1979. Hard Rock et Punk se côtoie mais ne se rejoignent pas beaucoup. Et pourtant, en France, un groupe va réussir le pari de mélanger la musique Hard et la hargne Punk dans un groupe devenu incontournable, aux textes assassins et revendicateurs.
TRUST est devenu un groupe connu de tous, principalement par le titre « Antisocial ». Seulement, il ne faut pas mettre aux oubliettes ce premier album fabuleux qu’est L’Elite. On ne peut pas dire que l’on peut classer ce disque dans les coups d’essai tellement il est bon, abouti et recherché. Il faut dire qu’avec un Nono à la guitare, difficile de faire quelque chose de pourri. Même si plus tard il deviendra guitariste pour un grand nom de la variétoche française, il était à l’époque un petit prodige de la guitare. Et il nous montre tout son talent sur des titres comme « Préfabriqués » ou « L’Elite », les deux morceaux phares de cette galette. Et puis il y a Bernie. Il n’est pas affublé d’une voix particulièrement remarquable, ce Bernie. Seulement, il possède tellement de rage en lui, et un charisme puissant, qu’il fait passer son message avec toute la fougue dont il était capable. Et cela fait mouche.
« Quelle sensation, la destruction. Tas de viande avariée vous allez payer ». Ainsi commence l’album avec « Préfabriqués ». On ne fait pas dans la dentelle, on ne cherche à préserver personne. Les textes sont résolument tournés vers le social et la rage envers la société écœurante qui entoure le groupe. Et la musique est, quant à elle, tournée vers le Hard Rock. Et le mélange prend. Il prend même très bien. Et puis arrive un « Palace ». Étonnant avec son intro plutôt disco… jusqu’à l’envolée Hard soutenue par les gueulements de Bernie. Encore une fois, c’est un des problèmes de la société qu’il veut montrer du doigt avec l’exploitation des femmes qui sont obligées de vendre leur corps pour vivre. Le titre éponyme est une tuerie manifeste avec sa guitare assassine et son rythme effréné. « Police-Milice » fait office d’hymne à scander en cœur durant les concerts. La vision est simpliste volontairement, mais le fond du propos est là pour réfléchir, une nouvelle fois. Bref, c’est un véritable disque Punk à la musique Hard. Et on notera, pour les amateurs, une reprise d’AC/DC… qui me laisse de marbre, personnellement.
Que l’on aime ou pas le parcours qu’ils auront par la suite, on ne peut nier que ce disque est un des piliers fondateurs du Metal en France. Et, à ce titre, il mérite qu’on s’y arrête. Surtout qu’il est en plus très bon.