SYLAK OPEN AIR (FRA) - St Maurice de Gourdans (09-10-11/08/13)
Date du Festival : du 9 au 11 août 2013
Lieu du Festival : Stade Regis Perrin (St Maurice de Gourdans, France)
Si vous vous éloignez d'une petite quarantaine de kilomètres à l'est de Lyon, vous tomberez, non pas sans chercher un petit peu et tourner en rond, sur un sympathique petit village de 2300 habitants, au paysage limite campagnard appelé Saint Maurice de Gourdans. Ceci dit, trouver ce village a été bien plus facile ces 9, 10 et 11 août, car de nombreux panneaux aux alentours indiquaient la route de la troisième édition du Sylak Open Air.
Effectivement, déjà la troisième occurrence pour le seul festival Metal d'été de la région Lyonnaise. Les deux dernières éditions avaient largement tenus leurs promesse, en offrant aux quelques 1500 festivaliers présents un festival à taille humaine, à l'ambiance très conviviale et familiale (peu de festivals Metal peuvent se vanter d'avoir fait venir BERNARD MINET et CORBIER... Cette année, la grosse blague – dans le bon sens du terme – de l'affiche venait de Nantes et se prénommait ELMER FOOD BEAT... Quoi, vous ne vous rappelez pas de ce refrain intemporel qu'est « Le plastique c'est fantastique / Le caoutchouc super doux ! » ?) et à l'affiche composée d'une trentaine de groupes sur un vendredi soir et un week end. En 2011 et 2012, l'organisation du Sylak avait essentiellement misé sur une programmation en grande majorité composée de groupes Français, aussi bien des références en dehors de nos frontières (DAGOBA, LOUDBLAST, DESTINITY, ETHS, TAGADA JONES...) que des groupes en devenir (SKOX, DEMENTED, OIL CARTER...), avec malgré tout la venue de quelques mastodontes qui sont devenus des légendes, notamment NAPALM DEATH, tête d'affiche de l'année précédente.
Cette année, les organisateurs ont vu plus grand, avec un line-up bien plus internationalisé qu'auparavant, mais qui conserve toujours sa part dédiée aux jeunes groupes français et locaux.
Vendredi 9 août 2013 :
Comme en 2012, le vendredi n'est qu'une soirée « warm-up » et se déroule sur la petite scène du festival. Au programme : mousse, DJ, et quelques groupes.
LAYERS
Ce n'est un mystère pour personne, ouvrir pour un festival n'est pas forcément facile. Mais faire jouer un groupe qui ne propose que des reprises, c'est clair que ca revient à une prise de risques zéro. Et alors ? Ce groupe lyonnais, avec ses reprises des plus grands standards de BLACK SABBATH à JUDAS PRIEST en passant par MOTORHEAD et SCORPIONS, a délivré un show simple et très efficace. La chanteuse, Christelle, en dehors d'une évidente aisance dans la communication avec un public peu nombreux, fait preuve de capacités vocales vraiment étonnantes, sans dénaturer des classiques comme « Killed By Death » ou encore « Symptom Of The Universe ». Malheureusement, le son un peu brouillon de ce début de festival n'aide pas forcément à profiter pleinement de ce concert. Bien sympa malgré tout. (7/10)
THE WALKING DEAD ORCHESTRA
Valeur montante du paysage Metal Grenoblois et, mine de rien, de la scène Deathcore française, THE WALKING DEAD ORCHESTRA prend possession de la scène du Sylak devant un public bien plus nombreux que tout à l'heure, composé aussi bien de curieux que de fans accrochés à la barrière comme des moules à leur rocher. A peine arrivés sur scène que la purée est envoyée, avec un son massif et ultra puissant. Le Brutal Deathcore des Grenoblois touche dans le mille, et met le pit sans dessus-dessous. L'allure un poil trendy des cinq gars aura beau en énerver quelques uns, THE WALKING DEAD ORCHESTRA joue ses 40 minutes de concert avec passion et sourire aux lèvres. Avec un nouvel album en poche diffusé récemment par le magazine Metallian, la setlist tournera évidemment autour de cet excellent album qu'est Architects of Destruction. Beaucoup ont eu l'air étonnés de voir un petit gars (juste la taille, juste la taille...) comme Florian, chanteur du groupe, sortir des growls et des parties gutturales aussi rageuses et maitrisées. En plus, la nuit tombant petit à petit, le groupe a pu bénéficier d'un jeu de lumière vraiment impressionnant, à grands renforts de stroboscopes et autres éclairages d'épileptiques. Une baffe comme on aimerait en recevoir au moins une fois par semaine. A suivre, car TWDO n'a pas fini de faire parler de lui... (10/10)
