PRONG… un groupe qui dure, qui dure, mais qui n’a jamais véritablement percé, restant dans l’ombre d’une scène Metal les boudant, va savoir pourquoi. Surtout quand on connaît le talent du groupe et son potentiel à pondre des albums étonnants, novateurs tout en gardant la touche PRONG. Parce qu’il y a bien une touche PRONG. Quelque chose dans le son assez froid de la guitare. Une manière de manier les fûts à la batterie (même si j’avoue toujours regretter la façon de jouer de Ted Parsons, si systématique et pourtant riche) qui évite la majeure partie du temps la surenchère. Et, bien sûr, la voix de Tommy Victor si caractéristique et parfois limitée. Et puis, il ne faut pas oublier la manière de composer les morceaux et cette façon de manier et d’abuser des harmoniques que possède Tommy. Un riff PRONG, c’est souvent signé. Et avec Power Of The Damager, on n’échappe pas à cette règle !
Ce n’est peut-être pas le meilleur album du groupe, mais il sait faire le pont entre l’avant Cleansing (que beaucoup semble avoir oublié !) et l’après Cleansing. Je sais, Cleansing est loin derrière maintenant, mais il marqua un tournant fort dans la carrière du groupe.
Un titre comme « The Banishment » est d’une ambiance très Indus avec son riff entêtant et entraînant. La batterie un peu dansante ajoute une touche groovy des plus appréciables. Par contre « Pure Ether » donne l’impression d’être tout droit sorti de Prove You Wrong. Une guitare assez aérienne et une utilisation abusive du charley sur l’introduction renforçant cette impression. On pourra aussi noter « Third Option » dans les titres phares de cet album. Empli de force, de violence et d’une certaine spontanéité dans l’intention.
Par contre, je me demande pourquoi avoir choisit le titre de « Power Of The Damager » pour l’album. Ce titre, même s’il n’est pas vraiment mauvais en soi, n’est pas non plus le plus percutant ou le plus intéressant de la galette. Un poil décevant.
Power Of The Damager n’est pas l’album de l’année, mais il complète parfaitement la discographie de PRONG. Il saura peut-être réconcilier les fans de la première heure et les derniers arrivés. Et on ne peut que souhaiter que les prochains efforts soient toujours dans la même veine.