Avant même de visionner les clips d’AYIN ALEPH (que vous pourrez trouver sur son site ou sa page MySpace) et après la première écoute, une chose est frappante : la faculté qu’à cette femme à orchestrer sa musique et à la mettre en scène. Les instruments sont nombreux, riches et variés, et c’est sans parler de sa voix vraiment très singulière. Le tout, qui touche à beaucoup de style sans s’enfermer dans aucun (Metal, baroque, opéra, gothique…), perturbe nos sens pour les faire d’envoler vers un ailleurs magnifique, grandiose et qui nous éloigne de ce que l’on a l’habitude de découvrir. Bien sûr, la voix d’AYIN ALEPH n’est pas étrangère à cette sensation. Cette voix qui tient la première place sur cette scène virtuelle et qui nous titille, nous faisant songer à d’autres chanteuses, sans être une pâle copie de ces voix. C’est clair, on pourrait comparer, comme c’est souvent fait, la voix d’AYIN ALEPH à un mélange entre KATE BUSH et NINA HAGEN, mais ce serait tout de même réducteur. Il y a de ça dans son timbre, sa manière de partir dans des délires parfois à la limite de l’audible, ou sa manière de poser les mots dans un chuchotement intime qui nous donne l’impression de passer un doux moment privilégié avec elle. Mais elle possède aussi cette force lyrique, cette capacité polymorphique qui lui est propre et qui nous hypnotise.
Niveau musique, c’est un mélange des diverses influences de la belle qu’elle nous a concocté. Les guitares Metal tiennent une bonne place et donne l’aspect puissant aux morceaux. Le piano et le clavecin apportent un côté à la fois gothique et baroque à l’ensemble et soutiennent même la rythmique dans des ambiances qu’on ne leur attribue guère d’habitude (« Grey Ashes »). Le tout mixé de manière irréprochable.
AYIN ALEPH fait partie de cette vague d’artistes qui accordent autant d’importance à l’aspect visuel de leur univers qu’à la musique en elle-même. On peut donc découvrir avec plaisir sur son site, comme mentionné précédemment, certains de ces clips. Je ne saurais que trop vous recommander celui de « My Bloody Mariage », qui est tout bonnement excellent. On voit tout le côté polymorphe d’AYIN ALEPH et sa capacité à mettre en scène un tout cohérent dans une ambiance maîtrisée et parfois même parodique. L’irrévérence est aussi de la partie et ce n’est pas pour déplaire. Bien sûr, AYIN ALEPH est une belle femme qui sait se mettre toujours plus en valeur pour soutenir sa musique, mais il faut surtout voir une mise en scène riche, cinématographique, dans ses clips et sa musique.
Je pense qu’avec AYIN ALEPH les opinions seront très tranchées : on aime ou on n’aime pas. Pour ma part, j’adore et je vais de ce pas continuer de m’écouter en boucle « My Bloody Mariage », parce que je suis certain que le morceau ne m’a pas encore révélé la moitié de sa valeur.