DJ MIKE ROCK
Pour ceux qui l'ignoreraient, le vendredi soir au Sylak, c'est toujours plus la fête qu'une soirée de concerts à proprement parler. Vous avez donc deux possibilités : rejoindre les hordes chevelues et avinées (mais toujours sympathiques) du camping dont le cri de ralliement est ce légendaire « APERO !!! », ou bien rester sur le site, et vous trémousser sur un dance floor rempli de mousse alors que DJ MIKE ROCK (le DJ officiel du Hellfest... Eh oui, quand même !) vous balance ses hits Rock, Metal et Dance. Avec une entrée en matière avec le très bien nommé « Ready To Rock » d'AIRBOURNE, le loustic se fait tout de suite adorer du public, qui joue super bien le jeu. Même si le principe paraît ringard, voir bobo, l'ambiance lors de ce set de deux heures a été juste démentielle ! Malgré une absence quasi-totale de communication avec le public, Mike nous balance une setlist éclectique et méchamment efficace : ca passe du furieux « Cowboys From Hell » de PANTERA aux tubes de SKRILLEX, avec une halte à la case MACHINE HEAD, METALLICA... Rien de bien exceptionnel sur le papier, c'est vrai. Mais bon sang, rien que pour voir des metalleux headbanguer et s'époumoner, alors qu'ils sont couverts de mousse des pieds à la tête, il fallait y être. (9/10)
Samedi 10 août 2013 :
Alors que le soleil frappe les toiles de tentes dès le matin, peu nombreux seront les campeurs à émerger avant midi. Comme quoi, l'apéro est et sera toujours à double tranchant... Quoi qu'il en soit, c'est sous un beau ciel bleu que commence cette première journée, et que le stade Regis Perrin commence à accueillir les plus téméraires des festivaliers.
PHYLLIDIESTRICHSON
Allez hop, du Screamo, comme ça, d'entrée de jeu ! Et pourquoi pas ? Quand on sait en imposer sur scène et qu'on n'est pas une brèle au niveau de la technique, servir du Post Hardcore criard dès 11heures du mat', ça peut le faire... Ca tombe bien, c'est le cas de ce groupe au nom évoquant une maladie causée par une plante vénéneuse équatorienne. Sur scène, ça saute de partout. Ben, frontman sympathique et jovial, harangue le public avec facilité sans en faire des tonnes et nous fait preuves de capacités vocales poussées. Le guitariste, Julien, dans sa gestuelle de possédé, évoque presque un certain Kurt Cobain. Même si le son est peut être un poil faiblard et que PHYLLIDIESTRICHSON (essayez de le répéter dix fois d'affilée sur une jambe, les bras écartés) joue malheureusement devant un public dispersé d'une petite soixantaine de curieux, sa musique complexe et technique extrêmement bien construite et riche en mélodies subtiles n'est pas sans rappeler feu les Norvégiens de LIKE RATS FROM A SINKING SHIP (faut vraiment arrêter les noms à coucher dehors les mecs...). L'inconvénient majeur du set : c'est tout simplement qu'on accroche tellement à cet univers si tourmenté et particulier qu'une demi heure de concert, on a juste envie de crier « A l'assassin ! ». A découvrir. (7/10)
CULT OF OCCULT
Bon, maintenant, fini de rire. Déjà, parce que le public du Sylak s'apprête à assister un moment, mine de rien, « historique » : le premier concert des Lyonnais de CULT OF OCCULT en plein jour. C'est clair qu'on imagine difficilement ce Sludge/Doom hyper crade joué ailleurs que dans une cave humide en pleine nuit. Et puis surtout parce que CULT OF OCCULT, c'est loin d'être des marrants. Entre ceux qui reprocheront l'attitude carrément arrogante des membres du groupe, et les autres qui critiqueront le minimalisme de leur musique (dans ce genre de cas, je me dis toujours que les plus grands artistes sont toujours incompris de leur vivant), le groupe a toutes les raisons du monde pour se faire tacler. Les détracteurs partiront à peine les trois premiers accords balancés, et les autres resteront, hypnotisés par cette avalanche sonore, lourde, grasse, qui pue le tabac froid, la bière et file le sourire aux fans de SOURVEIN ainsi que de EYEHATEGOD. Le groupe ne proposera que deux morceaux, et pas un seul mot au public. Mais quels morceaux... De longues déambulations, qui évoquent un parcours interminable dans un marécage épais et dégeulasse. Une demi-heure de concert impressionnante par sa froideur, qui aurait pu être horrifiquement délicieuse si le groupe s'était produit de nuit. (9/10)
