THRASHFEST CLASSICS 2011 - Le Bataclan à Paris (27/11/11)
Groupes Présents au concert : MORTAL SIN (au), HEATHEN (usa), DESTRUCTION (de), EXODUS (usa) ; SEPULTURA (br)
Date du Concert : dimanche 27 novembre 2011
Lieu du Concert : Le Bataclan (Paris, France)
En traînant un peu sur le groupe Thrashfest Classics 2011 sur un réseau social bien connu, j’ai lu que l’orga du festival avait un peu peur de la faible affluence éventuelle au Bataclan ce dimanche. J’espère qu’il a été rassuré assez vite, car dès la montée d’EXODUS sur scène, la salle était quasiment comble. Un minimum pour une affiche pareille, qui réunissait l’espace d’une demi journée la crème de la crème de la scène Thrash des 80’s, tous continents inclus ! Lisez moi ça ! MORTAL SIN, HEATHEN, DESTRUCTION, EXODUS et SEPULTURA, rien que ça ! De quoi passer un dimanche après midi dans une fournaise totale, d’headbanger comme des tarés, et se rappeler de ce bon vieux temps où les cadors de l’extrême sortaient classique sur classique. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Du jeune fan à peine pubère au vieux bourrin la veste lardée de patches et de badges semblant émerger d’un passé lointain, toutes les tranches d’âges étaient réunies aujourd’hui dans cette superbe salle pour célébrer cette orgie de décibels qui allait nous emmener loin, très loin…
On commence en douceur, avec les Australiens de MORTAL SIN, venus nous compter les légendes morbides qui animaient leurs premiers vinyles, les désormais cultes Mayhemic Destruction et Face Of Despair. Un groupe qui n’a pas eu l’attention qu’il méritait à l’époque et dont la discographie mérite une réévaluation objective. Débarquant sous la forme d’un quartette pour entamer les hostilités, sans leur frontman, ils assurent un lever de rideau énergique et mitigé, naviguant entre le Heavy bien dru et le Speed bien velu. Avec une attitude on stage assez agressive mais bon enfant, ils ont chauffé le public à blanc, et plus spécialement les premiers rangs qui semblaient vraiment avoir envie d’en découdre. On est Thrash ou on ne l’est pas ! Alors bien sur, les moments forts ne manquaient pas, surtout pour un set aussi court, et au moment même où un quinqua fringuant se mit à réclamer « Lebanon » en hurlant, le groupe s’est fait un plaisir de s’exécuter, à ma plus grande joie ! Ce morceau d’abord assez simple contient un des riffs les plus malins des années 80, très redondant, sans compter les changements de rythme incessants qui le font rebondir de plus belle ! Ajoutez à ça l’imparable « I Am Immortal » qu’on retrouvait en ouverture de Face Of Despair et « Blood Death Hatred », et vous obtenez un lever de rideau magistral, qui laissait augurer d’une suite plus qu’alléchante. A la fin du set, le chanteur a fini dans la fosse à serrer plus de paluches qu’un politicien en campagne. Et son sourire en disait long… (8/10)
HEATHEN… Dieu que j’ai fantasmé sur ce combo après la sortie de Breaking The Silence… Et lorsque mon pote Jay m’avait annoncé la sortie de l’album du comeback, The Evolution Of Chaos, je me suis trouvé pris de convulsions à la peur d’être déçu… Crainte qui avait vite été remplacée par une euphorie justifiée à l’écoute du skeud en question, dont la qualité restait au dessus de tout soupçon ! Et cet après midi, ils sont là, devant moi, à jouer les classiques des classiques… Après une courte intro, c’est la glorieuse période des 80’s qui inonde nos poumons avec pas moins de trois hits à la suite, « Pray For Death », « Goblin’s Blade » et « Open The Grave », et le constat s’impose… C’est le délire ! La réponse du public ne se fait pas attendre, et rien que le fait d’entendre les mecs du premier rang chanter en yaourt, emportés par l’enthousiasme, me donne le sourire…Tout est là, les riffs d’acier, la rythmique volubile, et ce chant si particulier et inventif. Sur scène, c’est la même chose, Lee fait virevolter sa guitare, David module son chant entre grognements vindicatifs et nappes veloutées, c’est la Bay Area made in France, et on tombe dans le piège les deux pieds en avant. Ce groupe aurait mérité à l’époque d’être porté au panthéon des groupes les plus créatifs, et il semble qu’aujourd’hui, la revanche soit là. Et ils la méritent !!!
