Et parce que depuis 2 jours, je saute dans tous les sens à l’écoute de Death Magnetic. Une pochette de merde, un titre anecdotique. Sonnez trompettes, résonnez cors et flottez oriflammes.
METALLICA is baaaacccckkk !!!!
Bon allez, le suspens a assez duré, et même si la carrière des Four Horsemen est parsemée de coups du sort, de mauvais choix et d’éclairs de génie, et que l’on peut trouver 50 raisons de haïr Lars ULRICH, la nouveauté est là, et c’est la tuerie qu’on attendait (plus ?) !
Dès le départ du riff d’intro de « That Was Just Your Life », l’ambiance est tendue, l’angoisse palpable, parce que le moindre faux pas sera sanctionné immédiatement. Mais au lieu de marcher droit, bien au milieu du chemin, METALLICA court, comme un dératé, explose tout ce qui passe à sa portée, et balance l’hymne qu’on attendait plus. C’est Heavy comme l’enclume de Thor, ça pulse, ça bastonne, mais c’est d’une cohérence incroyable, et James phrase saccadé, comme à la grande époque. Ca syncope sec, ça louvoie sur la rythmique, et le refrain pète comme une fusée de 4 juillet. Et le grand Kirk balance les cotillons, et reprend son rôle en solo, après avoir été bâillonné. Et Dieu sait si il a des choses à dire, parce que ses soli redeviennent méchants, hystériques, surprenants, et parfaitement en place. 7’08 de bonheur total qui renvoient à elles seules toutes les craintes au placard.
« The End Of The Line » trouvera sa place sur n’importe quel best of de Heavy Metal dans 10 ans. Up tempo de la mort aux breaks multiples qui ne sont pas là par hasard. Un riff bluesy transcendé par la hargne d’un retour minimisé, un Hetfield enfin guéri et qui cicatrise le peu de plaies qu’il lui reste avec une harangue démoniaque. Robert et Lars, unis comme s’ils avaient toujours joué ensemble, cimentent le tout d’une rythmique épaisse et métronomique, et Kirk s’éclate et repart dans les aigus les plus instables. Petit bridge tout en croches, accalmie passagère, une voix caressante, et la machine reprend son rythme de croisière de plus belle dans une furie totale.
« Broken, Beat And Scarred » calme faussement le jeu, mais le rouleau compresseur reprend vite son travail pour ne pas rouiller trop vite. C’est une fois de plus rapide, tranchant et effilé comme une lame de rasoir, avec un pont déguisé en farandole de riffs pour une symphonie Metal sans chef d’orchestre, parti pour grossièretés multiples. Une kyrielle de contretemps ad hoc qui non contents de transcender l’écoute, la transforment en consécration sans conteste possible.
« The Day That Never Comes » se la joue tendre, coulis de douceur vocale sur lit d’arpèges, mais la puissance n’est jamais très loin. Power ballad progressive, qui nous amène à pas de géant vers l’apothéose de riffs Thrash (oui, vous avez bien lu !), et de soli estampillés Frisco 88. Encore un point pour les enfants terribles de 83, mais ça n’est pas fini !
« All Nightmare Long » et le casse est réussi, sur un seul geste s’il vous plait ! Un modèle d’intelligence de composition, qui ne prend en compte ni les données temporelles, ni les avis extérieurs et qui au final aboutit à une perle digne de « Wherever I May Roam », en plus énergique, en plus créatif, en plus tout quoi. Un titre assez difficile à définir en tout cas, mais qui brasse tout ce que METALLICA a pu faire jusqu’à présent, de mieux bien évidemment. Et Dieu que les interventions de Kirk font du bien ! C’est sur ce morceau que l’on sent le plus que le groupe savait parfaitement où il allait, avec en prime la certitude de bluffer tous les indécis. Même la fausse fin pied de nez sonne juste, le bon vieux coup du « ayé on est partis ! Et puis non !!! », un aveu en somme…
« Cyanide », c’est le trompe l’œil de l’album, sonnant comme du déjà entendu, mais pourtant pièce indispensable à l’édifice qui ne souffrira d’aucune fissure. Certes, la recette employée a des allures de déjà vu, mais le tempo incertain, et les passages gigogne en font un puzzle beaucoup moins simple qu’il n’y parait à la première écoute.
« The Unforgiven III »…LED ZEP aurait il eu le temps et l’envie de faire un « Stairway To Heaven II » ? Doit on cautionner cette quasi saga sans sourciller ? Une intro qui ne rassure pas, et qui se donne des airs de score d’un film que l’on n’a pas forcément envie de revoir. Mais même si le climat se veut feutré, on est loin du déluge de sucreries de « The Unforgiven II » qui donnait des caries comme l’inspecteur Columbo dégaine les fausses excuses. Non, ça prend plutôt des airs de ballade amoureuse entre Phil ANSELMO et John PETRUCCI, genre je t’aime, mais je te pousse quand même dans la flaque de boue. Et bordel, ce cri avant le solo, c’est primal ! Ca prend aux tripes et ne relâche la pression que lorsque le fautif expie ses péchés. D’avoir douté du bien fondé d’une telle opération.
« The Judas Kiss » justifie son titre tout au long de ses huit minutes qui ne sont qu’un gigantesque maelström d’idées trop longtemps contenues. Le son frise la perfection tout comme l’interprétation, Lars et James se retrouvent comme au bon vieux temps où ils répétaient des standards en attendant la gloire, et c’est un véritable bain de jouvence. Comme un jeune groupe à l’assaut des scènes locales, plus aucune retenue, et c’est tant mieux…
« Suicide And Redemption », c’est l’aveu écrit et signé de la main de deux auteurs compositeurs qui ne font plus semblant d’ignorer les faux pas et les blessures de la vie. Comme il y a maintenant 20 ans, on place l’instrumental interminable en point d’orgue de l’album. Qui pourrait se permettre ça à l’heure actuelle ? Et oubliez vos doutes quand à un éventuel remplissage de dernière minute, il n’en est rien, et c’est peut être le meilleur qu’ils aient jamais composé…Nostalgie, furie, tempête sous un crâne, licks victorieux et basse ronflante. Tout est dit sans être dit, et c’est ça la force de METALLICA. Aller de l’avant en prenant soin d’éviter le traquenard de l’autosatisfaction, mais sans faire de courbettes.
« My Apocalypse », ça n’est pas ARCH ENEMY, mais c’est quand même du solide de chez solide.Ca démarre en fanfare, à la « Dyer’s Eve », sauf que là on distille la rage dans du sur mesure. Et pour une fois depuis longtemps, on croit en James et ses litanies. On croit à tout d’ailleurs.
Non, ils ne sont pas morts. Non ils ne regrettent rien. Oui ils emmerdent les puristes comme les nouveaux fans qu’ils vont drainer par millions. Ils font leur âge, ils sont abîmés, mais plus vivants que jamais. St Anger n’était qu’un brouillon, dans tous les sens du terme et voilà la copie finale. Le fond est impeccable et la forme parfaite.
N’oubliez jamais que dans METALLICA, il y a M.E.T.A.L.
Je vous aime les gars…
Et Death Magnetic est un carnage !!!!!
Ajouté : Samedi 06 Septembre 2008 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Metallica Website Hits: 13241
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