FRONTAL
Quand tu sais que tu t'apprêtes à écouter un concert de Deathcore Progressif, tu fais moins ton fierot. Mais quand en plus tu vois débarouler sur scène des mecs qui semblent être sortis d'un clip de SUM41 avec un putain de mètre cube en guise de chanteur, tu fermes ta gueule, tu finis ta bière, tu ouvres grand les mirettes et tu observes. En curieux au début. Puis petit, tu vois que les gars ont une technique parfaite, que mine de rien, ils ont un charisme carnassier, et que bin... La musique que t'es en train de te prendre dans les dents est juste géniale ! A tel point que le public réserve au groupe un accueil plus que chaleureux. A mi chemin entre MESHUGGAH et DEVIN TOWNSEND, FRONTAL fait preuve d'une technique et d'une maîtrise sans faille (j'vous raconte pas à quel point j'ai bavé devant le jeu du bassiste Jonathan) et sert un rouleau compresseur fat et absolument jouissif. Morgan (qui a quand même joué chez ETHS, pour STEPHAN FORTE, EYELESS... Bonjour la carte de visite !), le batteur, cogne à tout va avec dextérité et subtilité, alors que la paire des guitaristes Romain et Martyn nous servent rythmiques tordues, solos en sweeping et autres acrobaties de haute volée. Plus qu'une découverte, un coup de cœur. Bravo ! (10/10)
VALIENT THORR
Est-ce que ceux qui étaient à Clisson le 17 juin 2011 se rappellent de la joyeuse bande de barbus qui a ouvert sur la Mainstage 1 du Hellfest ? En grand amateur de Stoner que je suis, c'est avec grand plaisir que j'attendais VALIENT THORR, « dont la renommée scénique n'est plus à faire», parait-il... Bon, musicalement, pas grand-chose ne change comparé à leurs excellents albums Our Own Masters (dernier en date) ou Immortalizers, le groupe profite d'un son limpide et clair. Mais si en plus vous ajoutez à ça une prestation scénique totalement déjantée de la part des cinq loustics, vous obtenez un show décapant, efficace à souhait et méchamment rock'n roll ! Le frontman, Valient Himself, moulé et serré comme une jambe dans un collant dans son jean hyper étroit, court et saute de partout de façon assez Dickinsonnienne, à en être presque ridicule. Cela ne nuit pas à son jeu, donc tant mieux. Le mieux qu'on puisse à présent leur souhaiter, c'est de rester ainsi... Et d'arrêter de se fringuer comme des jeunes skateurs (la signature sur Volcom n'est pas forcément une excuse, désolé). (7/10)
BANANE METALIK
Changement d'ambiance radical lorsque les goreux (désolé, elle était trop facile celle là !) de BANANE METALIK posent leur décor, composé de... d'armoires, de membres coupés, de bocaux dans lesquels on peut voir des yeux flotter. Enfin bref, fini de rire quoi ! Une entrée en scène magnifiquement théâtrale du groupe, couvert des pieds à la tête de maquillage et fringues tachées de (faux) sang. A présent, le public est plutôt nombreux et trépigne d'impatience en attendant les BANANE METALIK. Entre les frasques d'un Ced666 remonté à bloc, qui déchiquette au fur et à mesure du concert une tronçonneuse en plastique pour en balancer les morceaux au public, qui se trimballe sur scène avec une batte de base ball en hurlant les textes extrêmement inspirés que l'on connait au groupe et un public qui n'hésite pas à envahir la scène lors du jouissif « Pussycat », ce concert aura été à l'image du frontman du groupe : nerveux, mais vraiment drôle. En effet, le chanteur n'hésite pas à remercier à de très nombreuses reprises un public vraiment nombreux ainsi que l'organisation du Sylak, et dans un registre plus léger, invite le public à se débarrasser de ces biens purement matériels que sont les vêtements, ou encore à « emmerder les flics, ces salauds qui vous prendront votre drogue à la sortie du festival ». Sans miser tout sur son maquillage et son imagerie (ça serait vulgaire...), BANANE METALIK c'est également, et surtout, du gore ‘n roll décapant, délirant et mine de rien assez violent ! Les tubes s'enchaînent, mais ne se ressemblent pas : « Nice To Meat You », « Viva Gore N Roll », le délicieux « L'Immaculée Erection »,... Que du bonheur ! Rendez vous est pris en octobre à Lyon. (10/10)
