EPICA (nl) - Mark Jansen et Simone Simons (Juil-2007)
2 ans après notre première rencontre, me voilà de nouveau face à EPICA, le groupe de Metal gothique néerlandais, pour la sortie de leur tout dernier album. Celui-ci est bien plus mature et plus agressif que les précédents, en dépit du départ de leur batteur en 2006. C'est Ariën van Weesenbeek, batteur du groupe néerlandais GOD DETHRONED, qui a enregistré la batterie sur The Divine Conspiracy, mais uniquement en dépannage : pour l'instant EPICA n'a pas encore de nouveau batteur officiel...
Sur place, chaque journaliste présent souhaitant interviewer la belle Simone (quel succès!), il est finalement décidé que nous aurons droit chacun à 15 minutes avec Simone, puis 15 minutes avec Mark.
Je m'installe donc tout d'abord auprès de Simone, qui s'avère très bavarde: il est tout juste nécessaire de lui poser une question pour qu'elle aborde quasiment tous les aspects de ce dernier album...
Line-up : Simone Simons (chant), Mark Jansen (chant et guitare), Ad Sluijter (guitare), Coen Janssen (clavier), Yves Huts (basse)
Discographie : The Phantom Agony (Album – 2003), Cry for the Moon (single – 2004), Feint (single – 2004), We will take you with us (CD-DVD – 2004), Consign to Oblivion (Album - 2005), The Score - An Epic Journey (Album - 2005), The Divine Conspiracy (Album - 2007), Design Your Universe (Album - 2009), The Classical Conspiracy (Live - 2009), Requiem For The Indifferent (Album - 2012), Retrospect (DVD - 2013), The Enigma Quantum (Album - 2014)
M-I Interviews du groupe : Mark Jansen et Simone Simons (Avril-2005), Mark Jansen et Simone Simons (Juil-2007), Simone Simons (Nov-2014)
Crédit Photos : LudoPix.com
Metal-Impact. Nous nous étions déjà rencontré pour la sortie de "Consign to Oblivion". A l'époque, Mark m'avait expliqué comment le groupe s'était formé en 2002 par le biais d'auditions, et que vous ne vous connaissiez pas avant. Nous sommes maintenant en 2007, quel regard portes-tu sur ces 5 années avec le groupe, et quelle relation as-tu aujourd'hui avec les autres membres du groupe ?
Simone Simons. Je dois dire qu'avec toutes les tournées, on devient amis bien sûr, mais il y a des hauts et des bas avec certaines personnes, car nous sommes complètement différents, et nous n'étions pas amis avant de fonder le groupe. Mais à travers toutes les expériences que nous avons partagé, nous sommes devenus amis... Nous avons fait beaucoup de choses durant ces dernières années – nous avons sorti un 3ème album, puis The Score, nous avons fait un DVD, nous avons perdu notre batteur et nous avons eu 2 batteurs différents qui nous ont dépannés, nous avons un nouveau contrat de distribution, ... Beaucoup de choses ont changé, nous sommes partis en tournée de nouveau, et au milieu de tout ça nous avons eu 5 minutes de pause pour enregistrer notre nouvel album et prendre un peu de recul par rapport à tout ce qui concerne la scène! A un moment nous n'arrêtions pas les concerts, en Hollande les gens pouvaient nous voir chaque week-end, nous avons dû nous limiter un peu. Nous avons décidé de nous poser un peu pour recharger les batteries et enregistre le nouvel album. Alors que nous étions déjà en train de mixer et remasteriser l'album, nous étions toujours en plein dans les négociations avec les maisons de disques. Century Media et Nuclear Blast sont les 2 maisons de disques qui ressortaient du lot, nous étions quasiment sur le point de signer le contrat avec Century Media en fait, mais Nuclear Blast nous a finalement fait une très bonne offre que nous ne pouvions pas refuser. D'autant plus que Nuclear Blast est un label très important de la scène Metal, ils sont efficaces en termes de promotion, ils ont de bons groupes, et nous étions honorés qu'ils nous veuillent, donc notre choix a été vite fait.
MI. Tu étais très jeune quand tu as intégré le groupe – tu avais dix-sept ans – cela a dû changer beaucoup de choses dans ta vie ?
