AIRBOURNE (au) - Le Zénith de Paris (26/03/10)
Groupes Présents au concert : THE PROSTITUTES (France), TAKING DAWN (USA), AIRBOURNE (Australie, Tête d’affiche)
Date du Concert : vendredi 26 mars 2010
Lieu du Concert : Le Zénith (Paris, France)
De retour dans les salles pour acclamer la venue sur le territoire français de nos australiens préférés d’AIRBOURNE, je dois avouer que j’ai assisté à une soirée en demie teinte, émaillée de très bons moments comme d’épisodes grotesques.
Deux premières parties sont annoncées pour cette date, et connaissant l’impact de la bande à Joël live, je me demande si tout ça n’est pas un tantinet superflu.
Je constate dès mon arrivée que le Zénith est loin d’être plein, et que des bâchent peinent à dissimuler la quantité de gradins vides. Le centre de la salle étant loin d’être rempli lui aussi, je me dis que le choix de cette salle n’a pas forcément été le bon. Trop de monde pour un Elysée Montmartre, pas assez pour un Zénith, l’équation à du rapidement être insoluble pour le management et le tourneur.
En dépit de ces considérations mathématiques, je tiens à préciser que je suis arrivé un poil en retard pour la prestation du gang qui ouvre les hostilités, THE PROSTITUTES.
Et quelques minutes à peine après avoir découvert ce groupe totalement inconnu, je me dis intérieurement que j’aurais pu arriver encore plus tard.
Après le concert, j’ai flâné sur le forum français d’AIRBOURNE (très sympathique et accueillant d’ailleurs) pour glaner de plus amples informations sur ce combo, et dire que je n’ai pas été surpris relève de l’euphémisme béat.
Faisons fi des rumeurs de magazines people qui prétendent que l’un des zicos fricote avec la fille de Philippe MANŒUVRE, mais n’occultons pas le fait que THE PROSTITUTES viennent d’être signés sur le label du même Philippe, qui était bien le seul à s’éclater ce soir là dans la fosse des photographes.
Je n’aime pas tirer sur l’ambulance, et je n’aime pas non plus les jugements à l’emporte pièce du genre « c’est nul ».
Mais là, je suis obligé de l’admettre, c’était vraiment nul.
Un sous Punk Rock à deux sous, indigne des salles de répète parisiennes de la fin des années 70, ni mélodique, ni énergique, interprété par un groupe débutant, sans doute aussi tétanisé par l’enjeu (le batteur était tellement crispé sur ses baguettes qu’il est reparti avec 6 doigts à chaque main, et le guitariste était si nerveux qu’il a même planté les pentatoniques les plus élémentaires), ce quartet sans doute (je n’ai aucune preuve, je m’abstiendrai donc de toute affirmation définitive) imposé par Manœuvre trop fier de ses poulains, n’a récolté que des sifflets, des doigts d’honneur, et des « Airbourne » scandés même pendant les morceaux.
Avec à leur tête le chanteur le plus (cala)miteux de la création, incapable de rester dans une gamme quelle qu’elle soit, il était évident qu’il ne fallait rien attendre de plus que des huées.
J’ai trouvé néanmoins la réaction du public excessive, car ils n’ont pas joué très longtemps, et il n’eut pas été difficile de quitter la salle pour aller au bar et ne pas supporter leurs jérémiades insupportables.
Sincèrement Phil, je sais que tu as raté les RAMONES en 1976, mais te voir te trémousser la dessus avec un enthousiasme le confinant au ridicule, tu m’as fait de la peine…J’ai même failli organiser une collecte dans la salle pour t’acheter un sonotone.
Passons à quelque chose de beaucoup plus agréable, les américains de TAKING DAWN, qui ont fait beaucoup mieux que nous offrir une simple mise en bouche. Et si je me permettais une comparaison osée, je dirais même qu’ils ont plus été à la hauteur de l’évènement qu’AIRBOURNE.
Forts d’un très bon album, Taking Dawn (sur Roadrunner évidemment), ils nous ont offert un concert très énergique, avec des compos simples mais pas simplistes, une attitude parfaite, et un sens de la communication avec le public impressionnant.