EYEHATEGOD
Suite à l'annulation de D.R.I., c'est le combo culte Américain de Sludge EYEHATEGOD qui les remplace au pied levé. Excellente initiative de la part de l'orga du Sylak, car les prestations en France du groupe se font de plus en plus rares. Le soir commençait alors petit à petit à tomber, et un public désormais extrêmement dense (le concert de NASHVILLE PUSSY approchait...) fait face à l'unique scène du festival pour accueillir chaleureusement Mike Williams et ses compères. Au programme, une setlist puisant dans tous les albums du groupe, même si c'est bien évidemment le cultissime Take As Needed For Pain qui est à l'honneur, avec les géniaux « Blank », « White Nigger », « Lack Of Almost Everything »... Et puis bon, qui dit Sludge, Stoner et consorts dit forcément consommation de produits sympathiques... Aussi bien du côté d'un public absorbé par cette prestation sans faille, que sur scène, car à voir les yeux, l'attitude et la gestuelle de Mike derrière son micro, on comprend que ce n'est pas le cigare cubain ou le shooter d'Oasis qu'il s'est enfilé avant le concert qui le met dans un tel état de transe. Le bonhomme headbangue comme un possédé, se trémousse de partout, évoquant presque un certain OZZY OSBOURNE. Petit moment de solitude, à la fin de « Lack Of Almost Everything », le frontman montrera du doigt la lumière du lampadaire devant la console (« ET téléphone maison ! ») et invitera le public à la regarder. N'hésitez pas, la vidéo est sur Youtube ! Au-delà de ces excès backstage, ce concert d'EYEHATEGOD, en plus d'être le dépucelage live de votre serviteur pour ce groupe, aura été tout simplement splendide, aidé par la présence de tueur des deux fantastiques guitaristes de talent que sont Brian Patton et Jimmy Bower, appuyé par la rythmique délicieusement lourde de Joey Lacaze (batterie) et Gary Mader (basse). Un grand moment. (9/10)
NASHVILLE PUSSY
Le mystère se sera posé ce samedi soir. En tête d'affiche du Sylak 2013 qu'il est, pourquoi NASHVILLE PUSSY ne joue-t-il pas le dimanche soir ? Peu importe finalement, car mine de rien, les NASH donnent ce soir une date unique en France, événement qui on l'espère, permettra au Sylak de faire venir des têtes d'affiches de plus en plus grandes. Quoi qu'il en soit, partout où elles passent, les Foufounes de Nashville font salle (ou parterre, dans le cas présent) comble, et le Sylak Open Air ne fera pas exception à la règle. C'est dans une ambiance survoltée que les quatre font leur entrée sur scène, accompagnés désormais à plein temps par la bassiste Bonnie Buitrago. Le grand Blaine débarque vêtu d'une veste rouge pétante, avant d'annoncer sous un tonnerre d'applaudissements : « Good evening France, we're NASHVILLE PUSSY !! » (Hourra, applaudissement, patati patata...). Et c'est parti pour une heure de bon gros Hard Rock, que certains qualifient de sous MOTORHEAD, que d'autres qualifient de recette fantastique. Mais tous, une fois qu'ils ont le monstre sur scène en face d'eux, hurlent les paroles sex-drugs-rock n fucking roll à tue-tête, tapent du pied, bougent la tête... C'est ça la magie du Rock n Roll au final. Les hits connus par tous s'enchaînent sans temps mort : « I'm So High », « Go Mother Fucker Go », et autres « You're Goin' Down ». Le son est tout simplement excellent, le jeu de lumières renforce le côté grand spectacle, mais malheureusement, si on met de côté ce Hard Rock Sudiste de haute volée, scéniquement, il ne se passe pas grand-chose, exceptée l'immortelle Ruyter Suys (qui doit vraiment arrêter les opérations à coups de chirurgie esthétique...) qui bouge pour quatre et assure le