ARCH ENEMY (se) - Le Bataclan à Paris (21/10/12)
Groupes Présents au concert : TITANS EVE (ca), HACKNEYED (de), NO RETURN (FRA), ARCH ENEMY (se)
Date du Concert : dimanche 21 octobre 2012
Lieu du Concert : Le Bataclan (Paris, France)
Soirée marathon et mini-festival ce soir au Bataclan, puisque quatre groupes sont en effet à l’affiche. L’ambiance promet d’être chaude et très orientée Death Metal, style qui sera le fil conducteur de ces quelques heures passées dans cette superbe salle parisienne, à la programmation décidément éclectique.
Car outre la tête d’affiche ARCH ENEMY, nous retrouverons sur scène les Canadiens de TITANS EVE, les Allemands de HACKNEYED, et nos petits frenchies de NO RETURN, pour la touche classique.
De quoi nous faire headbanger pendant un bon moment en cette fin de week-end.
Et c’est exactement ce qui s’est passé.
Le Bataclan ce soir est au deux tiers plein, ce qui est plutôt bon signe. L’affection du public français pour le combo de Michael Amott ne se dément pas, et gageons que celui-ci et sa bande vont nous en donner pour notre argent.
Mais prenons les choses dans l’ordre. Pour l’instant, ce sont les TITANS EVE qui viennent en découdre, malgré leur place peu enviable sur l’affiche. Il n’est jamais facile de servir d’apéritif et de monter sur scène alors que le public n’a pas encore investi les lieux. Mais ils le font avec une évidente bonne humeur, et diffusent les effluves d’un Thrash/Death mélodique, qui, s’il ne propose rien de véritablement novateur, sait divertir le public grâce à une bonne présence scénique et à l’évidente énergie des musiciens.
Musiciens d’ailleurs très capables, qui jouent souvent sur le registre de la mélodie insufflée à un genre plutôt carnassier, en multipliant de fait les plans à la tierce et autres astuces harmoniques.
On ne peut nier une certaine linéarité à l’ensemble, mais c’est aussi le style qui veut ça. En tout cas, ils ont fait le boulot sur la demi-heure qui leur était allouée, et peuvent donc repartir le sourire aux lèvres après la traditionnelle photo souvenir de rigueur. (6/10)
Très courte pause avant la montée sur scène de HACKNEYED, homologues musicaux des héros de la soirée, qui vont radicalement durcir le propos. Leur Death technique, qui prend d’ailleurs parfois des airs d’ARCH ENEMY dans leurs moments les plus brutaux, sait conditionner un public qui ne demande qu’à transformer la salle en fournaise.
A leur crédit, une fois de plus, une très grande mobilité, un contact avec le public, et un chanteur charismatique qui multiplie les clins d’œil pour faire bouger les premiers rangs.
Si la violence est omniprésente durant leur set, elle sait se moduler, et oscille entre les passages Heavy qui écrasent tout, les mid tempo rageurs qui vous agitent les neurones, et les blast beats qui atomisent notre résistance. Il faut noter d’ailleurs que la grosse caisse est extrêmement mise en avant au détriment de la caisse claire, ce qui créé un décalage assez bizarre sur certains passages.
Musicalement, c’est carré, c’est pro, mais c’est normal, c’est allemand. Même reproche que pour TITANS EVE, on a souvent le sentiment d’entendre le même morceau, à une exception près, sur un titre qui privilégie le climat et les dissonances, bouffée d’air « frais » appréciée au milieu d’une tornade d’ultra violence.
Mais ne faisons pas la fine bouche, car HACKNEYED a bien fait monter la sauce et préparé le terrain pour nos valeureux combattants locaux. (7/10)
On serait d’ailleurs tenté de dire en les voyant ce soir qu’ils font office de vieux résistants nos « petits » français. Mais NO RETURN, c’est comme la jeunesse éternelle, et ils nous l’ont encore prouvé ce soir, au travers d’une prestation qui – si elle ne fut pas sans tâche – su nous démontrer qu’ils ont encore leur place dans la hiérarchie européenne des musiques extrêmes.
Avec dans la besace un nouvel album, Inner Madness, de fort bonne facture, qui s’intègre parfaitement aux anciens morceaux, la bande à Alain Clément a prouvé qu’en 2012, ils ont encore la pêche, et ce, même après 22 ans de carrière.
Le nouveau frontman L. Chuck D (CARNAL LUST) a d’ailleurs tout donné ce soir, multipliant les harangues, les témoignages de remerciement au public fidèle, et a assuré la plus grande partie du show à lui tout seul.
Et quel plaisir d’entendre à nouveau ce Thrash old school mâtiné d’un Death concis et efficace ! Avec une setlist réduite à la portion congrue, et seulement huit titres à jouer, il fallait foncer dans le tas, et c’est ce que le quintette à fait.
Alors bien sur, il y avait des choses à redire, mais ce ne sont que de minimes critiques… Tout d’abord, il faut admettre que les soli étaient parfois un peu hésitants, voire à côté de la plaque. Et puis, on aurait bien aimé un investissement plus poussé des autres musiciens du combo, qui sont restés désespérément statiques, mis à part David à la basse, osant quelques placements furtifs et assurant les chœurs.
Il n’empêche que NO RETURN déclencha le premier pit de la soirée, et su se mettre son public dans la poche, transformant son gig en fête de la brutalité, le tout dans une ambiance bon enfant.
