Jouissant d’une réputation qui n’est plus à faire et fort d’une discographie riche d’une quinzaine d’éléments, le groupe américain NACHTMYSTIUM fait désormais office de pygmalion dans l’arène du Black Metal. Et ce, malgré le virage improbable emprunté depuis leur petit dernier, Instinct : Decay paru en 2006. Les gaillards n’ont plus grand-chose des « trues » de base (pochette de Reign Of The Malicious !), partageants un split avec XASTHUR il y’a encore quatre ans de cela. Preuve en est, l’apparence dantesque et la coupe peroxydée du leader Blake Judd. Cloclo, sort de ce corps ! La musique, quant à elle, s’est tournée vers un son toujours extrême mais garni d’ambiances et d’expérimentations psychédéliques. Pareil revirement est généralement synonyme de violent croutage. Pas pour NACHTMYSTIUM. Outre-Atlantique, on a su canaliser les influences pour rendre une copie un poil plus burné. Poil, burne, ce n’est en rien de l’humour de beauf’, mais plutôt la dure réalité des choses.
Preuve en est avec ce jet sobrement appelé Assassins : Black Meddle Part I entamé avec « One Of These Nights » qui n’est ni une reprise des EAGLES, ni une contradiction du « One Of These Days » de PINK FLOYD mais bel et bien un avant-goût entraînant avec son riff répétitif et par conséquent, hypnotique. Un merveilleux prélude à « Assassins », un titre long de huit minutes au refrain vociféré et inquisiteur. Un appel à la haine, thème défendu depuis leurs premiers bégayements aux côtés de l’antichristianisme. Sûr que ce n’est pas l’originalité qui les tuera, et ce n’est à vrai dire pas plus mal. Les complaintes défilent avec « Ghost Of Grace » et ses rythmiques électroniques très scandinaves suivi de l’inquiétante « Away From The Light » où un souffle rauque vous caresse la nuque, mêlé à de sombres notes de piano désaccordé et de lointaines plaintes féminines. Effet garanti ! Le combo nous gave ensuite un bon quart d’heure durant de trois pistes « labélisées NACHTMYSTIUM ». Un Black froid et malsain, comme un retour à leurs sombres origines. Hélas, leur fadeur me laisse une sensation de saburre sur la langue, témoin d’une difficile digestion. Un bonheur que « Omnivore » soit un tantinet plus envoutante sans quoi ce long moment aurait été tamponné de la mention « point noir ». Les Amerlocks achèvent alors leur disque avec un triptyque musical, les morceaux extrêmes pouvant se rabattre sur la pièce centrale de l’œuvre, « Seasick Part 2 : Oceanborne » où l’on a la bonne surprise d’entendre… un solo de saxophone ! Rien que pour cette trouvaille désarmante, je fléchis mes genoux et me prosterne devant la toute-puissance de celui qui, en plus d’avoir eu l’idée, à su l’accommoder avec brio à l’atmosphère ambiante de cette trilogie. Poignant.
NACHTMYSTIUM. Si ce n’est pas déjà fait, retenez bien ce nom. Car la meilleure nouvelle de l’opus demeure en son titre : Assassins : Black Meddle Part I qui indirectement, laisse augurer pour notre plus grand bonheur, qu’il y’aura un sans doute un Assassins : Black Meddle Part II. Puisse la supposition devenir réalité.