show à elle toute seule. La folie scénique qu'on lui connait la poussera même en fin de concert à arracher les cordes de sa guitare, à se descendre une bouteille de Jack Daniel's, à en cracher la moitié sur le public... Avant de s'écrouler, sur scène. Vraiment. Un roadie viendra rapidement la récupérer sous les applaudissements (les metalleux sont vraiment des sadiques) du public qui découvre ses genoux en sang, alors que la guitariste, avec le peu d'énergie qui lui reste, parvient malgré tout à brandir un singulier doigt d'honneur à la foule, alors qu'elle est toujours dans les bras du roadie. Rien à faire, le public à beau s'époumoner pour en reréclammer, il n'y aura pas de rappel. C'est donc avec en tête une très désagréable impression de strict minimum que tout ce petit monde quitte le Stade Regis Perrin. Le minimum en question qui a été proposé a-t-il été à la hauteur des espérances du public du Sylak ? Va savoir... Malgré tout, bravo les NASH, et merci ! (8/10)
Dimanche 11 août 2013 :
SEDATIVE
Ah, du Grindcore... C'est clair, y'a plus subtil pour commencer la journée ! Pourtant, c'est à SEDATIVE que revient la tâche d'ouvrir le bal pour cette dernière journée, ce groupe originaire de Chamonix ayant gagné le concours régional proposé par l'organisation du Sylak. Pour vous donner une idée de la came à laquelle on a affaire, SEDATIVE, c'est un groupe de Grindcore, teinté de Death Metal, qui a à son actif deux albums, une demo, et un EP sorti en 2011. Et ce dernier dure... 10 minutes. Armé d'un charisme hors du commun, le groupe délivre une prestation carrée, très pro et qui s'apparente très facilement à un foutu rouleau compresseur. Malheureusement, l'éternel problème... Les p'tits gars ouvrent la journée, et ne jouent donc que devant une petite centaine de personnes. Malgré tout, le public est extrêmement réceptif, et offre à SEDATIVE une ovation amplement méritée. C'est gras, c'est franc du collier, c'est sans chichis, et ca vous arrive droit dans les dents. Bref, c'est le Grindcore comme on l'aime, avec ses hurlements porcins, ses rythmiques énervées et ses riffs très bien arrangés et remarquablement techniques. Une demi-heure qui est passée comme une lettre à la poste. (8/10)
THE AMSTERDAM RED LIGHT DISTRICT
Malgré leurs allures trendys, le TARLD rameute pas mal de monde en ce début d'après midi. Beaucoup de curieux, mais aussi beaucoup de fans qui connaissent par cœurs les paroles des excellents « Running Away » ou « I'm Not Insane ». A l'aide d'un Hardcore Mélodique assez mainstream, dans lequel se mêlent riffs agressifs, hurlements et refrains teintés pop, le groupe fait mouche et déclenche ici et là des pogos et autres circles pits. Dans l'esprit assez proche de CANCER BATS, la musique hybride et totalement déstructurée du groupe prend sur scène une dimension très efficace, en convenant à un public très hétéroclite (Manifestement, de nombreuses minettes en furie attendaient plus THE AMSTERDAM RED LIGHT DISTRICT que MUMAKIL). Sans être transcendant, ce concert aura été malgré tout un moment très agréable, tant la patate des gars sur scène et leur bonne humeur sont communicatives. (7/10)
MUMAKIL
Le Sylak a toujours aimé faire venir des groupes de Grind. MUMAKIL en 2013, ca a donc un petit côté symbolique, d'autant que Kevin Folley, batteur de la formation suisse, avait déjà foulé la scène du Sylak Open Air en 2011 avec BENIGHTED. Les Suisses étaient alors en tournée pour défendre son dernier rejeton ne s'illustrant pas spécialement par sa subtilité, Flies Will Starves. Bénéficiant d'un son ultra massif, aussi bien à l'image de son chanteur que de sa musique, MUMAKIL déversera pendant quarante cinq minutes sa rage à l'aide de plus de 20 morceaux (bah ouais, les gars ils font pas du Grindcore progressif ou j'sais pas quoi. Les titres, ils font jamais plus de 1 minute 30 !) parmi lesquels de nombreux titres du génialissime Behold The Failure tels que « Brothers In Slavery », « Wish You The Worst », « Useless Fucks »... En plus de déboucher nos cages à miel bien comme il faut, MUMAKIL remporte haut la main