Fichtre, diantre, sacrebleu, en voilà un disque que j’ai manqué pendant quelques mois. Vais-je pouvoir me remettre de cette anomalie dans la trame de ma vie ? Je ne sais pas. Sauf si je me le passe en boucle encore et encore pendant des mois…
Mais bon, KIEMSA, ça quoi t’est-ce ? C’est un groupe de la Mayenne (non, c’est pas en Amérique du Sud, patate !) qui officie dans un mélange de genre mais que l’on peut sans problème ranger dans la glorieuse liste des groupes de Rock Alternatif français. Au menu on peut constater du Metal, du Ska, du Punk, du Rock, de l’Indus… bref, ils ont de quoi faire dans leur sac à malice. Le tout étant de ne pas en faire un mélange indigeste. Eh bien non, ils ne le font pas. Au contraire, ils savent plutôt ne se servir que de quelques influences à chaque fois, préférant proposer des morceaux qui ne se ressemblent pas et donc ne lassent pas.
Avec une gouache qui donne envie, un humour à toutes épreuves et une volonté de faire bouger le monde pour changer les choses, ils produisent des titres qui sont de pures machines à déchirer en concert. Et, croyez-moi, c’est un groupe qu’il faut voir en concert. Même quand on ne connaît aucun de leur morceau, on ne peut s’empêcher de bouger quand même et de faire la fête avec ceux qui ont la chance d’être dans le cercle de leurs auditeurs. Et sur CD, on n’a pas la déception que l’on peut avoir après avoir découvert un groupe sur scène. Point du tout ! Au contraire, on découvre même des subtilités que l’on n’avait pas pu remarquer, trop occupé qu’on était à faire l’andouille dans la fosse aux lions.
Je parlais d’humour tout à l’heure, que l’on peut retrouver dans des titres comme « Mass Media » (« fuck you very very much ») ou encore « Méchant Pas Content » (« ils sont méchants et… euh… pas contents ! »). Mais le propos n’en est pas moins revendicatif. Contre le pouvoir abrutissant des media (« Mass Media »), contre la société de consommation aveugle (« Faut Consommer »). Ils savent aussi créer des univers décalés qui cadrent parfaitement avec le monde qu’ils savent développer sur scène (« Spectre »). Et puis, il y a le terrible « Sans Un Mot », qui laisse sans voix. Une histoire d’enfance annihilée par la maltraitance…
Les guitares sont simples, directes et déchirent. Les cuivres savent donner le côté dansant et festif. Et le tout est emporté par l’énergie de Martin au chant.
Pourquoi seulement 8 en note alors ? Tout simplement parce que des titres un peu trop punk rock primaire me plaisent moins… même s’ils possèdent des passages que j’aime bien, notamment les cuivres.
Alors, vous n’êtes pas déjà partis pour l’avoir ? Une honte, je vous dis, une honte…