MANIGANCE (FRA) - Divan Du Monde à Paris (12/06/11)
Groupes Présents au concert : HEAVENLY (FRA), MANIGANCE (FRA)
Date du Concert : dimanche 12 juin 2011
Lieu du Concert : salle (Divan du Monde, Paris)
Soirée 100% Metal français ce soir au Divan du Monde, nouveau refuge des concerts du genre depuis que l'Elysée Montmartre, décimé par un incendie, n'est plus fréquentable. La salle est bien remplie, les t-shirts ringards hors de ses murs sont arborés fièrement et la température monte progressivement jusqu'à l'apparition des régionaux de l'étape : HEAVENLY.
Il semble qu'un brusque changement de line-up et le désistement d'un des membres ait relifté quelque peu le groupe. Charley Corbiaux a visiblement jeté l'éponge, le bassiste a été remplacé récemment et le claviériste n'est là que pour une pige. Qu'importe, si le passage à une seule guitare impose à Olivier Lapauze un peu plus de boulot, et si la production perd en densité, il ne gâche en rien le plaisir des nombreux fans présents pour HEAVENLY. Deux ans après la sortie du très réussi « Carpe Diem », voilà l'occasion pour les parisiens de se rappeler au souvenir des amateurs, et le titre éponyme du dernier opus entame le set. Pour ceux qui ont suivi le groupe de loin depuis plusieurs années, la voix suraiguë de Ben Sotto sonne comme un rappel assez douloureux... Soyons raisonnable, il n'est pas le seul à titiller les ultrasons sur la scène Metal, et « Spill Blood on Fire » lui donne l'occasion de montrer qu'il a aussi et surtout une voix « de poitrine » assez convaincante. Le charisme en revanche ne s'apprend pas, et n'est pas franchement l'apanage du frontman (qui montre son ventre chaque fois qu'il lève les bras, classe...), ni du quintet... Par contre, leur Speed Metal aux accents pop est diablement efficace, c'est indéniable. Les mélodies sont faciles et les refrains entêtants, les parties instrumentales sont des modèles de technicité et visuellement, malgré l'espace restreint, ça reste assez intéressant. Le son s'avère correct, même si la batterie est un peu trop en avant. Derrière ses fûts, le dénommé Piwee aime se faire remarquer puisqu'il a droit à son solo juste avant le rappel. Moyen moins. Parmi les bons moments, les titres de « Virus » font toujours un carton, à l'image de « Liberty », « Virus » ou la reprise de Jermaine Jackson « When The Rain Begins To Fall ». En revanche, « A Better Me » qui se réclame de QUEEN est franchement prétentieux, quand au classique du groupe, « Sign Of The Winner », il est réellement temps de le radier définitivement de toute setlist tant il est énervant, niaiseux et prémâché. Ces petits coups de gueule mis à part, HEAVENLY peut se vanter d'avoir mis le Divan sans sa poche, ce qui n'était pas une mince affaire, et de s'être dérouillé en vue d'une prochaine tournée. Mais il faudra mieux faire, parce qu'il semble y avoir une place à prendre sur le devant de la scène Metal mélodique en France...
Oh mais ! C'est vrai qu'on n'a pas vu MANIGANCE à Paris depuis le Paris Metal France Festival numéro 4 ! Quel bonheur de se dire qu'on va retrouver nos palois dans de meilleures conditions, et qui plus est en tête d'affiche. Récents auteurs d'un album aussi brillant qu'il a été long à venir, « Récidive », nos sudistes sont accueillis comme il se doit par une audience de connaisseurs. D'emblée, le groupe frappe fort : « Larme de l'univers » et « Délivrance » envoyés à fond les ballons laissent augurer d'un très bon cru. Cohérente et solide, la prestation de MANIGANCE fait honneur à tous les superlatifs, tant leur professionnalisme, la qualité et la précision de leurs compos, et leur incroyable capital sympathie émanent de la scène pour le plus grand bonheur de l'assistance. Bruno Ramos et François Merle, les deux guitaristes, se complètent formidablement, le premier assurant la plupart des soli avec style et inspiration, le second envoyant en plus des parties rythmiques des riffs assassins. Et ça tourne rapidement à la démonstration, mais tout en sobriété et en humilité, chose rare et donc très appréciable. La setlist propose un équilibre intelligent entre morceaux récents et classiques des premiers albums. On aura par exemple droit aux imparables « Mourir en héros », « Maudits » ou « Envahisseur », tous faisant hurler un public conquis d'avance qui connait pour une bonne proportion les paroles par coeur. Sur ce dernier titre, Didier Delseaux découvre les joies du micro qui lâche en milieu de set (après celles des lumières qui s'éteignent en plein concert à l'Olympia, en première partie de Scorpions en 2005 !), mais sans paniquer il poursuit sur celui de Marc Duffault, sans une goutte de sueur. C'est ça être pro ! Il réalise par ailleurs une performance admirable, jonglant avec les octaves sans faillir ni trembler. Bravo. « Mercenaire », du nouveau cd, est taillé pour la scène, quant à « Dernier allié » et ses lignes de chants obsédantes, c'est un vrai tube en puissance. On a le plaisir de retrouver deux instrumentales, « Utopia » en ouverture de « Ange ou démon », et « Vertiges », annoncée comme une carte postale du sud par Didier. Les musiciens sont complices mais concentrés, les premiers rangs sont déchaînés, mais on approche hélas de l'épilogue. Après un Stratovariesque « Récidiviste » et le vindicateur « Dès mon retour », vient déjà l'heure des rappels. Traditionnellement, MANIGANCE joue donc « En mon nom » en fin de concert, premier titre du premier album correctement distribué (« Ange ou démon » en 2002). Devant la scène on entend quasiment d'avantage le public que leur hôte aux cheveux bouclé... Enfin « Privilège » conclue la soirée comme une belle leçon de morale, dont on ne leur tiendra guère rigueur, loin de là. Tout en humilité, les cinq du Béarn ont dicté leur loi et envoyé un signe fort. Ils me forcent en outre à me contredire au sein du même papier : désolé HEAVENLY et consorts, la place est bien déjà prise...
Ajouté : Jeudi 23 Juin 2011 Live Reporteur : JB Score : Lien en relation: Manigance website Hits: 18717
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