le prix de la sympathie et de l'humour de la part des groupes (« Ouais, on va la garder encore un peu notre boîte à rythmes »). Grand moment de solitude de la part de la boîte à rythmes en question, lorsque ce dernier, ne se rappelant plus comment démarrait un des morceaux, dû demander un coup de main à son compère Benjamin. A noter également deux reprises, une de LOCK UP, et la fantastique cover du « Nazi Punks Fuck Off » des DEAD KENNEDYS par NAPALM DEATH (au final, le seul morceau du concert sur lequel le public a, hm... chanté). Vous aimez le Grind ? Et vous ne connaissez pas encore MUMAKIL ? Hop hop hop, plus vite que ça ! (9/10)
DOWNSET
Première grosse pointure outre-Atlantique de ce dimanche, DOWNSET était sur toutes les lèvres, et sur beaucoup de tshirts (même sur celui d'un pauvre gars qui a manifestement été trop généreux avec les agriculteurs du houblon, et peu raisonnable vis-à-vis de son foie, et qui n'était venu spécialement que pour DOWNSET). Peu étonnant donc de voir un public bien compact se serrer comme des sardines pour la venue de la légende ricaine. Surtout quand l'on sait que le groupe revient d'un break de 4 années. Bref, à ne pas louper ! Le groupe, qui est cité comme influence par RAGE AGAINST THE MACHINE (rien que ça...), mettra le public dans un état second en un rien de temps. De tous les côtés, ça slamme, ça moshe, ça hurle à s'en faire saigner les cordes vocales... Croyez moi, pour l'avoir vécu, se retrouver dans le pit à un concert de DOWNSET, c'est se condamner à un réveil difficile le lendemain (même si ils passaient à 16h !). Faut dire, sur scène, ça déménage sévère : le charismatique Rey Oropeza nous lâche son flow hors du commun en arpentant la scène de droite à gauche, alors que Rico, Rey et Chris assurent le show comme des bêtes, chacun aidés par un jeu extrêmement visuel, et mine de rien, plus technique qu'il n'en a l'air. Les 50 minutes passent toutes seules, mais ils ne peuvent pas partir comme ça... Le rappel ne se fera pas attendre très longtemps, le groupe revient pour remercier longuement et chaleureusement organisateurs et public avant d'entamer le légendaire « Anger », le titre qui leur ouvrit les portes du succès en 1994 sur l'album éponyme. Avis à tous : DOWNSET est actuellement en tournée en Europe. N'emmenez ni femme ni enfants, car en 2013, ils ne feront pas de quartiers ! (8/10)
LE BAL DES ENRAGES
Une date du BAL DES ENRAGES, c'est toujours un petit événement à lui tout seul. On y va entre potes, pour faire la fête, s'amuser... Et puis rien que pour le principe, un collectif qui rassemble Niko (TAGADA JONES), Poun (BLACK BOMB A), Stephane Buriez (LOUDBLAST), Reuno (LOFOFORA) et autres membres de PUNISH YOURSELF, tu te dis que sur scène ca doit être quelque chose ! UNO, DOS, TRES, QUATRO, et bim ! « L'Empereur Tomato Ketchup ». Sont pas peu fiers d'être Français les loustics... Qualifié par mon respecté collègue Stef de « Gang bang party de l'année 2013 », LE BAL DES ENRAGES, c'est bel et bien un trouage de rondelles en règle. Une preuve ? Imitation de viol avec pauv' gars déguisé en sado maso sur scène sur la reprise d' « I Wanna Be Your Dog ». Une autre ? Le plus gros mosh pit qu'il m'ait été donné de voir sur « Killing In The Name ». Le tout dans la bonne humeur, la franche déconnade, et un bordel sans nom. Pour ceux qui ont pu écouter leur dernier album live et qui l'ont trouvé fade et chiant, c'est tout à fait compréhensible. Ces morceaux, on les connait par cœur pas vrai ? Mais joués par 20 putains de fous furieux qui se relaient sur scène, c'est juste un truc à vivre au moins une fois tellement l'énergie et l'ambiance de fête qu'ils développent sur scène autour de ce concept absolument génial sont prenantes. Entre l'intenable Poun qui n'hésite pas à chanter dans le public (gros coup de flip du service de sécurité), Niko qui hurle à tue tête en sautant de partout ou leur espèce de mannequin/streapteaseuse, impossible de donner de la tête partout. C'est juste jouissif en fait. En plus, j'ai enfin trouvé un bon moyen de me faire un gros paquet de blé. Car Météo France nous a mentis. Il ne faisait pas soleil à Saint Maurice De Gourdans ce dimanche 11 août 2013. C'est bel et bien une putain de tornade qui s'est abattue sur nous. (10/10)