Simone. Oui, je ne pouvais plus aller étudier, tout mon temps était pris par le groupe... Si jamais nous passons par une période de calme, il est possible que je me remette à étudier quelque chose, mais pour le moment cela coûterait beaucoup d'argent et j'ai mon propre appartement à payer, alors je verrai bien, mais je me sens aussi bien plus âgée que 22 ans, car c'est une vie difficile, et tu vis tout 3 fois plus vite. Mais je sais que je suis jeune et en bonne santé, c'est bien !!! (rires) J'ai encore tout mon avenir devant moi, on verra bien ce qu'il me réservera. Pour l'instant, nous nous concentrons sur le nouvel album d'EPICA, et je ne dis pas que je ne ferai pas un album solo un jour...
MI. Vous avez sorti "The Phantom Agony" en 2003, "Consign to Oblivion" en 2005, "The Score" la même année, et en 2007 vous allez sortir "The Divine Conspiracy", et entre chaque sortie, vous avez fait beaucoup de tournées... il semblerait que vous soyez assez rapide pour écrire et composer un album ?
Simone. Eh bien, The Score fut à l'origine écrit pour un film, ils n'ont pas utilisé la musique au final mais nous l'avons quand même sorti...
MI. Ils ne s'en sont pas servi pour le film ?
Simone. Non pas vraiment, le contact ne passait plus très bien avec eux, et nous avons décidé de ne plus trop nommer le film. Tu peux quand même entendre quelques petites mélodies par-ci par-là dans le film, mais Mark s'est cassé le cul pendant des mois, et au final ils n'ont utilisé que 10% de sa musique, c'était donc un peu décevant, et puis il y a eu d'autres petites choses qui n'étaient pas très cool...
Et donc, quand on a sorti Consign to Oblivion, l'album avait en fait été enregistré un an auparavant, pour nous c'était du réchauffé, et Mark commençait déjà à écrire de nouvelles chansons, tout doucement car nous faisions beaucoup de concerts. Je pense que c'est plutôt normal, du coup, de sortir un album tous les 2 ans, de travailler dessus entre deux tournées, et de l'enregistrer... ça serait bien d'ailleurs, si on pouvait continuer ainsi, un nouvel album tous les 2 ans...
MI. Comment comparerais-tu cet album aux précédents ?
Simone. Il est certainement plus mature. Consign to Oblivion était plus mature que Phantom Agony, et ce nouvel album est plus mature que Consign to Oblivion. Il y a plus de tout, la batterie est très différente, notre nouveau batteur est excellent, nous avons plus de guitares, nous avons enregistré plus de pistes pour les guitares, qui sont plus présentes dans le mix, il y a plus de choeurs, Mark chante de manière plus agressive, je chante dans des styles différents, et dans l'ensemble, les morceaux sont plus longs, plus complexes. On a 75 minutes de musique, c'est un album qu'il faut écouter plusieurs fois car il faut que cela mûrisse, il y a beaucoup d'informations, il n'y a pas tant d'albums que ça qui sont aussi longs. Donc je dirais que c'est un peu plus de tout ce qu'EPICA était, un album bien plus mature.
MI. Ta voix est toujours aussi belle sur cet album - est-ce que tu t'entraines régulièrement ?
Simone. Je n'ai pas pris de leçon de chant entre ces 2 albums mais bien sûr je me suis entraînée. Nous avons fait une pré-production pour cet album, nous sommes allés en studio Mark et moi pour modifier un peu les paroles et quelques lignes de chant, puis nous avons fait un pré-enregistrement et après cela je suis rentrée chez moi, et j'avais 2 mois pour répéter. Quand nous sommes repartis en studio, je ressentais déjà les chansons, les mélodies m'étaient déjà familières et je pouvais donc me concentrer davantage sur mes émotions. C'est ce qu'on peut constater entre l'album The Phantom Agony et notre DVD We will take you with us : les chansons sont les mêmes, mais entre temps, nous avons beaucoup tourné, j'ai eu le temps de me familiariser vraiment avec les morceaux - le résultat est plus convaincant, et c'est ce que je voulais avoir pour cet album.
MI. Peux-tu m'expliquer un peu ce que signifie le titre de l'album, qu'elle est cette "Conspiration Divine" ?