Après une seconde intro, c’est Victims Of Deception qui trouve sa tribune, et si lors de sa sortie, cet album m’avait vraiment déçu, il trouve un nouveau relief en live, et finit par me séduire… Avec un petit problème technique pour la seconde guitare qui sonne soudain comme une vieille gratte espagnole un brin désaccordée, déclenchant pas mal de sourires dans l’audience, ce qui ne contrarie nullement le groupe qui continue sur sa lancée, accueillant même les premiers slammeurs de la journée ! On se finit sur un « Death By Hanging » de légende, pendant lequel David semble avoir quelques problèmes de gosier, mais qu’importe, le public prend la relève et assure un final dantesque à une performance exceptionnelle qui confirme tout le bien que l’on peut penser de la reformation d’HEATHEN. Chapeau messieurs, et merci de m’avoir permis de vous voir enfin en live ! (9/10)
Se déroule après quelques minutes d’attente le backdrop de DESTRUCTION, les Européens de la journée, bien décidés à montrer que le Thrash allemand tient toujours une place prépondérante sur l’échiquier mondial. Avec un concert en demi teinte au départ qui n’a fait que monter en puissance pour finir dans des proportions orgiaques, le trio a définitivement accompli sa mission avec brio, et bien sur, fait la part belle aux incunables que sont, et seront toujours Sentence Of Death, Infernal Overkill, Eternal Devastation et Release From Agony. Schmier est toujours aussi imposant, surtout comparé au fluet Mike, qui pourtant ne s’en laisse pas compter et décoche des riffs venus des entrailles de l’enfer. Les classiques déboulent sans crier gare, mélangés à des minis enchaînements permettant au groupe d’interpréter plus de morceaux sans dépasser la durée du set. Alors bien sur, les increvables « Mad Butcher », « Eternal Ban » et « Bestial Invasion » obtiennent le plus de suffrages, et même si la prestation de cette fin d’après midi ne se hissera jamais à la hauteur de l’insurpassable Live Without Sense, avec en pivot un Vaaver décidément infatigable, DESTRUCTION n’a pas ménagé sa peine, avec jeté de canette avant « Bestial Invasion » qui a connu quelques rebonds, avant que le public ne reprenne le leitmotiv de ce titre à pleins poumons. Et alors que sir Schmier réclame un méga mosh pit pour le final - les premiers rangs s’exécutant alors - c’est bien sur « Curse The Gods » qui finit le boulot, dans une ambiance de folie, et une température qui n’en finit pas de grimper. Je me demande dans quel état on va finir !!!! (8/10)
Ne tournons pas autour du pot, le moment fort de ce Thrashfest Classics 2011, le quart d’heure de barge, l’orgie sonore nous a été une fois de plus offerte par EXODUS, qui décidemment ne décevra jamais sur scène…J’ai eu beaucoup de mal à trouver les mots exacts pour décrire la performance hallucinante de la bande à Gary Holt, et je me contenterai de dire que leur set fut ce que tout concert de Thrash doit être. Bon, amical, violent, et fun. Ca vous rappelle quelque chose ??? Etrange…
A peine la setlist lue, je savais que cette heure passée en compagnie des ricains allait aller au delà tout ce qu’on pouvait attendre, mais je ne me doutais pas que l’intensité allait dépasser celle de leur prestation au Hellfest 2010. Comment expliquer que le BIG 4 s’appuie sur deux groupes dont les concerts sont souvent décevants (MEGADETH et ANTHRAX pour ne pas les nommer), alors qu’EXODUS est sciemment laissé dans l’ombre ? La faute à Impact Is Imminent, le seul album moyen qu’ils n’aient jamais sorti ?? Arrêtons là la plaisanterie, les deux cadors pré cités ayant fait bien pire au cours de leur carrière… Mais là, tout de suite, maintenant, on s’en tape, et après l’intro parlée de rigueur qui amorçait les premiers sillons de Fabulous Disaster, c’est bien sur « The Last Act Of Defiance » qui sert de pétard d’amorce, et c’est parti…pour ne plus jamais ralentir !!! Rob est comme d’habitude tel un lion en cage, semblant livrer un combat de catch imaginaire, tandis que Gary, l’allure toujours aussi juvénile, arpente la scène de long en large pour être sur de ne pas léser qui que ce soit. Tom Hunting possède toujours cette fluidité incomparable qui le rapproche d’un Dave Lombardo version hystérique, tant ses baguettes virevoltent sur les fûts à une vitesse effarante ! Après un petit arrêt sur la case du trop mésestimé Pleasures Of The Flesh avec « Chemi Kill », qui avait fait dire aux critiques qu’EXODUS tentait trop de se rapprocher de MEGADETH, le quintette entame « A Lesson In Violence », et il est vrai que ce soir, c’est bien à eux de donner des leçons, à tel point qu’on se demande encore pourquoi ils ne figurent pas en tête d’affiche ce soir ! Le public exulte, moi aussi, et tout le monde chante en chœur en un unisson infernal, véritable appel aux Dieux du Metal ! Après une présentation en règle des musiciens, dont un Lee Altus qui en est à