PAIN (se) - Divan du Monde à Paris (25/10/11)
Groupes Présents au concert : ENGEL (se), PAIN (se)
Date du Concert : mardi 25 octobre 2011
Lieu du Concert : Divan du Monde (Paris, France)
Le Divan du Monde ce soir a le privilège d'accueillir sur nos terres un des side-projects les plus fameux du Metal extrême, le bébé d'un créateur fou qui n'a d'autre limite que celle de son imagination, j'ai nommé le fabuleux PAIN, de monseigneur Peter Tägtgren. La salle affiche inévitablement complet en ce 25 Octobre 2011, mais comment pouvait il en être autrement... Venus en masse célébrer le retour du géant suédois, les fans investissent le Divan qui nous promet ce soir une soirée plus que confortable, et un voyage à travers l'Electro Pop Metal guidé par un de ses plus fabuleux disciple. Public hétéroclite, constitué presque autant de femmes que d'hommes, de jeunes comme de moins jeunes. Le genre de public qu'on aime rencontrer, et qui prouve que la musique fait tomber toutes les barrières.
Mais avant l'arrivée de Docteur Peter et mister PAIN, il faut déguster la mise en bouche, en l'occurrence, les suédois de ENGEL, que je n'avais jamais écoutés avant cette soirée. Oui je dois l'admettre, j'ai encore des lacunes, que je ne demande d'ailleurs qu'à combler !
Le quartette arrive on stage au son d'une intro classique et discrète, et c'est parti pour quelques quarante minutes de promo, histoire de convaincre les sceptiques quant à leur présence à l'affiche de cette tournée.
Ne biaisons pas le discours, surtout qu'à force de biaiser, on dérape et ça fait mal, et il convient donc de poser la question qui tâche et qui fâche. Doit on juger la prestation d'un groupe par rapport à ses qualités musicales intrinsèques ou par sa simple aptitude à procurer des sensations au public au détriment de quelques défauts qui pourraient être rédhibitoires en studio ?
Si l'attitude est la clé, alors ENGEL a livré une performance qui a ravi le public. Délivrant une musique puissante à la lisière du Néo Death en vague dans les pays nordiques depuis la fin des 90's, AT THE GATES, SOILWORK ou IN FLAMES en tête de file, ENGEL a prouvé ce soir qu'il était un groupe d’ouverture de première bourre, et ceci malgré des gimmicks qui m'ont rappelé les plus grandes heures du Heavy Metal des années 80. Gageons que Marcus Sunesson et Steve Drennan ont du pas mal observer les pas de danse et les poses de certains duettistes allemands, tels Wolf Hoffman et Jörg Fischer ou encore Rudolf Schenker et Matthias Jabs... Sympathique au début, mais un peu trop récurrent, surtout en ce qui concerne le désormais cultissime "Feedback + index levé au ciel" de Marcus...
La musique quant à elle est idoine pour un groupe d'ouverture de PAIN, et ENGEL de piocher dans ses deux albums pour contenter un public vraiment investi, et avec une réelle envie de s'éclater et d'en découdre.
Les passages ultra brutaux sont bien sur majoritaires, teintés de digressions mélodiques inhérentes au style pratiqué, mais nous sommes bien loin du génie de SOILWORK, et la voix de Magnus "Mangan" Klavborn, très limitée en chant clair, met en évidence les limites du groupe. Rien de bien original, si ce n'est la frappe très inventive de Jimmy Olausson, et son minuscule kit digne d'un jazzman, et de plus, le groupe est desservi par un son catastrophique, handicapant principalement Magnus, dont le gosier tourne à vide par alternance, ce qui est quand même un comble pour un hurleur caverneux. Rien de bien notable, à part la timide tentative de mosh circle sur "Propaganda", et une fusion un peu plus poussée avec l'audience sur un titre particulièrement électro. A revoir en tête d'affiche pour constater si le niveau du groupe est digne des cadors de la scène d'Europe du Nord.
(NDJ : Merci messieurs au passage d'avoir inondé les trois premiers morceaux de lumière rouge tourbillonnante, c'est toujours pratique pour prendre des photos qui ne valent rien!)
Après un bref interlude symbolisé par un tombé de rideau violet (ce qui devrait d'ailleurs être fait plus souvent pour certains groupes ayant besoin d'une atmosphère particulière. Il n'y a rien de plus frustrant et démystifiant que de voir des roadies préparer le matos d'une tête d'affiche), l'intro résonne violemment dans un Divan du Monde surchauffé et surexcité, et le décor on stage annonce la couleur bien avant la musique. Quatre écrans vidéo, une batterie centrale imposante et majestueuse, et soudain, la première vague du tsunami arrive, et PAIN entre en scène sous des acclamations hystériques. Et c'est parti pour plus d'une heure de démonstration de force et de cohérence, contre laquelle tous les arguments négatifs semblent vains et déplacés. Comment croire que PAIN ne soit qu'un jouet entre les mains de Peter Tägtgren, quand on constate le niveau de perfection de ses compositions ?