Simone. L'idée de la Conspiration Divine, c'est que Dieu a mis plein de religions différentes à travers l'humanité, chacun pensant croire en des dieux différents alors qu'en fait il s'agit d'un seul et même Dieu, et c'est aux gens de découvrir qu'en fait il n'y a qu'une seule religion, qu'ils prient le même Dieu, et qu'ils doivent arrêter de se critiquer, ils doivent se respecter les uns les autres. La Conspiration Divine, c'est un test pour l'humanité, c'est le fil conducteur de tout l'album, de toutes les paroles en fait.
La première partie de l'album parle de l'aspect négatif de l'âme humaine. The Obsessive Devotion (une dévotion obsessionnelle), le titre parle de lui-même: la personne est obsédée par quelque chose qu'elle ne peut pas avoir. Menace of Vanity parle de quelqu'un de très égoïste, qui essaie de laisser tout le monde travailler à sa place, il se prend un peu pour un dieu; Chasing the Dragon parle de dépendance à la drogue; Never Enough est sur le thème de l'avarice dans tous les sens du terme. Ensuite, il y a la série des Embrace that Smothers, tous ces morceaux sont sur le thème de la religion comme les précédents.
MI. A ce propos, il s'agit bien des parties 7, 8 et 9 et non pas 6, 7 et 9 ?
Simone. Oui c'est cela, il y a une erreur sur le promo.
MI. Les parties 4, 5 et 6 étaient sur l'album The Phantom Agony, mais je ne trouve pas de trace des parties 1, 2 et 3 dans votre discographie ?
Simone. Elles sont sur un album de AFTER FOREVER, l'ancien groupe de Mark (Ndr: l'album en question c'est "Prison of Desire").
MI. Et ces dernières parties ont été écrites par Mark aussi ?
Simone. Non, j'ai écrit Death of a Dream et Living a Lie. La'fetach Chatat Rovetz (Ndr : Simone a dû mal à prononcer le titre) il n'y a pas de paroles, c'est un interlude, cela signifie "le péché rampe derrière ta porte". C'est une introduction pour Death of a Dream qui parle des femmes dans la société qui n'obtiennent pas autant de respect que les hommes – car les hommes se respectent entre eux. Il s'agit d'une fille musulmane qui tombe enceinte d'un homme non-musulman, et son frère la tue pour sauver l'honneur. Elle avait ce rêve, que les femmes pourraient être toutes égales et que sa famille respecterait sa décision et serait heureuse de la savoir heureuse, mais son rêve meurt avec elle quand son frère la tue. Living a Lie parle d'un couple de chrétiens qui attendent un enfant, ce bébé est censé mourir à la naissance car il lui manque certains organes vitaux, mais les parents ne veulent pas y croire, ils pensent que les médecins guériront leur bébé. Et Fools of Damnation, qui a été écrit par Mark, parle des croyants, en particulier des islamistes, qui sont prisonniers de leur propre religion, qui d'une certaine manière s'humilient eux-mêmes et sont les porteurs de leur propre damnation.
Safeguard to Paradise parle d'un personnage qui apparait en fait dans toute l'histoire, il entre en contact avec plusieurs religions, c'est un néerlandais, et il se fait tuer par un fondamentaliste, cette chanson est en fait une ode à ce personnage.
Ensuite nous avons Sancta Terra, sur le thème des attaques suicide. Le "héros" de la chanson pense qu'en faisant cela, il ira au Paradis mais en fait, il est en Enfer et il aime bien y être, bien qu'il ne sache pas qu'il s'agit de l'Enfer. C'est donc contradictoire, il pense être au Paradis, mais il a fait quelque chose de si mauvais, qu'il atterrit en Enfer, et en fait il s'y sent bien. Et pour finir il y a The Divine Conspiracy, que j'ai déjà expliqué. C'est donc une grande histoire, mais que l'on peut facilement comprendre avec les paroles, nous les avons écrit de manière très directe, il n'y a pas vraiment de message ou de signification caché...
MI. Où trouvez-vous l'inspiration pour tout cela ?
Simone. De partout, de la vie. C'est la plus grande inspiration pour tout !
MI. J'aimerais maintenant parler un peu de la pochette de l'album, qui est très belle. C'est bien toi qui est dessus, Simone ?
Simone. Oui c'est bien moi.
MI. Tu as donc posé nue pour cela ?
Simone. Oui, j'ai posé nue.
