NORTHER ou la chute vertigineuse d’un groupe. Ce pourrait être le titre d’une biographie sur le combo finlandais. Mais ce ne sera juste que la chronique du dernier opus en date, tout simplement intitulé N. Un patronyme d’album à l’inspiration limitée qui va de paire avec le vide sidérant d’inventivité habitant cet album aux compositions fantomatiques. Avec une carrière commencée en 1996 démarrant sous des auspices un peu plus élogieux, le quintet finlandais n’en finit plus de glisser vers l’anonymat et la platitude les plus sévères. Une déchéance que l’on pourrait qualifier de volontaire tant NORTHER semble vouloir s’orienter vers un Death Mélodique aux relents de Pop sirupeuse infecte. Monumentale erreur !
Du noyau dur initial, il ne reste plus que le guitariste et despote Petri Lindross qui avouons le, semble plus concerné par ses activités au sein du groupe de Metal Folklorique ENSIFERUM ! Et l’arrivée d’un nouveau marteleur de fûts en la personne de Keikki Saari ne changera pas la donne ni même le travail de production de Anssi Kippo (C.O.B.) et le mixage de Fredrik Nordström (DARK TRANQUILLITY ARCH ENEMY, IN FLAMES), au studio Fredman en Suède. Etre si bien entouré pour pondre un album de cet acabit, quel gâchis et quelle perte de temps notamment pour Nordstrom. Sur produit pour masquer les carences inspiratrices du combo, il ne ressort pas grand chose de ce N. Chiant, fade, simpliste, la bande de Lindross nous offre une rondelle insipide, sans surprise, balourde et d’un prévisible ahurissant. On s’ennuie ferme durant ces quarante minutes. Et quarante minutes, cela peut être très long. Le trop plein de voix claires de la part de Kristian Ranta y sont pour beaucoup dans le malaise ambiant et ne font qu’achever les titres : on retiendra notamment les morceaux «Frozen Angel» et son refrain Pop troublant de fausse émotion mais sur lequel on ne pourra qu’esquisser un sourire d’amusement. Et que dire de «If You Go», cette ballade mièvre, du grand n’importe quoi, plus énervante et enrageante qu’autre chose. Il ne transpire aucune émotion, cet album semble avoir été conçu sans aucune âme. Pour pallier ses défauts majeurs, l’accentuation est mise sur le recours aux gros riffs bien gras, histoire de masquer les déficiences dans les compositions des titres. On constatera la même chose des nappes de claviers qui n’apportent pas de grande valeur ajoutée aux dits titres. Certes des jeunes adolescents ne connaissant pas le combo nordique pourraient y trouver leur compte, le produit étant complètement surfait et calibré pour ce type de public, sans vouloir les offenser ni les mépriser.
Mais disons le franchement, ce cinquième album N n’est pas bon du tout. Un ratage, ok, cela arrive, mais là, c’est un total fiasco. Mou du genou vu le genre pratiqué, le groupe enchaîne les déceptions. Une solution à envisager : que NORTHER se reconvertisse dans les ordres et se cachent sous des cuculles qui peut être, à force d’introspection, leur permettront peut-être de se remettre en question et de méditer sur les raisons de leur chute artistique…Un groupe vraiment énigmatique…