Je sais maintenant, bien que né beaucoup trop tard, ce qu’ont provoqué les attaques blitzkrieg de la Luftwaffe sur Londres. Un chaos démentiel, méthodique, digne de l’armaggedon. Lorsque les sirènes résonnent, et que le bourdonnement des bombardiers fait taire le silence, il ne reste plus qu’à prier, et à espérer que les projectiles tombent au loin. En vain.
Et bien dites vous que le second album de THE ARCANE ORDER est la même chose, en pire. Je dois avouer qu’après l’écoute intensive de In The Wake Of Collisions, j’ai rendu les armes devant la quasi perfection avec laquelle le groupe tend des traquenards pour mieux vous faire trébucher. Après la grandiloquente intro de « Death Is Imminent », on se retrouve encerclé comme jamais, et le tir de rafale ne connaît aucun répit. Le nom de DIMMU BORGIR vient immédiatement à l’esprit, pour le mélange de puissance et de mélodies, de blast-beats furieux et d’arrangements léchés, mais il serait mesquin de réduire TAO à la hauteur d’un vulgaire clone de SHAGRATH et sa bande.
« Between Reason And Hubris » enflamme les débats en diluant son Thrash effréné dans un solo de toute beauté, cristallin et incisif à la fois. « Eruptions Of Red » et ses sept minutes de pesanteur semble être la pièce de choix de cet album, si tant est qu’un climax puisse être dégagé. Les émotions sont tangibles, la force de frappe bien réelle, et la tension ne faiblit pas. L’instrumental « When Oceans Become Deserts » offre une plage de diversion, à la manière d’IRON MAIDEN, avant que le gouffre ne s’ouvre définitivement sur le dantesque « Unleash The Tyrant », qui relègue tous les petits camarades apprentis bruitistes cent lieues derrière. L’abécédaire du parfait serial killer sonore, du boulot d’artiste. Rien à dire. D’autant plus qu’un peu plus tard, la charcuterie infernale réouvre ses portes au doux son du furibard « Sanctity Of Allegiance », qui nous ramène aux heures sombres d’un CRADLE début de carrière, mâtiné de AT THE GATES pas content du tout. Les dernières côtelettes se vendent sur fond de « Horizons Buried », ambiancée à souhait, dont l’intro s’échoue sur les rives d’un riff redondant au possible, soutien impossible d’un chant habité qui hurle sa haine de la mièvrerie ambiante.
Metal Blade. Je viens de comprendre que ce nom nous offrira encore et toujours des signatures de qualité, promptes à déclencher l’enthousiasme dans la communauté Metal, et ce depuis les mythiques samplers « Metal Massacre ». Si l’histoire se répète, c’est qu’il y a une raison. Pas de hasard.
Regardez bien le ciel…