Et c’est sur le cultissime « Vision of Decadence », tiré de leur premier et séminal album Psychological Torment que les régionaux de l’étape ont conclu leur prestation, nous ramenant ainsi à l’époque bénie des débuts du Death Metal français…
Merci à vous en tout cas pour ce moment assurément nostalgique, mais pas passéiste pour deux sous. Qu’on se le dise, NO RETURN a encore les crocs, alors méfiez-vous… ne leur tendez pas trop vite votre cou ! (8/10)
Allez, courte pause, le temps de démonter le matos des premières parties et de décorer la scène du backdrop de nos têtes d’affiche de ce soir… Le Bataclan est chaud, très chaud, et va vite montrer qu’il n’est pas là pour faire de la figuration…
Une fois le drapeau posé sur scène, auréolé d’un logo que tout le monde reconnaît, l’intro « Khaos Ouverture » retentit, agrémentée de projections visuelles diverses qui plantent derechef le décor.
Et c’est parti. ARCH ENEMY déboule on stage, et l’audience exulte !!!
Et dès le premier grognement de la belle Angela, c’est parti. Toute sanglée de cuir et de chaînes, celle ci n’a besoin d’aucun tour de chauffe pour foncer tête baissée, et pour nous le prouver, démarre sur les chapeaux de roue à l’occasion d’un introductif « Yesterday Is Dead And Gone », morceau qui débute aussi leur dernier album, sorti l’année dernière, le fabuleux Khaos Legions.
Plus grand succès du groupe à ce jour, cet album rodé depuis plus d’un an sur les scènes du monde entier est à présent devenu un classique, que le public, entre deux séances de slam, reprend en cœur. A tel point que l’emphase n’est plus mise sur lui, mais sur l’intégralité du répertoire des Suédois.
C’est donc à un véritable best of que nous avons droit ce soir, et personne ne s’en plaindra. Le groupe se démène sur scène, Michael Amott en fait des tonnes, brandit sa guitare, se la joue duo la plupart du temps avec l’imposant bassiste Sharlee, mais c’est bien sur Angela qui attire tous les regards, elle qui plonge ses yeux d’un bleu profond dans le public pour déceler un impudent qui oserait lui résister…
Second temps fort, « My Apocalypse », qui pourrait être considéré comme un « tube » Death Metal par excellence, et qui accentue encore un peu l’hystérie d’un public qui est aux anges… Pas facile de shooter quand on reçoit en permanence des corps en mouvement sur la tronche, mais c’est ça le Metal !!!
Et il semble que le groupe, n’ait pas vraiment envie d’appuyer sur la pédale de frein !
Car ARCH ENEMY sur scène, c’est une machine de guerre… Image paradoxale pour un groupe qui milite pour l’égalité des droits sociaux et s’associe à Amnesty International, organisation présente sur la première partie de la tournée promotionnelle du dernier album. Mais à voir Michael, Angela, Sharlee, et Nick s’agiter comme de beaux diables pour nous donner le frisson, je ne vois guère d’autre métaphore à utiliser… Même si la musique du groupe ne m’a que très rarement touché, à l’exception de quelques morceaux, je dois reconnaître qu’en live, leur réputation sulfureuse n’est pas usurpée.
Après un solo de batterie de Daniel, qui laisse à ses comparses le temps de respirer, la course en avant reprend avec le terrible « Under Black Flags We March », qui fit l’objet d’une troisième vidéo, et qui, une fois de plus, met les spectateurs en transe…
Public d’ailleurs hétérogène ce soir, puisqu’on remarque pas mal de filles, des jeunes, mais aussi des quinquas venus chercher le frisson… C’est ça le Metal les gars !!!
Le concert se poursuit à une vitesse de croisière hallucinante, et je constate que si en studio le groupe me lasse rapidement, leurs morceaux prennent une autre dimension sur scène, et hypnotisent sans avoir à en rajouter.
Avec en plus un son très bon, puissant mais clair, mettant en relief la frappe de Daniel et les interventions de Michael, le tout devient très digeste.
« Intermezzo Liberté » permet à Nick de nous prouver son talent en solo, et qu’il n’a rien à envier à son collègue/fondateur du groupe.
Mais une fois de plus, cet intermède annonce la reprise de la tempête, avec « Dead Bury Their Dead », tiré de Wages Of Sin, premier album d’ARCH avec Angela au chant, qui n’a pas pris une ride, tout comme elle.
L’énergie est toujours là, le quintette semble infatigable, et nous balance avant le rappel les deux bombes que sont « Cruelty Without Beauty » (en gros, tout le contraire d’Angela, quoique ses vociférations sur scène peuvent parfois être assez impressionnantes…), et l’énorme « We Will Rise », sorte d’aveu des intentions du groupe, qui a ce moment là, se substitue à la voix des laissés pour compte de la société.
Blackout, et le groupe nous revient pour le baroud d’honneur final, avec « Snow Bound », « Nemesis » et « Fields Of Desolation ». On a peine à croire que le groupe joue déjà depuis plus d’une heure tant leur envie est encore intacte et qu’ils paraissent aussi frais…
ARCH ENEMY a prouvé ce soir qu’il était définitivement un des plus grands patrons de la scène Death mélodique mondiale, et que l’alchimie entre l’harmonie et la puissance que sa musique nous offre est bien digne de l’école suédoise de la moitié des 90’s… Implacables sur scène, ils ont démontré que le fossé qui les séparait de leurs premières parties était justifié, même si ceux ci n’ont pas démérité.
Une soirée chaude, très chaude pour ce mois d’octobre bien morose en tout cas. Alors merci aux quatre groupes de l’affiche, et mention spéciale à NO RETURN, et bien sur à ARCH ENEMY ! (9/10)
Ajouté : Vendredi 26 Octobre 2012 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Arch Enemy website Hits: 13653
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