MI. Est-ce que c'était embarrassant ?
Simone. Non pas du tout, j'aime mon corps, je n'en ai pas honte.
MI. Oui, bien sûr mais même sans avoir de complexe, ça peut être gênant de se retrouver nue comme ça devant des inconnus ?
Simone. Non pas du tout, d'autant plus que c'était mon idée.
MI. Est-ce que c'était quelqu'un que tu connaissais déjà qui a dessiné la pochette ?
Simone. Oui, c'était Mathias Noren, il est suédois, il avait aussi fait la pochette de KAMELOT, que j'aimais beaucoup, on ne savait pas trop qui on voulait pour faire la pochette, j'ai demandé aux autres s'ils étaient d'accord pour Mathias, il y avait quelqu'un d'autre d'envisagé mais Mathias a été très rapide! J'avais cette idée, nous avons travaillé dur ensemble dessus, et voilà le résultat. Je pense que ça attire l'oeil! A chaque pochette, j'enlève un peu plus de vêtements, mais là je ne peux pas en enlever davantage !!! (rires) Mais je pense que ça reste très décent, c'est de l'art, on ne voit rien d'indécent.
MI. Oui je suis d'accord, quand je te demandais si c'était embarrassant je parlais sur le moment, parce que même si là nous ne voyons rien, quand tu as posé nue, la personne qui te dessinait ou te photographiait en a forcément vu davantage !
Simone. Oui, c'est vrai qu'au début j'étais un peu gênée, mais c'est une amie à moi qui l'a fait, et d'ailleurs je lui ai demandé quand on faisait les prises, si elle aurait pensé un jour me voir danser à poil !! Mais elle avait déjà fait des nus, elle avait du coup des idées de poses, et j'en ai profité pour faire des photos privées, qui étaient un peu trop expressives pour la pochette de l'album ! Là, c'est la version prude!!
MI. On aura les autres versions sur une édition collector ?
Simone. Euh.... peut-être !!! (rires)
MI. J'ai lu que tu allais participer au prochain album de Ayreon, peux-tu m'en dire un peu plus ?
Simone. J'ai enregistré la chanson la semaine dernière, je suis allée à son studio jeudi dernier, on m'a contactée en me demandant si j'étais intéressée et bien sûr j'ai répondu oui car je suis fan d'Ayreon depuis son tout premier album. Tout est allé très vite, il m'a envoyé la chanson et les paroles par internet, j'ai répété, c'était très facile pour moi à chanter, ce n'est pas de l'opéra ou du rock, c'est quelque chose qui correspond à mon timbre de voix. Ce fut une expérience très sympa, il a beaucoup aimé ce que j'ai fait. Cette chanson est sur le thème du monde qui devient de plus en plus digital, il n'aime pas tout ce qui concerne internet, et ce morceau parle d'une fille qui tchate sur internet et fait de mauvaises rencontres. C'est tout ce que je peux en dire pour l'instant, mais on peut en écouter un extrait sur son site internet.
MI. Apparemment, il est déjà temps de céder la place... As-tu quelque chose à dire à tes fans français en conclusion ?
Simone. Oui bien sûr, il faut qu'ils achètent l'album car il en vaut vraiment la peine, je pense que même ceux qui n'aimaient pas EPICA avant peuvent apprécier certains morceaux car c'est un album très varié, il y a beaucoup d'éléments différents, donc je pense qu'il y a au moins 2 ou 3 chansons qui plairont à ceux qui n'aiment pas les groupes à voix féminine. Et aussi, venez voir notre concert, nous seront là en Novembre avec SONATA ARCTICA en France, nous serons en première partie donc on ne jouera pas si longtemps, mais nous jouerons des nouveaux morceaux.
A bientôt ! (ndr : rajoute Simone en français)
Je poursuis donc cette interview avec Mark cette fois. S'il est un peu moins bavard que Simone, il n'en a pas moins des choses intéressantes à raconter, il se montre très souriant et le contact passe très bien.
Mark Janssen. Alors, est-ce qu'il te reste des questions pour moi?
MI. Eh bien c'est vrai que Simone est très bavarde, je lui ai demandé ce que signifiait le titre de l'album et elle en a profité pour m'expliquer la signification de chaque chanson de l'album !
Mark. Ah elle a déjà répondu aux questions embêtantes alors !!!