ELUVEITIE
Ca y'est. Déjà la fin. Le dernier concert du festival. Je ne pourrais pas rester jusqu'au bout pour le concert de BIOHAZARD. Mais en guise de cerise sur le gâteau, ELUVEITIE, c'est loin d'être décevant. Dès le vendredi soir, les tshirts du groupe se faisaient nombreux, donc de dire que le groupe de Chrigel Glanzmann était attendu comme le Messie ne me semble pas hyperbolique. Tradition oblige sur cette tournée promotionnelle d'Helvetios, le groupe débarque au son du furieux et catchy titre-éponyme. Vous ne me croyez pas quand je vous disais qu'ELUVEITIE était LE groupe le plus attendu ? Rien que sur ce premier titre, c'est un pit compressé, surchauffé et bien nerveux qui reprend d'une seule voix le refrain. La pression ne retombe pas, à l'écoute de l'enchainement avec le tube imparable qu'est « Luxtos » (mais si, ce morceau basé sur la mélodie de « La Jument de Michao... J'entends le loup, le renard et la belette...). Chrigel, vêtu de ses éternels bonnet (faut dire que la calvitie arrive petit à petit mine de rien) et chemise noire, apparaît dans une forme aussi bien vocale que physique tout simplement exceptionnelle, et se trouve plus impliqué que jamais dans son rôle de frontman, remerciant le public totalement acquis à la cause du groupe entre chaque morceaux. La France a définitivement une relation très spéciale avec ELUVEITIE. Mais bien entendu, l'explosion de l'applaudimètre et du apoilomètre (oui ! ca existe !) de la part du public masculin se fera sur les deux titres où la sublime Anna Murphy chantera seule, les très beaux « Alesia » et « A Rose For Epona », avec ses délicieux relents pop. Les lumières se font alors plus rouges, plus sombres, et Chrigel annonce dans un Français impeccable : « Sur le prochain titre, ca va saigner ! »... « Meet The Enemy », rien que ça ! Les premiers rangs se retrouvent alors littéralement compressés contre les barrières à cause d'un circle pit d'une nervosité et d'une taille assez impressionnantes (sans vous mentir, c'est la troisième fois que je vais au Sylak, et je n'en ai jamais vu d'aussi violent sur ce festival... Une entrée dans le livre Guiness des Records ?). Le très bon « Thousandfold », quant à lui, fera sauter telle une personne un public désormais aux anges. Et bien sûr, c'est l'inoubliable « Inis Mona » qui clôturera ce concert. Rallongé (exprès pour le public Lyonnais ?), Chrigel, en véritable chef d'orchestre, fait chanter une foule qui n'a pas envie que tout ça s'arrête. Et pourtant, si. Pas de rappels, juste un salut et des aux revoirs touchants de la part de tous les membres du groupe. Ce concert aura été fantastique. Malgré tout, ceux qui ont déjà eu la chance de voir ELUVEITIE live s'accorderont pour dire que la setlist à un côté très minimal, sans prise de risques, appuyée seulement par les plus grands succès du groupe. Et puis on sera un poil déçu de voir nos Suisses préférés quitter la scène avec près de dix minutes sur l'horaire indiqué... Peu importe. Revenez vite. On sera présents. (9/10)
La troisième édition d'un petit festival qui a tout d'un grand vient de se terminer. Un grand bravo aux organisateurs et aux bénévoles qui ont assuré pendant ces trois jours. On se souvient donc du Sylak pour sa taille humaine (quel plaisir de voir toujours les mêmes têtes pendant trois jours !), son ambiance familiale et très fun, ses attractions telles que l'attrap mouches, la pêche aux canards ou le combat de sumos, et tout simplement pour son affiche, certes sans prétention (ceci dit, NASHVILLE PUSSY, respect quand même !) mais qu'on espère voir s'épanouir à l'avenir.
Au final, si il y'avait un inconvénient majeur au Sylak, ca serait la dépression post-Sylak.
Rendez vous est pris les 8, 9 et 10 août 2014 !
Ajouté : Jeudi 22 Août 2013 Live Reporteur : Hizia Score : Lien en relation: Sylak Open Air website Hits: 17481
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