son second concert aujourd’hui, on repart sur une seconde partie entamée par l’intro de « Pleasures Of The Flesh ». Un peu de mal pour Rob qui doit lire les paroles scotchées sur le sol, mais on s’en tape, car ensuite c’est « Piranha » qui échauffe un peu plus les esprits. Esprits bouillonnants pendant l’exécution de « Metal Command », hymne comme on en fait plus, durant laquelle Tom a un peu de mal avec la régularité avec la double pédale. Il faut dire que vu le rythme de croisière du concert, il n’a pas beaucoup le temps de souffler ! A ce moment là un jeune slammeur monte sur scène, donnant l’accolade à Rob, qui va empêcher un membre de la sécu de le faire descendre, pour continuer à chanter avec lui ! Putain, c’est pas de l’attitude noble ça ???? Le jeune en question est aux anges bien sur, et on ne peut que sourire en constatant qu’EXODUS n’a en rien oublié la fidélité de ses fans… C’est juste… beau ! Et le public exulte !!! Du coup, le refrain et les « Ho, ho, ho » de « And Then There Were None » sonnent comme une célébration méritée, et ajoutent à la douce folie ambiante d’une salle qui ne respire que pour ce groupe qui fait tomber toutes les barrières. Si cela était encore possible, « Bonded By Blood » crame ce qui nous reste de neurones, tandis que le Circle Pit s’agrandit à l’occasion de l’impensable « The Toxic Waltz »… Sincèrement, je n’aurais pas eu mon matos avec moi, je me serais joint à eux, pour péter les plombs une bonne fois pour toute et partir en vrille comme quand j’étais adolescent… Parce que je le suis à ce moment précis !!! « Everybody’s doing the Toxic Waltz »… Et c’est vrai putain, c’est vrai !!! Et histoire de nous achever bien méchamment, le groupe à gardé l’atomique « Strike Of The Beast » pour la fin, pour être bien sur que l’herbe ne repoussera pas… Le mosh central prend des proportions inquiétantes, et ressemble à un cyclone prêt à tout avaler sur son passage… Et voilà, c’est fini… Le jeune fan remonte sur scène, se voit offrir la setlist, joue avec la guitare de Lee, et repart un sourire béat aux lèvres… Comme moi… J’en aurais voulu encore et encore, juste pour faire durer ce moment magique… Et j’ose le dire, j’ose l’affirmer ici même, ce set d’EXODUS était le meilleur concert que j’ai vu de ma vie entière !!! Que ça va être dur pour SEPULTURA… (10/10)
Et c’est au son de l’intro d’Arise que les SEPULTURA investissent la scène du Bataclan, pour un set évidemment axé sur le triptyque Beneath The Remains, Arise et Chaos AD. Et c’est justement « Beneath The Remains » qui entame les hostilités, et montre un groupe en forme, en très grande forme ! Andreas, avec sa veste à patches incarne à merveille le musicien des 80’s entièrement dévoué à la musique, tandis que Eloy cogne comme un damné sur son kit, assurant comme un diable malgré son jeune age. Derrick est impeccable en maître de cérémonie, harangue le public, et multiplie les mimiques, laissant Paulo sagement égrener ses notes de basse sur le flanc gauche de la scène.
« Refuse/Resist » et son chaos contrôlé continue le travail de sape, et même si le quartette fait montre d’un professionnalisme au dessus de tout soupçon, et que la réponse du public est immédiate, je ne peux m’empêcher de regretter le grain de folie immense qui avait animé le set d’EXODUS… Désolé de résumer à ce point la prestation de la tête d’affiche, qui aura su satisfaire à merveille les attentes du public, mais ma tête résonnait encore des accords en quinte de « Strike Of The Beast », et j’avais beau me concentrer sur les classiques que sont « Mass Hypnosis » ou autres « Altered State », je ne pouvais pas oublier l’heure précédente passée en compagnie d’EXODUS… Et je confirme ce que j’avais affirmé quelques lignes plus haut, ils auraient du être en tête d’affiche ! Non que Derrick ne parvienne à remplacer Max (il chante maintenant bien mieux les classiques du groupe que ne le fait son ancien leader d’ailleurs…), non qu’Andreas ne se donne à cent pour cent, mais que voulez vous, en tant que fan – et non journaliste – nous avons tous nos préférences, et la mienne était affichée clairement ce soir là…Il n’en reste pas moins que SEPULTURA a fait le boulot et remporté l’adhésion haut la main, et terminé sur un rappel de folie, parvenant même à susciter des réactions épidermiques malgré la fatigue ambiante. (8/10)
En résumé, je dirais que ce Thrashfest Classics version 2011 a tenu toutes ses promesses et même plus, et j’en remercie les organisateurs qui ont fait un travail fantastique et offert au public un bien beau cadeau de Noël un mois avant l’heure… Mais je camperai quand même sur mes positions, malgré la qualité de l’ensemble des prestations…
EXODUS ruuuuuuuuuuuuuuuuuulez !!!!!!!
Ajouté : Lundi 12 Décembre 2011 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Thrashfest Classics Hits: 17279
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