MI. Mais ne t'inquiètes pas il me reste des questions pour toi, voyons voir...
Mark. Quelle est ma taille? (rires) ou bien ma pointure? (rires)
MI. Non, non, attends, voilà une question toute pour toi...
MI. Sur cet album, il y a beaucoup plus de growls qu'auparavant, et de manière générale l'ambiance est plus violente, plus agressive, d'où cela vient-il ?
Mark. Eh bien beaucoup de choses se sont passé en deux ans, depuis que nous avons commencé à travailler sur cet album, des bonnes choses mais aussi des choses négatives, et d'une certaine manière, cela pousse à écrire de la musique plus extrême, plus sombre, en tous cas en ce qui me concerne. C'est une des raisons, mais il y a aussi une autre cause : Jeroen Simons (le batteur) a quitté le groupe, or c'était lui qui mettait toujours un frein en ce qui concerne les morceaux plus heavy, il voulait toujours des chansons plus calmes, plus atmosphériques, et une fois qu'il est parti, nous nous sommes sentis tout à coup libres de tout exprimer. Et voilà le résultat ! Un morceau tel que Menace of Vanity n'aurait jamais été sur l'album si Jeroen était toujours notre batteur.
MI. Au final donc, ce fut presque une bonne chose qu'il parte du groupe alors ?
Mark. Quelque part, oui. C'est une décision qu'il a prise lui-même, mais je suis sûr que s'il était resté, peut-être le groupe n'existerait plus aujourd'hui, enfin, je ne pense pas, mais en tous cas, quelque chose se serait passé...
MI. C'est bien toi qui fait toujours tous les growls ?
Mark. Oui, tout à fait.
MI. Je trouve qu'ils sont plus variés, notamment sur Death of a Dream...
Mark. Ah mais sur ce morceau, nous avons un invité. C'est Sander de AFTER FOREVER. C'est assez drôle comme histoire, car avant je faisais partie de AFTER FOREVER, et puis nous nous sommes disputés et séparés. Ensuite, nous nous sommes réconciliés et aujourd'hui il chante sur un des morceaux de la série Embrace that smothers ce qui fait que le cercle est fermé, car The Embrace that Smothers a commencé sur l'album Prison of Desire de AFTER FOREVER. On a continué sur le premier album d'EPICA et maintenant cette série se conclut avec la contribution du chanteur de AFTER FOREVER, c'est plutôt sympa.
MI. Donc la série The Embrace that Smothers est terminée ?
Mark. Oui. Certaines personnes pensent que c'est dommage, mais tout doit se terminer un jour.
MI. Y'a-t-il d'autres invités sur l'album ?
Mark. Non c'est le seul, nous avons un choeur aussi, mais c'est tout.
MI. Est-ce que t'es entrainé pour tes growls sur cet album ?
Mark. En temps normal, je ne répète pas forcément beaucoup, mais cette fois pour cet album j'ai fait beaucoup de pré-production sur le chant. Dans le passé, j'expérimentais uniquement en arrivant en studio, mais cette fois pour cet album, je voulais qu'il y ait bien plus de growls, et je ne voulais pas qu'ils se ressemblent tous. Je voulais que pour chaque partie, les growls aient un son unique, sinon, je pense que cela devient ennuyeux. Je me suis donc entrainé plus que d'habitude pour cet album, mais de manière générale, avant d'aller en tournée, je ne répète pas particulièrement mes growls. Et je suis très content de ne pas en avoir besoin !!
MI. Simone m'en a déjà un peu parlé, mais je sais que c'est toi qui aimes bien les langages anciens: peux-tu me dire d'où vient ce titre, "La'fetach Chatat Rovetz" ?
Mark. C'est de l'hébreu, et cela signifie que le péché rampe derrière ta porte.
MI. Sur le précédent album déjà, il y avait des mots en maya, tu trouves toujours quelque chose en langue ancienne à dire, d'où est-ce que cela vient ?
Mark. Eh bien quand on voyage à travers le monde, on est en contact avec toutes les cultures, et à chaque fois tu apprends quelque chose. J'ai rencontré un ami en Israël, je suis resté en contact avec lui, et je lui ai demandé, est-ce que tu connais une phrase rare de ta langue, qui voudrait dire quelque chose de beau? Il m'en a trouvé quelques-unes et j'ai choisi cette phrase-là, parce que j'aimais beaucoup cette idée.
