WHITESNAKE (uk) - Good To Be Bad (2008)
Label : SPV
Sortie du Scud : 21 avril 2008
Pays : Angleterre
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 53 Mins
Si j’étais une femme, je crois que je fantasmerais sur David Coverdale. Oh bien sûr, le bougre n’est plus tout jeune, mais il garde en lui cette classe et ce charme qui élèvent un showman au rang de star interplanétaire. Vulgairement, on dirait de lui qu’il fait partie de ces « vieux beaux », ces Rock stars vieillissantes mais au charisme et au talent intacts.
Coverdale, donc. Le troisième chanteur de DEEP PURPLE (succédant à Ian Gillan), l’homme qui fonda WHITESNAKE en 1978 (j’avais un an !!!). Celui là même qui influença grandement Jorn Lande ou encore Oliver Hartmann. 30 ans après ses premiers méfaits, le Serpent Blanc est de retour. Le dernier album studio date de 1997 (le sublime et bluesy Restless Heart) et, en dépit d’une reformation récente et de nombreux concerts (Live In The Shadows Of The Blues), exiger une nouvelle offrande semblait déjà beaucoup demander à notre David.
Sauf que le chanteur anglo-américain a trouvé le complice idéal en la personne du guitariste Doug Aldrich. Ce six-cordiste raffiné (bien qu’un peu flambeur) et très technique (très flambeur donc !!) peut enfin s’exprimer au grand jour après l’échec BAD MOON RISING et sa courte collaboration avec Ronnie James Dio. Secondés par Reb Beach (gratteux de WINGER), Uriah Duffy (basse), Timothy Drury (claviers) et Chris Frazier (batteur occasionnel de l’ex-WHITESNAKE Steve Vai), les deux compères, qui ne se quittent plus, se sont assurément fait plaisir. On note au passage que Coverdale s’est débarrassé du cogneur Tommy Aldridge, qui lui fut infidèle pour avoir joué avec l’ennemi intime numéro un, à savoir John Sykes (guitariste et compositeur sur 1987). Comme quoi, autant l’âge peut nous assagir, autant Coverdale semble cultiver cette rebelle attitude (le garçon a toujours été rancunier) qui lui fait dire ceci : il est parfois bon d’être mauvais … Good To Be Bad.
Un détail important cependant : si Restless Heart, à l’époque, avait des airs de retour aux sources du Blues (les influences musicales de Coverdale ont souvent été puisées dans la musique noire américaine, en plus du Rock britannique dont il est issu), ne nous méprenons pas. Sur ce Good To Be Bad, c’est bien de Big Rock dont on parle. Celui de 1987 et Slip Of The Tongue. Celui qui vrombit et qui allume les filles. Celui qui groove, sur ce titre d’ouverture, « Best Years » (où Coverdale explique clairement qu’il vit actuellement ses plus belles années), pas forcément exceptionnel mais qui donne déjà envie de se déhancher. Et ils sont rares, les combos de Hard d’aujourd’hui, à groover de la sorte, comme sur ce riff absolument énorme, qui constitue l’ossature de « Can You Hear The Wind Blow ».
Si avec les deux compos suivantes, « Call On Me » et « All I Want, All I Need », WHITESNAKE donne dans le bon Hard FM, on ne peut que se réjouir d’entendre par ci par là les éléments qui ont fait du Serpent Blanc une incroyable machine bien huilée : l’intro presque gospel sur « Lay Down Your Love » et ses quelques mesures évoquant « Still Of The Night », les refrains qui font mouche sur « Good To Be Bad » et « All For Love » (le meilleur titre de l’album), ou encore le solo hallucinant de rapidité et de maîtrise de Doug Aldrich sur « Got What You Need ». Comment ce type fait-il pour jouer si vite avec tant de feeling ?!!! Preuve que le père David a vraiment trouvé le musicien qui lui manquait … depuis John Sykes.
D’ailleurs, on peut regretter que l’omniprésence d’Aldrich laisse beaucoup moins d’espace à son collègue Reb Beach, au style différent mais tout aussi remarquable, et peut-être ce dernier s’est-il moins impliqué dans la conception de l’album. Mention spéciale en revanche à Chris Frazier, qui a su apporter sa touche personnelle nécessaire à Good To Be Bad pour lui insuffler constamment du rythme et de l’énergie. Quant au beau David, il a bien conscience que les années passent, et plutôt que de nous assaillir de lignes de chant suraiguës comme il le faisait il y a quinze ans (« C’mon babyyyyyyyyyy »), il préfère se concentrer sur sa voix chaude et rauque, qui me donne encore le frisson sur la ballade « ‘Til The End Of Time », folk et intimiste à souhait (pas comme l’autre ballade « Summer Rain » qui ressemble à un générique de feuilleton américain pour teenagers).
Au terme de ces 53 minutes de retrouvaille, je peux vous dire que Good To Be Bad n’est sûrement pas l’album de l’année, et avec le temps je ne suis pas sûr de pouvoir autant le savourer que Slide It In, Resless Heart ou encore Saints And Sinners. Honnêtement, les fans dont je fais partie en attendaient peut-être un peu plus. Mais WHITESNAKE is back. C’est bien là le principal.
Ajouté : Mardi 15 Avril 2008 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Whitesnake Website Hits: 14127
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