Avant d’aborder la musique de C.H.R.Y.S.E.I.S., il faut déjà essayer de comprendre ce qu’est ce groupe. Et d’abord, qu’est-ce que ça veut dire C.H.R.Y.S.E.I.S. ? Cela pourrait être la prêtresse d’Apollon de la mythologie grecque qui fut offerte à Agamemnon. Mais ce n’est pas ça. Cela veut dire Consortium of Human Resistance from Yuggoth for the Search and Exploration of Irregular Systems. Il fallait l’inventer celle-là ! Et puis, ça fleure bon les tentacules et les pédoncules qui pendouillent de partout et vous gratouille les trous de nez sans qu’on leur ait rien demandé, non ? Un truc qui va faire chuter votre SAN (sante mentale) dans les profondeurs abyssales qui lui sont promises depuis belle lurette. Serait-ce une branche occulte du célèbre TOC (Trouver Objet Caché) ? En tous cas, c’est certain, l’inspiration lovecraftienne n’est pas loin, et Omnio et Uruk-Xul Chaac Uayeb ne s’en cachent nullement. Bon, je n’ai rien contre le jeu de rôles L’appel de Chtuhlu, mais je n’aime pas les écrits de Lovecraft. Sur ce, je me lance dans l’exploration du premier volet de LES CHRONIQUES DE GAÏA, une fiction que compte développer le groupe sur plusieurs albums.
Presence Of The Past commence par une intro, « Escape From Yuggoth », qui laisse augurer de bonnes choses. Une ambiance lourde, insistante et assez spatiale renforcée par les effets synthétiques et les voix incantatoires qui forment un tout cohérent malgré une dissonance travaillée. Là, je me suis dit que je tenais sûrement quelque chose d’original. J’attendais donc la suite avec une grande impatience. Malheureusement, je me suis vu confronté à un Thrash-Death relativement classique, seulement, relevé par des interventions synthétiques pas forcément bien dosées par rapport au volume sonore général… beaucoup trop appuyées. Les compositions ne sont pas à la hauteur du projet et ne nous emmènent pas dans cet autre monde que je recherchai et que je pensais trouver. « Oceans » m’a quand même réconforté avec son côté groovy et psychédélique, mais cela n’a pas réussit à me faire passer la déception première. Il faut dire, à leur décharge, que la production ne les a pas aidés non plus. Leur concept méritait mieux pour pouvoir donner tout ce qu’il avait à donner. Peut-être que le volume 2 de LES CHRONIQUES DE GAÏA ira dans ce sens. C’est tout ce que je leur souhaite. Parce que, finalement, je suis persuadé que Omnio et Uruk-Xul Chaac Uayeb ont quelque chose à apporter avec leur musique et leur délire chtonien.