Le concert de ce soir fut la preuve flagrante qu'avec des morceaux simples mais efficaces, couplés à une mise en scène brillante - le tout mené par un groupe carré au possible à la pratique irréprochable - on peut offrir une prestation quasi parfaite sans avoir à en rajouter. Mais c'est de Peter Tägtgren que l'on parle et ceci n'a rien d'étonnant... Avec une setlist en tout point identique à celle du reste de la tournée, le quartette joue la sécurité, et de toute façon, lorsque l'on a que des hits à son répertoire, le choix devient d'une simplicité lénifiante...
Alors bien sur, la part belle est faite au petit dernier, le monstrueux You Only Live Twice, promo exige, mais quand on connaît la qualité du disque en question, comment se plaindre ?
Et c'est d'ailleurs avec "Let Me Out" que le groupe entame sa prestation, et première constatation, quel son, mais quel son! Puissant à décorner les bœufs mais sans pour autant donner mal au crâne, avec des graves brillants et profonds et des médiums parfaitement réglés, il nous plonge directement au cœur de la bête et nous hypnotise en quelques secondes.
Chapeau à l'ingé son!
Alors bien sur, PAIN en tournée, c'est juste un groupe de scène qui accompagne Peter, mais au vu de l'investissement du backing band, on a vraiment le sentiment d'assister à la prestation d'un vrai groupe soudé, ce qui est plus qu'appréciable! Et les morceaux défilent, toujours agrémentés d'un light show impeccable et de vidéos diffusés sur les écrans en background, et la leçon donnée par Peter est lumineuse. Pas besoin d'effets de manche téléphonés, quand on a un répertoire aussi solide, et que l'on sait si bien harmoniser l'équilibre entre puissance fatale et mélodies létales, tout devient si simple. Et quel charisme! Peter est de cette trempe d'artistes multicartes qui transforment en or tout ce qu'ils touchent, à l'instar de Devin Townsend. Et le fossé entre ENGEL et PAIN se creuse de titre en titre, dessinant tout l'écart qui sépare une formation qui se contente de rester en surface et un artiste qui va au bout des choses avec flair.
"Dirty Woman" affole un peu plus les débats avec ses clins d'œils salaces, avant que "Zombie Slam" et ses crânes bleutés délicatement éclairés n'enfonce un peu plus le clou. Pas de temps mort, pas de perte d'énergie, le leitmotiv de la soirée est décidément l'efficacité! "End Of The Line" est soutenu par son pendant vidéo, et le cri à l'unisson du public juste avant le solo a de quoi donner quelques frissons! Quelle communion!
Même constat pour "Suicide Machine" avant que Peter n'exige du public un investissement total sur le mal nommé pour le coup "Nailed To The Ground", qui permet aux spectateurs de faire vibrer le plancher du Divan, dans un élan vertical qui fait même trembler le balcon! S'ensuit le tubesque "The Great Pretender", sensiblement éloigné du titre homonyme repris par Freddie Mercury, et qui mise tout sur un refrain simple, mais tellement percutant! La fin du morceau, très atmosphérique et travaillée, permet un enchaînement divin avec "I'm Going In" tiré de Cynic Paradise, et son backdrop en forme de déclaration d'allégeance au Metal. Décidément, entre DORO et PAIN, le malin a encore de beaux jours devant lui avec tous ces VRP qui lui assurent une publicité maximum!
Et toujours aucune baisse de régime alors que PAIN entame son dernier morceau avant le long rappel, avec le toujours fédérateur "Monkey Business"... Petit black-out avant le dernier baroud d'honneur d'une partie gagnée depuis fort longtemps, et le rappel commence sous les meilleures auspices avec un "Have A Drink On Me" version acoustique qui a tout d'une invitation de la part de Peter, et ça déroule ça déroule, jusqu'à un final apocalyptique durant lequel le groupe et le public ne font plus qu'un...
Comment décrire cette soirée, comment décrire la joie qui nous a envahie... Peut être en vous parlant d'une fan, qui a passé la soirée à mes côtés... La cinquantaine bien frappée, cette femme à fait montre d'une implication totale, faisant le signe du diable toutes les dix secondes, applaudissant à tout rompre, haranguant le quartette, chantant, headbangant, sans jamais paraître ridicule, bien au contraire... C'est ça PAIN, un groupe intergénérationnel, qui réunit le temps d'un concert une faune bigarrée, mais soudée par un instinct tribal de complète dévotion à cette musique si particulière...
Je dois l'avouer, je n'ai jamais été un grand fan d'HYPOCRISY. Mais en assistant au concert de PAIN ce soir, j'ai compris pourquoi j'aime quand même Peter. Parce qu'il réunit à lui seul tout ce que l'on peut attendre d'un leader de Metal. Le naturel, la simplicité, le charisme, et un talent énorme.
Mais juste un détail Peter. Ton groupe, tu aurais du l'appeler PLEASURE. Parce que je ne vois pas quelle douleur il pourrait nous infliger...
SETLIST PAIN :
• Let Me Out
• Dancing with the Dead
• Psalms of Extinction
• Dirty Woman
• Zombie Slam
• End of the Line
• Suicide Machine
• Nailed to the Ground
• It's Only Them
• The Great Pretender
• I'm Going In
• Monkey Business
Rappel :
• Have a Drink on Me (Acoustique)
• Supersonic Bitch
• Fear the Demons
• Same Old Song
• Shut Your Mouth
Ajouté : Mercredi 26 Octobre 2011 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Pain website Hits: 15719
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