MI. Et quelle langue ancienne aurons-nous sur le prochain album ?
Mark. Je ne sais pas encore !
MI. Peut-être aussi un jour chanteras-tu dans l'une de ces langues, en maya par exemple, ça ne sera pas juste le titre?... (rires)
Mark. On ne sait jamais, mais je pense que ma prononciation du maya ne sera pas très bonne!!
MI. Ceci dit, personne ne le saura !
Mark. Mais figures-toi qu'un jour j'ai chanté quelques paroles en arabe, et des personnes arabes sont venus me voir et me dire "qu'est-ce que c'était que ça, ça ne va pas!" (rires)
MI. Peux-tu me parler un peu plus d'1 ou 2 morceaux que tu as personnellement écrits?
Mark. Eh bien ma préférée c'est Fools of Damnation. Ce morceau a une histoire assez drôle, car j'ai écrit les bases de cette chanson il y a plus de 8 ans, mais je n'en étais jamais satisfait, il y avait toujours quelque chose qui clochait, et tant qu'un morceau ne me va pas complètement, je ne veux pas le sortir. Cette fois, j'ai quasiment tout supprimé, et j'ai recommencé à l'écrire du début, une nouvelle partie Metal, un nouveau refrain, et maintenant cela fonctionne! Elle est maintenant devenue une de mes chansons préférées d'EPICA. Je suis très content d'avoir attendu tout ce temps, d'avoir été assez patient pour avoir ce résultat.
Il y a aussi Menace of Vanity, j'en parlais déjà un peu tout à l'heure, comme je le disais elle ne serait pas sur cet album si Jereon était toujours batteur du groupe. Il y a beaucoup d'agressivité dans cette chanson, j'y ai mis tout ce que j'avais.
MI. Tu aimes beaucoup chanter de manière très agressive en fait ?
Mark. Oui, j'adore, c'est très sympa à faire !
MI. Je te l'avais déjà dit à l'époque mais c'est marrant, d'habitude je n'aime pas du tout ce genre de chant, mais sur vos albums, ce mélange entre les growls et la voix de Simone, j'aime beaucoup!
Mark. Ah oui, oui, je me rappelle que tu m'avais dit ça ! Je suis content que tu apprécies, car beaucoup de personnes n'aiment toujours pas, pour certaines personnes, c'est la raison pour laquelle ils n'achètent pas d'album de EPICA. J'aime peut-être trop chanter ainsi !
MI. C'est vrai qu'en général, soit on aime les growls soit on aime les voix comme Simone mais c'est rare d'aimer les deux...
Mark. Oui, mais nous faisons exactement la musique que nous avons envie de faire et j'en suis très heureux. Tiens je n'avais pas vu à quoi ressemble le promo...
MI. Tiens, que penses-tu de l'illustration? Tu aimes bien ?
Mark. Oui bien sûr, si je n'aimais pas, elle ne serait pas là !! C'était un souhait de Simone elle-même.
MI. Oui, elle m'en a parlé tout à l'heure.
Mark. Cela ne me pose aucun problème, c'est fait d'une manière artistique et c'était ce que nous voulions, nous avons dit que nous étions d'accord pour faire cela, mais uniquement si le rendu est artistique et pas cheap, pas vulgaire, et c'est ce que nous avons.
MI. Une fois de plus vous avez travaillé avec le producteur Sascha Paeth – est-ce un ami ?
Mark. Oui, tout à fait. C'est un mec qui a tellement bon coeur, c'est impossible de le mettre en colère, il est toujours facile à vivre, il essaie toujours de trouver une solution, il sait exactement ce que le groupe veut, il sait toujours quel son nous voulons avoir... On dit qu'il ne faut pas changer une équipe qui gagne, et c'est pour ça que nous travaillons toujours avec lui!
MI. Sur ce nouvel album, y'a-t-il une chanson que tu as vraiment hâte de jouer sur scène et pourquoi ?
Mark. Fools of Damnation, toujours. Mais il y a beaucoup de chansons sur cet album que j'ai hâte de jouer sur scène : The Obsessive Devotion, Menace of Vanity, Chasing the Dragon...
