Voilà plus de vingt ans que les finlandais nous abreuvent de leur Metal anticonformiste et fantaisiste d’extraterrestres. Le Punk, la Pop, le Heavy Metal, bien évidemment, l’Indus, le Funk, le Rock Progressif, tout y passe avec WALTARI. Diversité, approche artistique et musicale ouvertes sont les maîtres mots du quintet nordique. Tous ces détails font que WALTARI a été et est l’un des grands groupes de musique les plus créatifs et influents dans leur pays.
Seulement deux ans après l’excellent Blood Sample, le groupe du charismatique Kartsy Hatakka revient en force comme d’habitude avec ce onzième album au nom moqueur de Release Date, combinaison de genres alliant variété, puissance et souplesse. Irrésistiblement plus progressif et plus Heavy qu’auparavant, Release Date sonne bien plus Metal. Ainsi, le son, associé à une grosse production issue du Seahorse Studios rend cet opus plus brut que ces prédécesseurs. Toute la complexité de l’univers sonore WALTARI se retrouve au travers d’arrangements et de compositions alliant magistralement samples Electro Indus, des refrains tantôt Pop tantôt plus rauques, le tout vêtu et orné de guitares incisives et de riffs hyper accrocheurs.
Cet excellent album démarre avec ce morceau Indus Pop Metal «Get Stamped», mélange ingénieux vocal de Mike Patton et de Ozzy Osbourne. D’emblée, WALTARI annonce la couleur et relève le défi. On ne sait pas pourquoi, mais on sent à ces premières notes que le reste va nous subjuguer. Et effectivement, Kartsy et sa bande ne nous déçoivent nullement, que ce soit avec «Big Sleep», morceau de Heavy Prog de belle facture avec ses envolées lyriques lors des refrains, titre ô combien captivant et enjôleur.
«Let´s Puke Together», est lui aussi dans la veine Heavy mais en plus Rock et plus musclé, où le duo Lehtinen / Yli-Sirnio se dévoile encore plus agressif, et où le chanteur / bassiste fait encore des siennes et balance tel un cabotin ses textes… Et ce passage de Grindcore funky en plein milieu, déboulant de nulle part, mes aïeux… rien que d’y penser…
On arrive ensuite à l’œuvre centrale et magistrale de ce Release Date, «City Shamaani», titre fleuve découpé en cinq plages s’étirant de sa superbe sur plus d’une demi-heure. Un travail osé et à la hauteur du talent de WALTARI où il paraît presque impossible de décrire ce titre martien tant les enchaînements divers passent comme une lettre à la poste, maintenant un niveau de cohérence élevé pour ce titre et pour le reste de l’album. On retiendra notamment de cette piste le passage «Night Flight», Indus enrobé de Heavy lunaire, «The Incarnation Party», Indus Electro guidé à la double grosse caisse et soutenue par une basse cliquetante et des riffs de guitares en béton armé et pour finir «Sympathy Final» sous forme de ballade de toute beauté. La force de WALTARI est là : faire des albums au contenu varié, panaché mais qui semble d’une homogénéité sans nulle autre pareille. Arrive le tour de «THD», titre Punk Rock où l’âme des RAMONES plane sur eux, sympathique et empli de fraîcheur… Lui colle à l’arrière train «Sex In The Biergarten», titre plus basique, Heavy Rock disert et rêveur alors que «Wish I Could Heal» et son chant à la Anthony Kiedis de RHCP dans ce titre, morceau planant et reposant, au refrain fédérateur ne pourra que nous tranquilliser. Pour conclure, on a «Spokebone», morceau de World Music avec Värttinä qui confère à l’album un côté folklorique à l’Indus si prenant de WALTARI.
Un album auquel il faut laisser beaucoup de temps pour rentrer dedans et s’en imprégner, mais une fois ce pas franchi, on ne peut plus se passer de ces musiques enchanteresses et divines de WALTARI. Un très grand groupe, qui n’a jamais connu le vrai succès commercial qui lui incombait… Ce n’est pas grave, chez Metal-Impact, on est preneur ! Une heure et onze minutes de jouissance sonore. WALTARI signe encore un album intelligent et magnifique. Unique !!! Une bombe !!!