SIGH est de retour ! Crée au début des années 90 dans la ville de Tokyo, ces piliers de la scène extrême japonaise sortent leurs 8ème album Hangman's Hymn chez Osmose Productions. Leur musique n’a plus grand-chose à voir avec le style de leurs débuts. Hangman's Hymn se situe à des lieues de leurs plus cultes albums que sont Ghastly Funeral Theatre et Infidel Art.
Même si à leurs débuts, SIGH proposait déjà un Black Metal assez déjanté, peu conventionnel, Hangman's Hymn ne déroge pas à la tradition « SIGH » et peut s’apparenter à un ovni dans le monde du Metal extrême encore aujourd’hui. Musicalement, ce huitième opus peut être considéré comme un mixe des albums les plus symphoniques de NOKTURNAL MORTUM avec des passages rappelant RHAPSODY, et avec en plus des influences des années 1990 sur certains riffs de guitare totalement Thrash.
La grosse évolution de cet opus est dans l’utilisation abusive des synthés. Omniprésents, ultra-symphoniques et mélodiques, ils occupent une place prépondérante sur Hangman's Hymn. Heureusement que la production même si elle est un peu brouillon, arrive à rendre audible le tout. On aurait pu craindre que les synthés étouffent toute la musique, mais ce n’est pas le cas !
Doté d’une pochette réussie, ambiguë, à la limite d’une provocation perverse, Hangman's Hymn est violent dès l’appuie sur le bouton « play » : pas d’intro inutile, le disque rentre directement dans le vif du sujet : « Introitus/Kyrie » est un uppercut dès la première seconde du premier round pour finir sur une victoire par un ippon au bout de 20 secondes…. SIGH apparaît encore comme un groupe difficile d’approche, le coté « Speed-Metal » ultra symphonique mélangé à des riffs Thrash complexes peut évidement surprendre. Le chant de Mirai Kawashima n’est pas ordinaire non plus : globalement typiquement Black, ses cris peuvent aussi donner l’impression d’être chantés. Quelques chœurs apparaissent ici et là tout au long de l’album.
Coupé en trois actes difficilement identifiables, ce Hangman's Hymn va très vite et très fort, accentuant sur la mélodie (« Salvation In Flame/Confutatis »). Bien que les titres soient de qualité inégale, il me semble que le milieu de l’album soit un peu plus fade et moins inspiré que le reste, ce huitième opus des hommes du soleil levant a le mérite de partir sur des contrées encore inexplorées.