MI. Tous les morceaux en quelque sorte?! (rires)
Mark. Non non, mais ces 3 là, Fools of Damnation et Living a Lie. J'ai vraiment hâte de jouer ces 5 chansons là sur scène, car elles contiennent des éléments très agressifs...
MI. Cela veut-il donc dire que vous jouerez ces 5 morceaux sur scène lors des prochains concerts ?
Mark. Oui, et je pense qu'on jouera presque tous les nouveaux morceaux, parfois celle-ci, parfois celle-là... On jouera aussi des anciennes chansons, je trouve toujours cela dommage quand un groupe ne joue plus des anciens morceaux, donc on en jouera quelques-unes des 2 premiers albums, et tout le reste du nouvel album.
MI. C'est toujours difficile de choisir...
Mark. Oui cela devient de plus en plus difficile!
MI. Attends de voir quand vous aurez 15 albums dans votre discographie !! (rires)
Mark. Oui, comme IRON MAIDEN, il y a toujours des fans à tous leurs concerts qui sont déçus, car ils n'ont pas joué tel ou tel morceau...
MI. Pour leur dernière tournée en fait ils ont joué l'intégralité de leur nouvel album, et seulement 4 anciens morceaux.
Mark. Je peux les comprendre, car ils doivent s'ennuyer à toujours jouer les mêmes vieux morceaux, mais les fans veulent entendre les anciennes chansons!...
MI. En fait ils avaient fait une autre tournée juste avant, où ils n'avaient joué que des morceaux de leurs 4 premiers albums, et ils vont en faire une avec les 4 albums suivants !
Mark. Ah oui? C'est vrai qu'ils ont tellement d'albums, c'est une bonne idée !!
MI. Vous avez déjà pas mal de dates de tournée planifiées, et notamment plusieurs aux Etats-Unis. Est-ce que vous y jouer en première partie ou en tête d'affiche ?
Mark. Oui cette fois en septembre nous retournons aux USA, et nous y jouons en tant que tête d'affiche. VISIONS OF ATLANTIS, qui viennent d'Autriche, feront la première partie. Ils ont déjà fait une tournée avec nous en 2003 je crois, et c'était très sympa, c'était la première fois que nous partions en tournée avec un autre groupe; cette fois leur line-up a un peu changé, mais je suis impatient de les revoir.
MI. C'est difficile pour les groupes Metal, de percer aux USA ?
Mark. La dernière fois, nous avons passé un bon moment là-bas. C'est vrai que ce n'est pas vraiment un pays Metal, mais beaucoup de gens aiment ce genre de musique, et nous ont demandé de revenir. Je pense qu'il y a un marché pour le Metal, mais il faut travailler dur.
MI. A ce propos y'a-t-il un pays en particulier dans lequel vous rêvez de tourner ?
Mark. Le Japon. Nous avons entendu tellement d'histoires sur ce pays, et le public a l'air d'y être vraiment extraordinaire, nous n'avons pas encore eu l'occasion d'y aller, mais nous aimerions vraiment. C'est l'endroit où nous aimerions le plus aller jouer, mais il y a aussi l'Australie, la Russie, la Chine, car la Chine est en train de se développer et de s'ouvrir, d'avoir une plus grande ouverture d'esprit. Il y a aussi des pays en Amérique Centrale où nous aimerions vraiment aller : la Colombie, le Venezuela...
MI. Simone m'a dit que vous viendrez en France en Novembre 2007 mais en étant simplement en première partie de SONATA ARCTICA, quand reviendrez-vous en tête d'affiche ?
Mark. On ne revient pas, on n'a pas le temps! (rires) Non, en fait on reviendra en février 2008 et on fera des grands concerts avec des effets spéciaux, j'ai vraiment hâte d'y être.
MI. As-tu quelque chose à dire à tes fans français en conclusion ?
Mark. Une conclusion?... eh bien... cet album a besoin d'être acheté !!! (rires)
MI. Tiens tu as la même conclusion que Simone !!!
Mark. Oh, alors il faut que j'en trouve une autre!! Bon alors voilà une autre conclusion... : Il y aura beaucoup d'autres albums après celui-ci mais nous n'atteindrons jamais plus cette qualité !!! (rires)
Ajouté : Vendredi 10 Août 2007 Intervieweur : Eowyn Lien en relation: Epica Website Hits: 33581
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