Chris BABBITT au chant et à la guitare solo est vraiment un frontman de premier ordre, et même les quatre morceaux autorisés à la prise de vue passés, je suis revenu dans la salle pour suivre le reste de leur set.
Andrew à la basse s’est révélé intenable, tout comme Mikey à la seconde guitare solo. Des musiciens très compétents au service d’une musique efficace et entraînante, que demander de plus ?
Un peu de rab peut être.
Le public ne s’y est pas trompé, et même si quelques rares « Airbourne !!! » malvenus sont venus de temps à autre remplir l’espace sonore, il a réservé aux américains un accueil mérité.
A revoir sans aucun problème en tête d’affiche !
Après une petite demie heure de détente avant l’assaut final, je rentre dans la salle avant mes confrères juste au moment où les roadies ôtent le tissu recouvrant le mur d’amplis Marshall. On se croirait presque à un concert de MANOWAR tant cet édifice érigé à la gloire des décibels impressionne.
Et après une intro somme toute assez banale, les quatre flingués d’AIRBOURNE se jettent sur scène comme des lions dans une arène romaine remplie de chrétiens à bouffer. Et le parallèle est d’autant plus pertinent que ce concert prit vite l’allure d’une messe en la majeur pour fidèles en mal de foi Metal.
Bien sur, les australiens ont donné tout ce que l’on attendait d’eux, et même plus, l’énergie, la hargne, la sueur, les sourires, et une sacrée dose de Rock binaire qui paie autant son tribut à AC/DC qu’à KIX ou ROSE TATTOO.
Au niveau des déceptions immédiates, le son. Beaucoup trop fort et approximatif, avec une batterie très en retrait et des aigus beaucoup trop poussés. Jouer à plein volume certes mes amis, mais de la précision avant tout !
C’était ma première fois avec AIRBOURNE en live, je n’ai donc aucun élément de comparaison. Tout ce que je peux dire, c’est que les morceaux qui pètent le plus en studio se sont retrouvés noyés dans un brouhaha en live, perdant une bonne partie de leur efficacité. Les titres qui ont le plus gagné les suffrages restent les mid tempo, diablement entraînants, et éloignant le tout de la cacophonie générale.
Toujours est-il que Joël sait parfaitement ce qu’il a à faire, mener ses troupes à bon port, aidé en cela par une section rythmique inépuisable (en live, c’est presque surnaturel !), et une réelle joie de jouer.
On le retrouve à mi concert parmi le public, qui attendait ça avec une impatience non feinte. Il a aussi offert une bonne douche à la bière, un classique du groupe en concert désormais (qui le lui rend bien d’ailleurs), et quelques gouttes de vin rouge dont il s’est délecté on stage.
Pour résumer, et après un rappel qui a épuisé les dernières cartouches du public, je dirai qu’AIRBOURNE s’est montré à la hauteur de sa (récente) légende, en offrant non un concert, mais un Blitzkrieg sonore qui n’a laissé aucun répit au public. Certains diront que c’était too much, mais AIRBOURNE EST too much ! Et gageons qu’après quelques années sur la route, ils apprendront à distiller les moments forts en concert pour mieux amadouer le public.
Mais pour l’instant, ils sont jeunes, affamés, se foutent complètement de savoir ce que la critique pense d’eux (j’en ai eu confirmation par Joël lors de son interview), runnin’ wild vers l’avenir, sans penser à autre chose que l’éclate.
Comme je le disais dans ma chronique de No Guts, No Glory, parfois le Rock, c’est juste une affaire de couilles.
Et ce soir, nous n’avons pas vu une petite paire de burnes séchées et molles, mais véritablement les balloches du Géant Vert !
Playlist AIRBOURNE (merci au forum français) :
Raise the Flag Hellfire Chewin' the Fat Diamond in the Rough Blonde Bad and Beautiful Born to Kill Girls in Black Get Livin' Busy Cheap Wine & Cheaper Women What's Eatin' You No Way but the Hard Way Too Much, Too Young, Too Fast Heartbreaker ---- Runnin' Wild Stand Up for Rock 'n' Roll ---- Blackjack ( + Un peu de Runnin Hot ! )
Ajouté : Mercredi 07 Avril 2010 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Airbourne website Hits: 23537
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